JACQUES CALLOT
TROIS CENT QUARANTE-TROIS DESSINS DE JACQUES CALLOT,
DE LA COLLECTION DE LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE ET DE COLLECTIONS PARTICULIERES,
DÉCRITS ET MESURÉS AVEC NOTICE ET ÉCLAIRCISSEMENTS.
(suite)1 .
LES FINS DESSINS A LA PLUME
N" 106. — Marche militaire. On remarque sur le premier plan plusieurs
officiers avec de larges chapeaux à plumes, l'un d'eux tenant une hallebarde. En
avant sont des chiens. Dans un coin un canon dont les chevaux sont dételés.
A côté, un artilleur avec la mèche allumée, des boulets, des barils de poudre;
dans le lointain un château avec une haute tour.
Dessin à la plume, au bistre, ombré par des hachures de même couleur.
Hauteur, om,i6o; largeur, om,400. Il provient de la collection Santarelli, réunie
par donation à l'ancien fonds des dessins du musée des Offices. N» 7 du cata-
logue Santarelli. Il a été photographié dans le recueil des Callot publié par
M. Carlo Pini, sous le n" 201.
N° 107. — Convoi militaire. — En avant deux canons sont traînés par des
chevaux. Derrière vient un chariot attelé à un seul cheval. Dedans sont des
tonneaux et des gens assis dans le chariot, entre autres une dame. Suit une
troupe de soldats armés de longues lances, et un homme à cheval.
Dessin à la plume, encre noire, sans ombres, simple trait. Petites figures
assez lourdes, mais les chevaux sont esquissés avec talent. Hauteur, o™,no;
largeur, om,)JO. Il provient de la collection Santarelli, réunie à l'ancien fonds
des dessins du musée des Offices. N- 79 du catalogue Santarelli. Il a été photo-
graphié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini, sous le n» 197.
N» I0B. — Une bataille et une mêlée de cavalerie. On aperçoit plusieurs
chevaux abattus ou morts dans les rangs des combattants. En avant est un
guerrier étendu inanimé. Son casque est allé rouler à quelques pas de lui. Dans
le coin gauche, un militaire couvert de son armure accourt au galop. La troupe
se précipite en descendant une déclivité. Dans le lointain on aperçoit un camp.
Dessin fait à la plume, ombré d'un lavis au bistre. Lourd pour un Callot, sauf
une petite figure. Hauteur, o™,i4Ô; largeur, om,j6j. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 192 du classe-
ment actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo
Pini.
La foire de l'Impruneta fut comme le résumé des innombrables éludes et
croquis de Callot : ce fut comme une exhibition générale de l'habileté de sa
main, des progrès de son dessin, en un mot de son inimitable et spirituel
talent. Ce fut le fruit d'un long séjour à Florence, au milieu de patientes
études. Ce fut le globe lancé par l'artificier, globe qui éclate au milieu des airs
en mille étincelles, que l'on nous pardonne cette comparaison, mais il nous
semble apercevoir cela dans ce grand dessin de la foire de l'Impruneta, animée
d'une multitude de petits personnages qui s'agitent. Il nous semble que Callot
a voulu éparpiller ce jour-là en gerbes lumineuses tous les trésors de sa verve
brillante et originale, trésors que nous retrouvons en détail dans les dessins
conservés à la galerie des Offices.
N" 109. — La grande foire de l'Impruneta. — Étude faite sur nature de la
place de cette bourgade, avec les arbres qui y croissaient. Quelques figures y
sont jetées çù et là, sans traits détaillés, ébauche et masses seulement.
Première pensée à la plume, lavée au bistre. Hauteur, om,40o; lar-
geur, o^So. Provient de la collection Santarelli, réunie par donation à
l'ancien fonds de la collection du musée des Offices. Catalogue séparé de Santa-
relli. N» 81 de l'article Callot.
N" 110. — La grande foire de l'Impruneta. — Dessin original de Callot, à
la plume, à l'encre noire, qui a pris avec le temps une couleur de rouille et de
bistre. Hauteur, o,n,4io ; largeur, om,702. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection du musée des Offices. N" 202 du classement actuel. Ce dessin
n'a pas été photographié, puisqu'on en possède la gravure. Nous ferons remar-
quer que Callot a semblé vouloir faire un résumé de ses croquis, en introdui-
sant dans sa vaste composition plusieurs des figures que son crayon avait saisies
au vol dans ses études d'après nature, qui se trouvaient éparpillées parmi ses
dessins authentiques que possède la galerie des Offices, ce qui ajouterait, si
c'était possible, à la certitude de leur origine. Nous en signalerons ici les prin-
cipaux, suivant l'ordre de nos numéros.
