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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Chronique française
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C H RON I QU E

FRANÇAISE

Distribution des récompenses a l'École des beaux-arts. —
Le i i août a eu lieu, à deux heures, à l'Ecole des beaux-arts,
dans la salle Melpomène, la distribution des récompenses aux
artistes du Salon de 1877, et des prix aux élèves de l'École. A
défaut du ministre, M. Joseph Brunei, dont l'absence a provo-
qué quelque agitation, la séance a été présidée par M. le mar-
quis de Chennevières, assisté de MM. Guillaume, directeur de
l'École des beaux-arts, Dumont, Jouffroy, Questel, Garnier,
Bailly, Albert Lcnoir, de Cadaillac, E. Perrin, membres de
l'Institut. La plupart de ces messieurs s'étaient dispersés sur
l'estrade qu'on avait disposée pour la cérémonie au fond de la
salle, et sur laquelle on remarquait encore MM. de Longpérier,
Daumet, Delaplanche, Cugnot, Delaunay, Dubufe, Boulanger,
Michaux, Ch. Garnier, Chapu, Georges Berger, J. Lcfebvre,
J. P. Laurens, etc.

L'assemblée était fort nombreuse. On avait parlé de cer-
taines réformes dont le besoin se fait véritablement sentir pour
la composition du jury chargé de décerner les récompenses aux
concurrents du prix de Rome, Mais il n'en a pas été question.
Veut-on laisser cette initiative à l'Académie des beaux-arts?

M. le marquis de Chennevières, dans une harangue plusieurs
fois applaudie, a résumé les principaux événements artistiques
de l'année. Avec une indulgence tout officielle, il a célébré les
mérites du Salon de 1877, qui, selon lui, « n'a pas semblé se
douter qu'il fallût se ménager pour 1878 ». Puis, après avoir
rendu un juste hommage, souligné par les bravos unanimes de
l'auditoire, aux peintures de M. Puvis de Chavannes, au Pan-
théon, il a énuméré les grands morts : Di;iz, Perraud et Fro-
mentin, qu'il faut pleurer deux fois, et dont « la perte si impré-
vue, si foudroyante, a été un deuil pour les peintres, un deuil
« pour les lettres ».

S'adressant plus directement aux élèves de l'École des
beaux-arts, M. de Chennevières a rappelé les créations accom-
plies pendant le cours de cette année, l'impulsion donnée aux
études scientifiques par des prix récemment institués, la fonda-
tion de la chaire de littérature, le libre accès donné aux cours,
l'ouverture des salles de moulage, du palais des études, etc.
En terminant, il a fait entrevoir que bientôt le local, agrandi,
permettra de montrer toutes les richesses de l'École, de les
déplover, au point de vue de l'histoire de l'art comme de l'es-
thétique, enfin de les faire servir à l'instruction de tous. Ce sont
là d'heureuses promesses.

M. le directeur des beaux-arts a ensuite remis la croix d'of-
ficier de la Légion d'honneur à M. Puvis de Chavannes, et la
croix de chevalier à MM. Léon Glaize, Edouard de Beaumont,
Hector Leroux, peintres, Moreau-Vauthier, statuaire.

La croix de chevalier est également décernée à deux étran-
gers, M. Michel Munkacsy, Féminent peintre hongrois, établi à
Paris depuis plusieurs années, et à M. le commandeur Luigi
Mussini1, directeur de l'Institut royal des beaux-arts de Sienne,
membre correspondant de l'Institut de France, un des collabo-
rateurs de l'Art.

La cérémonie s'est terminée par la proclamation des ré-
compenses du Salon et la distribution des médailles aux élèves
de l'Ecole des beaux-arts.

La Légion d'honneur et les beaux-arts. — Parmi les
nominations et promotions récentes faites dans l'ordre national
de la Légion d'honneur, il en est plusieurs qui intéressent les
beaux-arts.

