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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0356

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C H RONIQUE

FRANÇAISE

Académik des beaux-arts. — Le premier grand prix de
Rome de composition musicale n'ayant pas été décerné cette
année, l'Académie a demandé que le crédit disponible fût alloué
à M. Bernard Ponsan, né en 1847, premier second grand prix
de peinture en 1875" et l'un des logistes les plus remarqués au
concours de cette année-ci. Il a été fait droit à cette demande.
M. Ponsan pourra donc aller un an à Rome, quoiqu'il ait passé
la limite d'âge prescrite pour le règlement.

Exposition universelle de 1878. ■— Nous avons dit que la
ville de Paris aurait son exposition spéciale au palais du Champ-
de-Mars. Cette exposition devait avoir lieu dans l'emplacement
réservé à l'Allemagne et qu'a refusé cette nation; mais, à la suite
des demandes faites par divers pays d'augmenter les "surfaces
primitivement concédées, on a résolu de l'installer dans un bâti-
ment indépendant qui sera élevé dans le jardin central de l'Ex-
position.

Ce petit édifice, d'un aspect très-pittoresque et très-original,
sera construit par M. Bouvard. On en a commencé les fonda-
tions. L'architecte aurait voulu le faire en maçonnerie, ce qui se
prêtait mieux à la décoration ; il aurait disposé tout autour des
spécimens de l'architecture parisienne, ancienne et moderne.
Mais l'approche de la mauvaise saison, qui aurait pu entraver
l'exécution des moulures et ornements en plâtre, a fait préférer
le fer. Le bâtiment occupera une superficie de 5,500 mètres,
laissant encore libre tout autour un espace découvert de
7,200 mètres, qui servira de jardin central pour l'exposition
d'horticulture. 11 se composera d'une grande salle rectangulaire,
de 25 mètres de largeur sur 80 de longueur, divisée en cinq tra-
vées. A chacune des deux extrémités de cette salle, trois avant-
corps formeront entrées dans l'axe des galeries des beaux-arts et
dans ceux des galeries de circulation du bâtiment de l'industrie.
Les deux avant-corps d'extrémité des faces longitudinales seront
reliés entre eux par deux portiques ou plutôt par des galeries de
5 mètres de largeurformant promenoirs couvertset sous lesquelles
seront exposés les dessins et photographies du Paris ancien et du
Paris nouveau. Le plafond de cette grande nef sera horizontal,
supporté par des colonnes en fonte de mètres de hauteur, et
décoré de grands caissons vitrés. La partie supérieure des murs
de pourtour sera également vitrée, de manière à former une
grande frise lumineuse, au-dessous de laquelle les murs lisses
recevront l'exposition des dessins.

Comme décoration extérieure, des carreaux de faïence aux
vives couleurs, dont nous avons vu le premier modèle, seront
placés dans les chambranles des portes, les pylônes et les frises du
portique ; des ornements en fonte, des massifs de verdure, enve-
lopperont de leur harmonie le petit monument; enlin des ori-
flammes et des girandoles achèveront de lui donner un charmant
aspect en rompant la monotonie du jardin central et en dissimu-
lant l'effet peu symétrique qu'auraient produit sur ce point les
façades d'architectures étrangères, infiniment variées, en regard
de la façade uniforme de la partie française.

La dépense totale s'élèvera à 500,000 francs. La ville ayant
reconnu que ce petit bâtiment, très-élégant, pourrait plus tard
lui être utile pour y établir soit une exposition permanente de
ses services, soit un gymnase central des écoles communales, a
décidé qu'elle payerait à l'État une somme de 200,000 francs
pour le rachat de l'éditice, dont elle restera propriétaire après
l'Exposition. Afin de rendre plus facile l'enlèvement des maté-
riaux, l'architecte, M. Bouvard, s'est astreint à n'employer le
métal qui sert de base à la construction que dans son application
logique de la ligne droite.