N° 36. — Un chien molosse.
N° 21 ç. — Un homme traînant un chariot d'enfant.
N" 230. — Le pulcinella napolitain, à côté du charlatan.
N" 231. — Le pisseur contre le mur.
N° 232. — Le gentilhomme cassé par l'âge, s'appuyant sur un long bâton.
N° 234. — Un manant les deux bras élevés.
N° 236. — Un gentilhomme assis à terre s'appuyant sur une escopette.
N° 280. — Le charlatan. Callot a ajouté dans la gravure un serpent qui
s'enroule sur son bras
N° 281. — Deux hommes accroupis jouant aux cartes.
N° lu. — Le mont Parnasse. Une montagne, au sommet de laquelle est
u:i Apollon. Sur sa déclivité sont assises les Muses du haut jusqu'en bas. Au
pied et en avant du Parnasse se voit la fontaine de l'Hypocrène, représentée par
quatre étages de vasques d'où jaillit, tombe en cascade, l'eau, comme si c'était
sur la place delà Concorde, à Paris. Pour tirer et faire mouvoir cette pesante
machine, il ne fallait rien moins que des éléphants. On en a mis deux, qu
n'ont guère de rapport avec Pégase.
Nous pensons que ce dessin fut une première pensée de Callot pour l'un
des intermèdes de la guerre d'amour, qui fut représentée en 1615 sur la place
de Santa Croce, à Florence, à l'occasion de la venue du duc d'Urbin, fête dont
Callot a gravé ensuite les diverses entrées des chars. Baldinucci (t. IV, page 176,
édition de Florence, 1846), parle en détail de cette fête et del carro del monte
Parnasso, avec les muses et Pallas, toutes assises à l'ombre d'un chêne
I [Rovere), qui était la devise des ducs d'Urbin, arrière - neveux du pape
Jules XI, de la maison de Rovère. Une grande quantité de littérateurs, accom-
pagnés de la Renommée, se tenaient çà et là sur la montagne, et cent soixante
autres suivaient à pied.
Le dessin ci-dessus n'est pas celui qui fut adopté, ainsi qu'il est facile de
s'en assurer par la propre gravure de notre artiste, et cela concorde parfaite-
ment avec les assertions de Baldinucci, qui répète à plusieurs reprises que
Giulio Parigi, surintendant des spectacles de la cour, et Callot, ont travaillé à
telle ou telle représentation, ce qui signifie Callot pour la gravure, et Giulio
Parigi pour les inventions. (Giulio Parigi était d'ailleurs employé pour l'archi-
tecture des bâtiments royaux.)
Nous voyons par nos précédentes citations que le dessin aurait une date.
C'est une esquisse sans être ombrée. Hauteur, o'",i39; largeur, om,242. Fait
partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins de la galerie des
Offices, et porte le n° 177 du classement actuel. Il a été photographié dans le
recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 112. — L'éventail, ou la bataille du roi Tessi et du roi Tiuti. Nous
n'avons pas à donner la description de ce dessin, bien connu par la gravure à
l'eau-forte de Callot. Il a une date, puisque Baldinucci lui assigne celle de 1619.
On lit dans le bas du dessin lacopo Callotti, et sur marge, Servito per la
stampa (a servi pour l'impression). Ce dessin était collé alors sur un carton
bleu, portait le chiffre 228 d'une vieille numération, et faisait partie d'un porte-
feuille sur lequel on lisait, en ancienne écriture de l'époque, lacopo Callotti
forenese intagliatorc in rame. Depuis, des considérations, de nouveaux range-
ments, ont fait disparaître ces témoins documentaires (si j'ose me servir du
néologisme dont j'ai besoin).
Une particularité remarquable de ce dessin est une petite pièce de papier
que Callot a rapportée au bas, dans l'entre-deux de la poignée qui termine
l'éventail, et qui nous initie à la manière dont il procédait; ce petit carré de
papier est ce que. l'on nomme en langage d'atelier un repentir ; il est mobile et
se soulève, en sorte qu'on peut comparer une modification différente dans la
pensée de l'auteur. Primitivement il avait placé dans cet entre-deux un de ces
gentilshommes pimpants et empanachés, vus de dos, qu'il savait si bien faire; au
lieu de cela, sur la pièce de repentir, ii a tracé un gentilhomme serrant la taille
d'une dame. A côté d'eux sont un enfant et un chien, et au-dessous la signa-
ture lacopo Calloth, que j'ai relatée plus haut.