Nous venons de citer les noms qui ont été acclamés à la dis-
tribution des récompenses du Salon, et parmi les nouveaux che-
valiers nous avons salué un de nos collaborateurs, M. Luigi

1. Et non pas Mussini comme l'imprime ie Journal ofjicicl.

2. Voir l'Art, y année, tome II, page 22;.

3. PageaoS.

Mussini, de Sienne, qui nous donnait récemment une savante et
curieuse étude sur les Couvertures de livres de « Biccherna » et
de « Gabella » de la république de Sienne -. Une autre nomina-
tion à laquelle ont applaudi tous les gens de goût est celle de
M. Charles Yriarte, un de nos collaborateurs les plus actifs, créé
chevalier par décret du 9 août, avec cette mention : « Titres
exceptionnels; nombreuses publications ; campagne 1870-1871.»

Par le même décret, ont été promus : au grade de comman-
deur, M. Charles Gounod ; cette promotion, annoncée à la dis-
tribution des prix du Conservatoire, a valu à l'illustre auteur de
Faust et de Cinq-Mars une chaleureuse ovation; au grade
d'officier, M. Goupil père, à l'occasion de l'exposition univer-
selle de Philadelphie, où ses belles publications artistiques ont
été justement remarquées. M. Léo Delibes, l'ingénieux compo-
siteur de Coppelia et de Sylvia, a été nommé chevalier.

Le successeur de Laurent-Jan. — C'est M. Louvrier de
Lajolais, notre excellent collaborateur, nommé, par arrêté du
6 août, directeur de l'École nationale de dessin et de mathéma-
tiques de la rue de l'Ecole-de-Médecine. On sait quelle part
importante, et surtout active (la part du lion, sauf le panache,
avec cette devise : « Tout faire et n'en rien dire »), M. Louvrier
de Lajolais a prise aux dernières expositions de l'Union centrale
et ses persistants efforts pour la réforme de l'enseignement du
dessin. C'est avec le plus vif plaisir que nous enregistrons sa
nomination.

Au Louvre. ■—■ Dans notre numéro du 5 août (page 141),
nous avons annoncé qu'un très-beau portrait d'homme par
Albrecht Durer venait d'être placé dans la grande galerie du
Louvre. C'est une acquisition déjà ancienne, elle remonte au
mois de mars 1852 et a été faite à M. Audenet, au prix plus
qu'avantageux de mille francs seulement. On ne saurait trop
féliciter M. le vicomte de Tauzia d'avoir rendu pareille mer-
veille accessible à tous; elle était jusqu'ici exposée dans la salle
des Boîtes où l'on n'est admis que le samedi pendant quelques
heures. Ce portrait ligure sous le n° 503 dans la Première Partie
de l'excellente Notice des Dessins, Cartons, Pastels, Miniatures
et Émaux du Louvre, par M. Frédéric Reiset, directeur des
Musées nationaux. 11 y est ainsi décrit3 : « Tête de vieillard, vue
presque de face, légèrement tournée vers la droite. Il est coiffé
d'un bonnet rouge qui recouvre les oreilles; il ne porte ni mous-
tache ni mouche, mais une longue barbe blanche qui part de
dessous le menton, et se détache sur la fourrure grise dont le
vêtement est garni. Le fond est noir. Signé du monogramme et
daté de i$io,

« Colorié à l'aquarelle et à la gouache sur une toile très-fine
et sans préparation. »

Le Louvre possède de Durer un autre portrait « au pinceau
et à l'aquarelle, sur toile très-fine », qui gagnerait fort à être
placé près du premier; on l!y étudierait beaucoup mieux que
dans la salle des dessins des écoles allemande, flamande et hol-
landaise où il est mal éclairé. C'est le n° 499 de la Notice de
M. Reiset; il représente une Tête de jeune garçon, vue de face
et de grandeur naturelle, et porte aussi le monogramme du
maître ; il est daté de 1527.

Sur le même panneau que le portrait de vieillard de Durer,
est un portrait d'homme attribué non pas à M. Bruyn, comme on
l'a imprimé, mais à B. Bruyn. Ce maître, qui n'était pas encore
représenté au Musée, a été pour la première fois mis sérieuse-
ment en lumière par M. Merlo dans son ouvrage sur les artistes
coloriais : Kunst und Kùnstler in K<vln. On le croyait né à
Anvers puis établi à Cologne. Il paraît qu'il serait originaire de
cette dernière ville, mais on ne sait ni la date de sa naissance
 
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