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L'ART.
Pour que pareille chose ne se reproduise pas en 1878, il
faut dès maintenant s'occuper du problème qui reste entier.
S'inspirant des publications auxquelles cette question a donne
lieu, M. Krantz pense qu'en principe il y a à desservir l'inte'rèt
des compositeurs, des exécutants et du public. Pour donner sa-
tisfaction aux premiers, une commission choisira les meilleures
œuvres créées depuis 1867 et on les exécutera dans la limite des
moyens qu'on aura. Pour les seconds, outre les solennités mu-
sicales dans lesquelles seront interprétées les œuvres des jeunes
maîtres, des concerts seront donnés dans diverses salles et l'on
disposera tout pour bien faire ressortir le mérite des exécutants.
En outre, on jouera les chefs-d'œuvre anciens ou modernes dont
une commission fera choix.
Sur la proposition de M. Krantz, une somme de 250,000 fr.
a été spécialement affectée à l'exposition musicale. Voici les
noms des membres de la commission qui sera chargée de prépa-
rer les mesures nécessaires pour réaliser cette exposition :
Présidents : MM. de Chennevières, directeur des beaux-arts,
et Ambroise Thomas, directeur du Conservatoire.
Membres : MM. de Beauplan, sous-directeur des beaux-
arts;— Bourgault-Ducoudray, compositeur; —■ Cohen (Jules),
professeur au Conservatoire ; — Cornu, professeur de physique
à l'Ecole polytechnique (pour les questions d'acoustique) ; —
Deldevez, professeur au Conservatoire ; — Delibes (Léo) ; — Du-
bois, professeur au Conservatoire ; — Gounod ; — Guilmant, or-
ganiste à la Trinité ; .— Halanzier ; — Lascoux, membre de la
Société nationale de musique; — Laurent de Rillé ; — l'Épine ;
Massenet ; — Membrée ; — le comte d'Osmont; — Saint-Saé'ns;
— Vaucorbeil; — Wekerlin.
Secrétaires : Deschapelles et Armand Gouzien.
— Parmi les constructions exotiquesqui contribueront à don-
ner à l'Exposition un cachet remarquable d'originalité, sera le
palais national persan pour l'édification duquel des architectes
de la Perse viennent d'arriver à Paris. Ce palais occupera une
superficie de 170 mètres carrés; il se composera d'un premier
étage surmonté d'un vaste belvédère. Les murailles en seront
ornées de faïence, et les fenêtres des vitraux de toutes les
couleurs.
L'exposition de nos manufactures nationales sera réunie dans
une immense salle située à l'extrémité de la galerie française,
près du bâtiment de l'Ecole militaire. Une des grandes parois
recevra les tapisseries de Beauvais; l'autre, ainsi qu'un des petits
côtés, sera ornée des produits des Gobelins et de la Savon-
nerie ; l'autre petit côté sera décoré de deux belles vitrines
destinées à recevoir les pièces délicates de la fabrique de porce-
laine. Quatre grands dressoirs, établis sur les diagonales de la
salle, seront chargés des pièces de Sèvres, dont les grands vases
seront disposés sur des socles placés symétriquement dans la
salle et près des portes. Les dessus de portes seront faits par les
tableaux des élèves des manufactures de tapisseries, et enfin le
centre du salon sera occupé par une verrière contenant les dia-
mants et pierres précieuses qui composent le trésor national.
Cette verrière, défendue par une barrière circulaire, sera des-
cendue la nuit dans le sous-sol par un mécanisme intérieur, et
placée, jusqu'au lendemain, sous la garde d'agents spéciaux.
L'ensemble décoratif de la salle, dont nous avons pu voir le pro-
jet d'ensemble, est du meilleur goût, et les habiles dispositions
prises par MM. Darcel, Dieterle et Robert seront certainement
remarquées.
Le dernier Bulletin de l'Union centrale annonce que l'Union
a sollicité un emplacement qui lui a été accordé dans la section
des établissements d'enseignement. M. Lorain, architecte de la
Société, doit organiser, d'après ses plans, cette exposition qui
comprendra tous les concours primés, exécutés depuis 1869, le
musée-recueil des modèles en relief, toutes les publications de
la Société, des volumes de ses échantillons d'étoffes anciennes et
des volets garnis de photographies prises dans ses expositions
rétrospectives de l'art oriental, du costume, des tapisseries, etc..
Il va sans dire que l'Art ne manquera pas au rendez-vous
universel de l'Exposition de 1878.