La touche de ce précieux et magnifique dessin est d'un délié et d'une
extrême finesse. Il est à la plume, tinté d'un lavis au bistre très-pâle. L'enca-
drement ovale de l'éventail est rehaussé par une couleur bistre d'un ton diffé-
rent, beaucoup plus foncé. Quelques traits à la sanguine serpentent dans les
ornements. Hauteur, o'",233; largeur, om,300. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection du musée des Offices. Il porte le n" d'ordre 192 du
classement actuel. Il n'a pas été photographié.
Il existe imprimé à la page 33 du volume de la calcographie grand-ducale.
Dans notre description de ce volume, nous invitons nos lecteurs à prendre
connaissance de ce que nous avons dit sur les éventails en général.
N" 113 — Joutes ou jeu de bague sur place publique, dans une ville qui'
paraît italienne, à en juger par ses palais crénelés et par ses tours. Cette place
est entourée d'une barrière. Sur l'angle est construite une haute arcade, au
pilier de laquelle s'accrochent des curieux. Au milieu d'une foule microsco-
pique, se distinguent au premier plan trois gentilshommes, où l'on reconnaît
incontestablement le style de Callot, surtout dans la manière de traiter les
jambes et les pieds, qui ne semblent que des aiguilles, et sont pourtant d'une
justesse d'attitude incroyable. Nous attirons principalement l'attention sur un
chien qui n'est qu'un trait et paraît pourtant courir.
Dessin à la plume sans aucune ombre ni lavis. Hauteur, ora,io2; lar-
geur, o,",2Ôn. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins
du musée des Offices. N° 200 du classement actuel. A été photographié dans le
recueil des Callot, publié par M. Cario Pini.
N" 114. ■— Une place publique. Au premier plan, dans un coin, des soldats
se livrant au jeu sur le sol; un d'entre eux, debout et se baissant, les regarde,
i. Voir l'Art, 1'- année, tome IV, pages 286 et 309, et 3- année, tome I-r, pages 39, 138 et 161, tome II, pages 92 et 305.
TROIS CENT QUARANTE-TROIS DESSINS DE JACQUES CALLOT,
DE LA COLLECTION DE LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE ET DE COLLECTIONS PARTICULIERES,
DÉCRITS ET MESURÉS AVEC NOTICE ET ÉCLAIRCISSEMENTS.
(suite)1 .
LES FINS DESSINS A LA PLUME
N" 106. — Marche militaire. On remarque sur le premier plan plusieurs
officiers avec de larges chapeaux à plumes, l'un d'eux tenant une hallebarde. En
avant sont des chiens. Dans un coin un canon dont les chevaux sont dételés.
A côté, un artilleur avec la mèche allumée, des boulets, des barils de poudre;
dans le lointain un château avec une haute tour.
Dessin à la plume, au bistre, ombré par des hachures de même couleur.
Hauteur, om,i6o; largeur, om,400. Il provient de la collection Santarelli, réunie
par donation à l'ancien fonds des dessins du musée des Offices. N» 7 du cata-
logue Santarelli. Il a été photographié dans le recueil des Callot publié par
M. Carlo Pini, sous le n" 201.
N° 107. — Convoi militaire. — En avant deux canons sont traînés par des
chevaux. Derrière vient un chariot attelé à un seul cheval. Dedans sont des
tonneaux et des gens assis dans le chariot, entre autres une dame. Suit une
troupe de soldats armés de longues lances, et un homme à cheval.
Dessin à la plume, encre noire, sans ombres, simple trait. Petites figures
assez lourdes, mais les chevaux sont esquissés avec talent. Hauteur, o™,no;
largeur, om,)JO. Il provient de la collection Santarelli, réunie à l'ancien fonds
des dessins du musée des Offices. N- 79 du catalogue Santarelli. Il a été photo-
graphié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini, sous le n» 197.
N» I0B. — Une bataille et une mêlée de cavalerie. On aperçoit plusieurs
chevaux abattus ou morts dans les rangs des combattants. En avant est un
guerrier étendu inanimé. Son casque est allé rouler à quelques pas de lui. Dans
le coin gauche, un militaire couvert de son armure accourt au galop. La troupe
se précipite en descendant une déclivité. Dans le lointain on aperçoit un camp.
