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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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La statue de Jacques Callot à Nancy
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0064

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LA STATUE DE JACQUES CALLOT A NANCY

Le 26 juin, a eu lieu à Nancy l'inauguration du monu- \
ment élevé à Jacques Callot, par les soins d'un comité qui a
fait appel à tous les habitants de la vieille capitale de la Lor-
raine. Une foule immense était venue pour cette solennité à
laquelle assistaient plusieurs représentants de la presse pari-
sienne. La statue, due au ciseau de M. Eugène Laurent, et
qu'on a pu voir cette année au Salon de Paris, a été érigée sur
la place Vaudémont. On a beaucoup regretté l'absence de
M. Laurent, retenu à Paris par une indisposition.

MM. Bernard, sénateur, maire de Nancy, le général Abba-
tucci et l'évèque de Nancy étaient présents. On avait dressé
pour eux une estrade ornée d'écussons de la République. En
face, sur une autre estrade garnie de tentures rouges et d'ori-
flammes, étaient les musiques militaires.

Plusieurs discours ont été prononcés, l'un, par M. J. Renaud,
président de la Société d'archéologie, qui a fait l'éloge de
l'illustre graveur ; les autres, par M. le baron de Dumast et
M. Bernard. Voici le passage du discours de M. Bernard où il
remercie tous ceux qui ont pris part à l'érection de la statue de
J. Callot :

« Je dois au nom de la ville un tribut d'éloges à ce comité
infatigable qui lentement mais sûrement a poursuivi son œuvre
et l'a menée à bonne fin ; à M. Laurent, le sculpteur dont le
nom restera attaché à celui du grand graveur ; à M. Morey,
l'architecte qui a fait une œuvre digne du monument dont
elle complète le merveilleux ensemble ; à M Casse et aux
élèves du lycée qui ont apporté leurs souscriptions au mo-
nument de Callot; aux organisateurs de l'exposition des œuvres
du graveur; à M. Hellé, l'auteur de la cantate; à son collabo-
rateur, l'auteur des paroles ; à M. Farcy, qui a voulu ache-
ver en temps utile une façade en harmonie avec le monu- .
ment de Callot; nous faisons des vœux pour que son exemple

CHRONIQUE

Exposition universelle de 1878. ■— Les sections étrangères.
— Les pavillons réservés aux expositions des nations étrangères
se développeront à la droite de l'avenue de SufFren. L'Angleterre
sera très-probablement prête une des premières, et les multiples
efforts qu'elle ne cesse de faire attestent l'importance qu'elle
attache à son exposition. La façade anglaise, sur le passage
de 18 mètres, sera des plus riches et des plus intéressantes,
et l'une des moitiés du grand vestibule nord du palais sera
consacrée à l'exposition des magnifiques collections d'objets
précieux rapportés par le prince de Galles de son voyage aux
Indes.

En remontant du côté de l'École militaire, on rencontrera
les expositions de la Belgique, des Pays-Bas, de la Suède et
Norvège, de l'empire austro-hongrois, delà Russie, de la Suisse,
de l'Italie, dont le pavillon sera décoré d'une élégante façade en
marbre blanc, de la Grèce, qui doit envoyer des spécimens des
objets d'art antique récemment découverts sur son sol, de l'Es-
pagne, du Portugal, dont la façade hispano-mauresque sera
très-curieuse.

Les expositions des pays lointains ne seront certainement
pas un des moindres éléments d'attraction de cette partie du
palais du Champ-de-Mars.

trouve sur la place même et derrière nous des imitateurs. »

Le cortège s'est ensuite rendu, en passant devant la maison
où est né et où est mort Callot, à la bibliothèque de l'ancienne
Université dans laquelle on a réuni un grand nombre des
œuvres du graveur. Cette exposition est très-belle, grâce aux
savants collectionneurs MM. Meaume, Thiéry, Beaupré, Lapro-
vote, Delasalle, Legay, Bretagne et Viener, qui ont prêté avec
la plus grande obligeance les œuvres qui sont en leur possession :
elle permet d'apprécier sous les divers aspects de son talent ori-
ginal (comme l'a dit le maire de Nancy en répondant au prési-
dent du comité) « le grand poète du burin ».

L'œuvre à peu près complet de Callot est exposé dans les
salles de la bibliothèque municipale. Les séries sont classées
méthodiquement, à la fois selon l'âge de l'auteur et sa résidence,
Rome, Florence, Paris, la Lorraine. D'un coup d'œil on peut
embrasser les progrès du maître et le développement de sa pensée,
entre ses premières compositions religieuses et liturgiques à Rome
et les Misères et les Malheurs de la guerre, son dernier ouvrage
et son chef-d'œuvre. Parmi les dessins les plus importants, on ad-
mire la Grande Foire de Florence, le Purgatoire ou le Puits, la
Grande Thèse, dont la planche en cuivre appartient à la biblio-
thèque de la ville, la Petite Thèse, la Suite des Médicis, les Ca-
prices de Nancy\ les Entrées, la Carrière, les Vues de Paris,
les Misères de la guerre, le Siège de la Rochelle, le Portrait
de Louis XIII, quatre ou cinq exemplaires du chef-d'œuvre
appelé la Tentation de saint Antoine, etc., etc. En outre, on
peut voir de Callot quelques peintures, la reproduction du Béné-
dicité, qui est ordinairement dans la grande salle du palais ducal,
et le Portement de croix, qui appartient au musée. Callot, en trai-
tant des scènes religieuses, n'a pu oublier sa verve burlesque ;
plus d'un des pieux personnages a des mouvements de ca-
ricature.

FRANÇAISE

Les Etats musulmans riverains de la Méditerranée se sont
engagés à des degrés divers à figurer à l'Exposition. Tandis que
le gouvernement de l'empereur du Maroc, revenant spontané-
ment sur un premier refus, consentait à confier à des Européens
l'organisation de l'exposition marocaine, S. A. le bey de Tunis
prenait dès le début des dispositions pour participer dignement
à l'Exposition. De son côté, S. A. le khédive, en dépit des com-
plications survenues en Orient, a chargé M. Mariette-Bey,
l'éminent directeur du musée de Boulacq, d'organiser, dans un
monument spécial, reproduisant fidèlement le type d'un temple
de l'antique Egypte, une exposition dont l'intérêt artistique et
archéologique sera très-apprécié.

L'extrême Orient se prépare dès à présent à figurer avec un
éclat sans précédent à l'Exposition de Paris. Pour la première
fois, le Céleste Empire sera représenté par des commissaires
appartenant à l'administration, sinon à la notabilité chinoise.
M. Robert Hait, inspecteur général des douanes maritimes, pré-
sident de la commission nommée par le Fils du Ciel, dispose
d'un crédit illimité pour l'aménagement de la section affectée à
l'Empire du Milieu.

Le Japon doit être représenté par une commission entière-
ment composée de personnages japonais. Dès l'origine, cet inté-
 
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