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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Carr, J. Comyns: La saison d'art à Londres, [3]: La "Grosvenor Gallery"
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0099

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LA SAISON D'ART A LONDRES'

VI

LA « GROSVENOR GALLERY2 »

m

L'événement capital de la saison d'art
à Londres a été cette année l'exposition
des œuvres de M. E. Burne Jones à la
Grosvenor Gallery. L'entreprise de sir
Coutts Lindsay n'aurait pas produit d'autre
résultat que cet honorable baronet n'en
aurait pas moins le droit d'être fier d'avoir
fourni au public une occasion d'apprécier
le talent d'un artiste qui a tant fait pour
relever l'art anglais. Avant l'ouverture de
la Grosvenor Gallery, — cela parait à
peine croyable, et cependant ce n'est que
trop vrai, — les œuvres de M. Burne
Jones n'étaient guère connues en dehors
d'un cercle assez restreint d'initiés. On
' savait son nom, à chaque instant on l'en-

)f tendait prononcer, mais on ne voyait pas
sa peinture, sauf toutefois dans son ate-
C û P\ /ITI"A lier... mais il n'est pas donné à tout le

OALV 1 1 1A monde d'aller à Corinthe.

~. ,, Dans un certain sens, cette longue

1 ETE D ETUDE. 7 &

Fac-similé d'un dessin d'Edward Burne Jones, période d'épreuve à laquelle l'artiste a

été astreint par l'indifférence des uns et
l'hostilité des autres, peut-être aussi par une sorte de misanthropie personnelle, a été une bonne
fortune pour lui et pour le public : pour lui, parce qu'il a eu le temps de mûrir ses facultés et
de donner aux qualités puissamment individuelles de son art une expression complète et magis-
trale ; pour le public qui éprouve moins de difficulté à comprendre et accepter une individualité
nouvelle lorsqu'elle se manifeste sous une forme tout à fait digne de l'esprit qui l'anime. Car, il
importe de le constater, la peinture de M. Burne Jones marque une nouvelle étape dans l'histoire
de l'école anglaise, et nous n'avons lieu d'être surpris ni choqués si le mérite de son initiative
n'est pas immédiatement reconnu et apprécié.

Jusqu'à l'époque actuelle, les idées n'ont jamais eu dans l'art anglais le même horizon que
dans la littérature.

Nous pouvons nous glorifier d'une grande école de portrait, conduite par des hommes tels
que Hogarth, Reynolds, Gainsborough et Romney. Plus récemment les efforts de Crome, Cons-

1. Voir l'Art, y année, tome II, pages 241, 265, 294, et tome III, pages 3 et j8.

2. Voir l'Art, je année, tome II, page 265, et tome III, page ?.
 
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