Dessin fait à la plume, ombré d'un lavis au bistre. Lourd pour un Callot, sauf
une petite figure. Hauteur, o™,i4Ô; largeur, om,j6j. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 192 du classe-
ment actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo
Pini.
La foire de l'Impruneta fut comme le résumé des innombrables éludes et
croquis de Callot : ce fut comme une exhibition générale de l'habileté de sa
main, des progrès de son dessin, en un mot de son inimitable et spirituel
talent. Ce fut le fruit d'un long séjour à Florence, au milieu de patientes
études. Ce fut le globe lancé par l'artificier, globe qui éclate au milieu des airs
en mille étincelles, que l'on nous pardonne cette comparaison, mais il nous
semble apercevoir cela dans ce grand dessin de la foire de l'Impruneta, animée
d'une multitude de petits personnages qui s'agitent. Il nous semble que Callot
a voulu éparpiller ce jour-là en gerbes lumineuses tous les trésors de sa verve
brillante et originale, trésors que nous retrouvons en détail dans les dessins
conservés à la galerie des Offices.
N" 109. — La grande foire de l'Impruneta. — Étude faite sur nature de la
place de cette bourgade, avec les arbres qui y croissaient. Quelques figures y
sont jetées çù et là, sans traits détaillés, ébauche et masses seulement.
Première pensée à la plume, lavée au bistre. Hauteur, om,40o; lar-
geur, o^So. Provient de la collection Santarelli, réunie par donation à
l'ancien fonds de la collection du musée des Offices. Catalogue séparé de Santa-
relli. N» 81 de l'article Callot.
N" 110. — La grande foire de l'Impruneta. — Dessin original de Callot, à
la plume, à l'encre noire, qui a pris avec le temps une couleur de rouille et de
bistre. Hauteur, o,n,4io ; largeur, om,702. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection du musée des Offices. N" 202 du classement actuel. Ce dessin
n'a pas été photographié, puisqu'on en possède la gravure. Nous ferons remar-
quer que Callot a semblé vouloir faire un résumé de ses croquis, en introdui-
sant dans sa vaste composition plusieurs des figures que son crayon avait saisies
au vol dans ses études d'après nature, qui se trouvaient éparpillées parmi ses
dessins authentiques que possède la galerie des Offices, ce qui ajouterait, si
c'était possible, à la certitude de leur origine. Nous en signalerons ici les prin-
cipaux, suivant l'ordre de nos numéros.
N° 36. — Un chien molosse.
N° 21 ç. — Un homme traînant un chariot d'enfant.
N" 230. — Le pulcinella napolitain, à côté du charlatan.
N" 231. — Le pisseur contre le mur.
N° 232. — Le gentilhomme cassé par l'âge, s'appuyant sur un long bâton.
N° 234. — Un manant les deux bras élevés.
N° 236. — Un gentilhomme assis à terre s'appuyant sur une escopette.
N° 280. — Le charlatan. Callot a ajouté dans la gravure un serpent qui
s'enroule sur son bras
N° 281. — Deux hommes accroupis jouant aux cartes.
N° lu. — Le mont Parnasse. Une montagne, au sommet de laquelle est
u:i Apollon. Sur sa déclivité sont assises les Muses du haut jusqu'en bas. Au
pied et en avant du Parnasse se voit la fontaine de l'Hypocrène, représentée par
quatre étages de vasques d'où jaillit, tombe en cascade, l'eau, comme si c'était
sur la place delà Concorde, à Paris. Pour tirer et faire mouvoir cette pesante
machine, il ne fallait rien moins que des éléphants. On en a mis deux, qu
n'ont guère de rapport avec Pégase.
Nous pensons que ce dessin fut une première pensée de Callot pour l'un
des intermèdes de la guerre d'amour, qui fut représentée en 1615 sur la place
de Santa Croce, à Florence, à l'occasion de la venue du duc d'Urbin, fête dont
Callot a gravé ensuite les diverses entrées des chars. Baldinucci (t. IV, page 176,
édition de Florence, 1846), parle en détail de cette fête et del carro del monte
Parnasso, avec les muses et Pallas, toutes assises à l'ombre d'un chêne
I [Rovere), qui était la devise des ducs d'Urbin, arrière - neveux du pape
Jules XI, de la maison de Rovère. Une grande quantité de littérateurs, accom-
pagnés de la Renommée, se tenaient çà et là sur la montagne, et cent soixante
autres suivaient à pied.
