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Tardieu, Charles: Le salon de Paris 1877, [6]: les artistes étrangers au salon
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0351
LE SALON DE PARIS'
1877
LES ARTISTES ÉTRANGERS AU SALON2
ii
vant de terminer notre rapide revue des écoles étrangères, il
nous reste à citer encore quelques envois belges :
M. Robert Mois : Le quai du Louvre vu de la galerie
d'Apollon ; peinture facile et spirituelle; du Vollon panaché de
Nittis ; les eaux sont toujours un peu noires, et le massif du
Louvre à gauche n'a pas assez l'accent de la pierre, mais le
fouillis du Pont-Neuf et du quai des Lunettes dans le fond est
d'une bonne ressemblance dans sa vétusté grouillante, et l'en-
semble est lumineux et aéré. En somme un succès qui maintient
le peintre à son rang.
M. Florent Willems : nous avons déjà dit un mot des Armes
de Flandre 3.
M. Jan Verhas, le Willems des petits enfants. L'Lnondation est très-amusante, mais un peu
sèche, grave défaut pour une inondation. Question de voisinage, encore une fois.
M. Gustave de Jonghe : Alfred Stevens, ne puis, Willems ne daigne, Toulmouche suis.
L'Amour et Psyché, une Parisienne souriant devant un Barbedienne symbolique, est vraiment
aimable, mais en regardant Coquetterie on se dit : Toulmouche, passe encore, mais gare
Baugniet.
M. Gustave Denduyts, un débutant si je ne me trompe, un jeune artiste gantois qui s'an-
nonce comme le peintre de la pluie. Un jour de pluie en Flandre est frappant de justesse. Fuseli
disait de la peinture de Constable : « Cela donne envie d'ouvrir une ombrelle. » Devant le
tableau de M. Denduyts une ombrelle ne suffirait pas ; un en-tout-cas serait bientôt trempé ; il y
faut de la soie gommée et de rudes baleines.
M. Louis Tytgadt, encore un Gantois, élève de Canneel, achevé par Cabanel. Canneel,
Cabanel, il s'en faut d'un b, ba, qu'on ne les confonde. L'élève a tout l'air de ne s'inspirer
ni de l'un ni de l'autre. Sa Jitanilla est gentille.
M. Portaels : un bon portrait de M. Paul Deroulède, l'auteur de YHetman.
M. Charlet, élève de M. Portaels, un portrait fort ressemblant de M. Ludwig Whil.
M. Van Hove : une famille de portraits: la famille H... Où peut-on être mieux? Dites-le-
moi, je vous en prie, et j'y cours en toute hâte, car on ne saurait être plus mal que dans cette
MM. César de Cock, Félix Cogen, Langerock et Léon Dansaert ont été souvent plus heureux
1. Voir l'Art, y année, tome El, pages 121, 145, 169, îgj, 217, 247, 274, 301, et tome III, pages 11, ji, 55, 84, 100, 121, 148, 154, 180,
209, 255 et 278.
2. Voir l'Art, année, tome III, page 154.
j. Voir l'Art, 30 année, tome II, page 198.
famille-là.
que cette année ; toutefois il ne serait pas équitable de prétendre qu'ils déclinent.
1877
LES ARTISTES ÉTRANGERS AU SALON2
ii
vant de terminer notre rapide revue des écoles étrangères, il
nous reste à citer encore quelques envois belges :
M. Robert Mois : Le quai du Louvre vu de la galerie
d'Apollon ; peinture facile et spirituelle; du Vollon panaché de
Nittis ; les eaux sont toujours un peu noires, et le massif du
Louvre à gauche n'a pas assez l'accent de la pierre, mais le
fouillis du Pont-Neuf et du quai des Lunettes dans le fond est
d'une bonne ressemblance dans sa vétusté grouillante, et l'en-
semble est lumineux et aéré. En somme un succès qui maintient
le peintre à son rang.
M. Florent Willems : nous avons déjà dit un mot des Armes
de Flandre 3.
M. Jan Verhas, le Willems des petits enfants. L'Lnondation est très-amusante, mais un peu
sèche, grave défaut pour une inondation. Question de voisinage, encore une fois.
M. Gustave de Jonghe : Alfred Stevens, ne puis, Willems ne daigne, Toulmouche suis.
L'Amour et Psyché, une Parisienne souriant devant un Barbedienne symbolique, est vraiment
aimable, mais en regardant Coquetterie on se dit : Toulmouche, passe encore, mais gare
Baugniet.
M. Gustave Denduyts, un débutant si je ne me trompe, un jeune artiste gantois qui s'an-
nonce comme le peintre de la pluie. Un jour de pluie en Flandre est frappant de justesse. Fuseli
disait de la peinture de Constable : « Cela donne envie d'ouvrir une ombrelle. » Devant le
tableau de M. Denduyts une ombrelle ne suffirait pas ; un en-tout-cas serait bientôt trempé ; il y
faut de la soie gommée et de rudes baleines.
M. Louis Tytgadt, encore un Gantois, élève de Canneel, achevé par Cabanel. Canneel,
Cabanel, il s'en faut d'un b, ba, qu'on ne les confonde. L'élève a tout l'air de ne s'inspirer
ni de l'un ni de l'autre. Sa Jitanilla est gentille.
M. Portaels : un bon portrait de M. Paul Deroulède, l'auteur de YHetman.
M. Charlet, élève de M. Portaels, un portrait fort ressemblant de M. Ludwig Whil.
M. Van Hove : une famille de portraits: la famille H... Où peut-on être mieux? Dites-le-
moi, je vous en prie, et j'y cours en toute hâte, car on ne saurait être plus mal que dans cette
MM. César de Cock, Félix Cogen, Langerock et Léon Dansaert ont été souvent plus heureux
1. Voir l'Art, y année, tome El, pages 121, 145, 169, îgj, 217, 247, 274, 301, et tome III, pages 11, ji, 55, 84, 100, 121, 148, 154, 180,
209, 255 et 278.
2. Voir l'Art, année, tome III, page 154.
j. Voir l'Art, 30 année, tome II, page 198.
famille-là.
que cette année ; toutefois il ne serait pas équitable de prétendre qu'ils déclinent.