1. Voir l'Art, 2' année, tome IV, page 97.

— La récente circulaire envoyée par M. Krantz aux com-
missions étrangères pour les informer qu'elles pourraient bientôt
prendre possession des locaux qui leur étaient destinés, a déjà
produit d'heureux résultats. En effet, plusieurs architectes étran-
gers sont déjà arrivés à Paris afin de s'entendre avec M. Georges
Berger, directeur des sections étrangères, pour l'aménagement
de la place réservée à leur nation.

Ecole des beaux-arts. —Des travaux assez importants sont
faits en ce moment à l'Ecole. On termine dans la cour du
Mûrier la pose de quarante-cinq bas-reliefs, qui depuis plus de
trente ans dormaient dans les. magasins. Ce sont des moulages
pris sur les magnifiques faïences de Lucca délia Robbia, qui
sont à la chartreuse de Pistoia. Ils avaient été apportés d'Italie
par M. Peisse, conservateur du musée des études à l'École des
beaux-arts, qu'on signalait récemment comme un des derniers
signataires, avec M. Mignet, de la fameuse déclaration des jour-
nalistes en 1830. Ces bas-reliefs sontplacésà hauteur d'homme,
c'est-à-dire beaucoup moins haut qu'à Pistoia. On peut commo-
dément admirer la vigueur, la simplicité, le mélange de grâce
symbolique et de réalité vivante dépensés par le grand sculpteur
italien dans cette œuvre qui représente diverses scènes de la vie
des moines de Pistoia. On voit, par exemple, la distribution des
vivres aux pauvres par un moine replet dont la simple physio-
nomie semble être une satire. Des personnages symbolisant la
Foi, la Charité, l'Espérance, etc., coupent à intervalles inégaux
la composition.

Dans la même cour du Mûrier, on place des piédestaux qui
doivent recevoir des statues et des bustes. L'architecte, M. Co-
quart, se réserve de choisir un certain nombre de bustes d'an-
ciens professeurs de l'École. On voit déjà le buste de M. Bal-
lard, par M. Guillaume, et celui de M. David-Leroy.

Une heureuse innovation sera l'accès rendu public de la
chapelle dont l'entrée est dans la cour de l'École, du côté de la
rue Bonaparte. Cette chapelle, dont l'élégant portail est celui du
château d'Anet, transporté là depuis 1791, n'était guère consi-
dérée que comme une sorte de débarras. On y avait placé pour-
tant des œuvres d'un intérêt capital, comme les moulages des
mausolées de Julien et de Laurent de Médicis, de la Pieta et du
Moïse de Michel-Ange, ceux des admirables portes du baptistère
de Florence, des statues et bas-reliefs des maîtres italiens de la
Renaissance, la copie à l'huile du Jugement dernier, exécutée
par Sigalon, presque dans les proportions de la fresque origi-
nale; enfin les moulages de la porte de la Gloire de la cathédrale
de Santiago, par Matéo, et de la magnifique chaire de la cathé-
drale de Pise, par Giovani Pisano, moulages exécutés pour le
musée de South Kensington, et offerts par celui-ci à la France à
la suite de l'Exposition de 1867. L'Art a donné la icproduction
de cette œuvre merveilleuse en publiant l'article de M. Luigi
Mussini, directeur de l'Institut des beaux-arts de Sienne, sur
l'importante restauration dont elle est l'objet '.

Dès qu'on aura terminé la restauration de la chapelle et
classé les œuvres qui y seront disposées, on en rendra l'entrée
publique. Tous les travaux seront achevés pour l'Exposition. On
y installe en ce moment un calorifère, ainsi que dans la grande
salle Melpomène.

Académie des inscriptions. — M. le duc de la Trémoille
vient de faire don à la Bibliothèque nationale d'un précieux ma-
nuscrit du xmc siècle, exécuté à l'abbaye de Saint-Denis en 1250,
d'après la mention expresse qui en est faite dans le manuscrit
lui-même. Ce volume se compose de soixante-sept feuillets de
parchemin. La première partie contient une vie de saint Denis.
 
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