Le dessin ci-dessus n'est pas celui qui fut adopté, ainsi qu'il est facile de
s'en assurer par la propre gravure de notre artiste, et cela concorde parfaite-
ment avec les assertions de Baldinucci, qui répète à plusieurs reprises que
Giulio Parigi, surintendant des spectacles de la cour, et Callot, ont travaillé à
telle ou telle représentation, ce qui signifie Callot pour la gravure, et Giulio
Parigi pour les inventions. (Giulio Parigi était d'ailleurs employé pour l'archi-
tecture des bâtiments royaux.)
Nous voyons par nos précédentes citations que le dessin aurait une date.
C'est une esquisse sans être ombrée. Hauteur, o'",i39; largeur, om,242. Fait
partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins de la galerie des
Offices, et porte le n° 177 du classement actuel. Il a été photographié dans le
recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 112. — L'éventail, ou la bataille du roi Tessi et du roi Tiuti. Nous
n'avons pas à donner la description de ce dessin, bien connu par la gravure à
l'eau-forte de Callot. Il a une date, puisque Baldinucci lui assigne celle de 1619.
On lit dans le bas du dessin lacopo Callotti, et sur marge, Servito per la
stampa (a servi pour l'impression). Ce dessin était collé alors sur un carton
bleu, portait le chiffre 228 d'une vieille numération, et faisait partie d'un porte-
feuille sur lequel on lisait, en ancienne écriture de l'époque, lacopo Callotti
forenese intagliatorc in rame. Depuis, des considérations, de nouveaux range-
ments, ont fait disparaître ces témoins documentaires (si j'ose me servir du
néologisme dont j'ai besoin).
Une particularité remarquable de ce dessin est une petite pièce de papier
que Callot a rapportée au bas, dans l'entre-deux de la poignée qui termine
l'éventail, et qui nous initie à la manière dont il procédait; ce petit carré de
papier est ce que. l'on nomme en langage d'atelier un repentir ; il est mobile et
se soulève, en sorte qu'on peut comparer une modification différente dans la
pensée de l'auteur. Primitivement il avait placé dans cet entre-deux un de ces
gentilshommes pimpants et empanachés, vus de dos, qu'il savait si bien faire; au
lieu de cela, sur la pièce de repentir, ii a tracé un gentilhomme serrant la taille
d'une dame. A côté d'eux sont un enfant et un chien, et au-dessous la signa-
ture lacopo Calloth, que j'ai relatée plus haut.
La touche de ce précieux et magnifique dessin est d'un délié et d'une
extrême finesse. Il est à la plume, tinté d'un lavis au bistre très-pâle. L'enca-
drement ovale de l'éventail est rehaussé par une couleur bistre d'un ton diffé-
rent, beaucoup plus foncé. Quelques traits à la sanguine serpentent dans les
ornements. Hauteur, o'",233; largeur, om,300. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection du musée des Offices. Il porte le n" d'ordre 192 du
classement actuel. Il n'a pas été photographié.
Il existe imprimé à la page 33 du volume de la calcographie grand-ducale.
Dans notre description de ce volume, nous invitons nos lecteurs à prendre
connaissance de ce que nous avons dit sur les éventails en général.
N" 113 — Joutes ou jeu de bague sur place publique, dans une ville qui'
paraît italienne, à en juger par ses palais crénelés et par ses tours. Cette place
est entourée d'une barrière. Sur l'angle est construite une haute arcade, au
pilier de laquelle s'accrochent des curieux. Au milieu d'une foule microsco-
pique, se distinguent au premier plan trois gentilshommes, où l'on reconnaît
incontestablement le style de Callot, surtout dans la manière de traiter les
jambes et les pieds, qui ne semblent que des aiguilles, et sont pourtant d'une
justesse d'attitude incroyable. Nous attirons principalement l'attention sur un
chien qui n'est qu'un trait et paraît pourtant courir.
Dessin à la plume sans aucune ombre ni lavis. Hauteur, ora,io2; lar-
geur, o,",2Ôn. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins
du musée des Offices. N° 200 du classement actuel. A été photographié dans le
recueil des Callot, publié par M. Cario Pini.
N" 114. ■— Une place publique. Au premier plan, dans un coin, des soldats
se livrant au jeu sur le sol; un d'entre eux, debout et se baissant, les regarde,
i. Voir l'Art, 1'- année, tome IV, pages 286 et 309, et 3- année, tome I-r, pages 39, 138 et 161, tome II, pages 92 et 305.