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Leroi, Paul: Le salon de Paris 1877, [5]: aquarelles, dessins et gravures
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0316
LE SALON DE PARIS'
1877
AQUARELLES, DESSINS ET GRAVURES2
v
A M. NICOLAS-M ARTINEZ DE VALDIVIELSO
Monsieur,
ous êtes plus que modeste, vous avez infiniment de
talent et vous restiez complètement inconnu. L'Art a
tenu à honneur de vous produire au grand jour et
vous lui avez donné votre très-excellente planche
d'après le buste de Corne de Médicis de Benvenuto
Cellini3, dont le succès incontesté vous a immédiate-
ment classé, succès qui vient de recevoir au Salon une
consécration nouvelle. Vous ne vous êtes pas contenté
de cette seule œuvre, si importante qu'elle soit, pour
vous faire juger. Vous y avez joint le médaillon
d'Alfred de Musset, traduction accomplie du bronze
de David d'Angers, et une grande estampe d'après un
des tableaux aigrelets de M. Vibert qui, grâce à vous,
est désormais sûr de l'immortalité. Cette planche,
poussée plus loin même que le burin, a fait de vous
Lettre de Mitelli £>.
un des maîtres de l1 eau-forte. Puisque l'on décerne,
hélas ! des médailles aux artistes, puisque ce ridicule système de distribution de bons points n'a
pas encore cessé d'être en vigueur, pas un artiste, pas un connaisseur, animés du moindre esprit
de justice, ne mettaient en doute que vous seriez un des premiers élus. Pour tous ceux qui
comme moi se souvenaient que parmi vos juges figuraient plusieurs de nos amis dont l'impar-
tialité nous était garantie par
« L'accord d'un beau talent et.d'un beau caractère »,
pour tous ceux-là votre succès officiel était tellement certain qu'il se changeait d'avance en
triomphe. La déception a été aussi complète que possible ; nos amis sans doute étaient sûrs que
chacun de leurs collègues ne pensait qu'à vous, si bien qu'ils auront trouvé superflu de se préoc-
cuper d'une médaille décernée d'avance et qui tout naturellement s'en est allée à beaucoup moins
digne destination. L'ostracisme dont vient d'être frappé un étranger de votre talent5 n'honorerait
1. Voir l'Art, y année, tome II, pages 121, 145, 169, 19), 217, 247, 274, 501, et tome III, pages 11, ji, 5$, 84, 100, 121, 148, 180, 209,
et 255.
2. Voir l'Art, année, tome III, pages 148, 180, 209 et 255.
Voir l'Art, i" année, tome III, page 114.
4. Tirée de YAlfabeto in sogno, exemplareper disegnare, di Giuseppe M* Mitelli, pittore Bolognese. MDCLXXXIU.
5. M. Nicolas-Martinez de Valdivielso, dont les premières planches sont simplement signées Nicolas Martinez, est né à La Havane; il est
élève de Pils et de M. Léon Gaucherel.
1877
AQUARELLES, DESSINS ET GRAVURES2
v
A M. NICOLAS-M ARTINEZ DE VALDIVIELSO
Monsieur,
ous êtes plus que modeste, vous avez infiniment de
talent et vous restiez complètement inconnu. L'Art a
tenu à honneur de vous produire au grand jour et
vous lui avez donné votre très-excellente planche
d'après le buste de Corne de Médicis de Benvenuto
Cellini3, dont le succès incontesté vous a immédiate-
ment classé, succès qui vient de recevoir au Salon une
consécration nouvelle. Vous ne vous êtes pas contenté
de cette seule œuvre, si importante qu'elle soit, pour
vous faire juger. Vous y avez joint le médaillon
d'Alfred de Musset, traduction accomplie du bronze
de David d'Angers, et une grande estampe d'après un
des tableaux aigrelets de M. Vibert qui, grâce à vous,
est désormais sûr de l'immortalité. Cette planche,
poussée plus loin même que le burin, a fait de vous
Lettre de Mitelli £>.
un des maîtres de l1 eau-forte. Puisque l'on décerne,
hélas ! des médailles aux artistes, puisque ce ridicule système de distribution de bons points n'a
pas encore cessé d'être en vigueur, pas un artiste, pas un connaisseur, animés du moindre esprit
de justice, ne mettaient en doute que vous seriez un des premiers élus. Pour tous ceux qui
comme moi se souvenaient que parmi vos juges figuraient plusieurs de nos amis dont l'impar-
tialité nous était garantie par
« L'accord d'un beau talent et.d'un beau caractère »,
pour tous ceux-là votre succès officiel était tellement certain qu'il se changeait d'avance en
triomphe. La déception a été aussi complète que possible ; nos amis sans doute étaient sûrs que
chacun de leurs collègues ne pensait qu'à vous, si bien qu'ils auront trouvé superflu de se préoc-
cuper d'une médaille décernée d'avance et qui tout naturellement s'en est allée à beaucoup moins
digne destination. L'ostracisme dont vient d'être frappé un étranger de votre talent5 n'honorerait
1. Voir l'Art, y année, tome II, pages 121, 145, 169, 19), 217, 247, 274, 501, et tome III, pages 11, ji, 5$, 84, 100, 121, 148, 180, 209,
et 255.
2. Voir l'Art, année, tome III, pages 148, 180, 209 et 255.
Voir l'Art, i" année, tome III, page 114.
4. Tirée de YAlfabeto in sogno, exemplareper disegnare, di Giuseppe M* Mitelli, pittore Bolognese. MDCLXXXIU.
5. M. Nicolas-Martinez de Valdivielso, dont les premières planches sont simplement signées Nicolas Martinez, est né à La Havane; il est
élève de Pils et de M. Léon Gaucherel.