NECROLOGIE
— La mort vient de frapper dans la force de l'âge un
artiste distingué dont le talent délicat et poétique promet-
sentiment personnel. Son Coup de soleil après l'orage, en
1866, fut remarqué des amateurs; en 1873, il obtint une
tait un paysagiste de grand avenir. Malheureusement 1 troisième médaille. Sa meilleure œuvre est le tableau ex-
M. Edouard Daliphard, atteint depuis quelque temps d'une posé en 1875 sous le titre de Mélancolie : elle a été gravée
maladie terrible, interrompit ses travaux. Il est mort dans S pour l'Art par Méaulle 1 : une- plaine silencieuse, des arbres
sa ville natale, à Rouen, où il était né en 1831. L'un des j sombres sous un ciel morne et un soleil couchant; c'était
meilleurs élèves de M. Gustave Morin, actuellement direc- vraiment une page où vibrait un sentiment intime de
teur du musée de Rouen, il avait le respect et la passion de
son art; depuis 1864 jusqu'en 1876 il ne cessa pas d'en-
profonde et inexorable tristesse. M. Edouard Daliphard
était aussi un écrivain ; les lecteurs de l'Art n'ont pas be-
voyer au Salon des paysages fort étudiés dans lesquels se I soin qu'on leur rappelle sa collaboration à ce recueil, que
lisait clairement le souci de l'artiste [pour exprimer un j la maladie l'a forcé d'interrompre brusquement.
1. Voir l'Art, 1" année, tome II, page 2j r.
ERRATA
Un accident est arrivé à l'imprimerie au moment du tirage
de la dernière feuille du numéro du 5 août. Les premières
lignes de la première colonne de la page 142 sont tombées en
pâte, et le compositeur, en les rétablissant sous presse, a passé
deux lignes ; il en est résulté une confusion complète dans le
texte. Le portrait dont il est question, ligne 7, — un portrait de
moine, ■—■ est de Jean Gossaert, dit de Mabuse, et a été donné
au Louvre par M. J. B. Foucart de Valenciennes.
Page 187, 2e ligne du titre, au lieu de : sa première exposi-
tion, lire : sa septième, etc.
Le Lkrecteur-Geran:, EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
Pour que pareille chose ne se reproduise pas en 1878, il
faut dès maintenant s'occuper du problème qui reste entier.
S'inspirant des publications auxquelles cette question a donne
lieu, M. Krantz pense qu'en principe il y a à desservir l'inte'rèt
des compositeurs, des exécutants et du public. Pour donner sa-
tisfaction aux premiers, une commission choisira les meilleures
œuvres créées depuis 1867 et on les exécutera dans la limite des
moyens qu'on aura. Pour les seconds, outre les solennités mu-
sicales dans lesquelles seront interprétées les œuvres des jeunes
maîtres, des concerts seront donnés dans diverses salles et l'on
disposera tout pour bien faire ressortir le mérite des exécutants.
En outre, on jouera les chefs-d'œuvre anciens ou modernes dont
une commission fera choix.
Sur la proposition de M. Krantz, une somme de 250,000 fr.
a été spécialement affectée à l'exposition musicale. Voici les
noms des membres de la commission qui sera chargée de prépa-
rer les mesures nécessaires pour réaliser cette exposition :
Présidents : MM. de Chennevières, directeur des beaux-arts,
et Ambroise Thomas, directeur du Conservatoire.
Membres : MM. de Beauplan, sous-directeur des beaux-
arts;— Bourgault-Ducoudray, compositeur; —■ Cohen (Jules),
professeur au Conservatoire ; — Cornu, professeur de physique
à l'Ecole polytechnique (pour les questions d'acoustique) ; —
Deldevez, professeur au Conservatoire ; — Delibes (Léo) ; — Du-
bois, professeur au Conservatoire ; — Gounod ; — Guilmant, or-
ganiste à la Trinité ; .— Halanzier ; — Lascoux, membre de la
Société nationale de musique; — Laurent de Rillé ; — l'Épine ;
Massenet ; — Membrée ; — le comte d'Osmont; — Saint-Saé'ns;
— Vaucorbeil; — Wekerlin.
Secrétaires : Deschapelles et Armand Gouzien.
— Parmi les constructions exotiquesqui contribueront à don-
ner à l'Exposition un cachet remarquable d'originalité, sera le
palais national persan pour l'édification duquel des architectes
de la Perse viennent d'arriver à Paris. Ce palais occupera une
superficie de 170 mètres carrés; il se composera d'un premier
étage surmonté d'un vaste belvédère. Les murailles en seront
ornées de faïence, et les fenêtres des vitraux de toutes les
couleurs.
L'exposition de nos manufactures nationales sera réunie dans
une immense salle située à l'extrémité de la galerie française,
près du bâtiment de l'Ecole militaire. Une des grandes parois
recevra les tapisseries de Beauvais; l'autre, ainsi qu'un des petits
côtés, sera ornée des produits des Gobelins et de la Savon-
nerie ; l'autre petit côté sera décoré de deux belles vitrines
destinées à recevoir les pièces délicates de la fabrique de porce-
laine. Quatre grands dressoirs, établis sur les diagonales de la
salle, seront chargés des pièces de Sèvres, dont les grands vases
seront disposés sur des socles placés symétriquement dans la
salle et près des portes. Les dessus de portes seront faits par les
tableaux des élèves des manufactures de tapisseries, et enfin le
centre du salon sera occupé par une verrière contenant les dia-
mants et pierres précieuses qui composent le trésor national.
Cette verrière, défendue par une barrière circulaire, sera des-
cendue la nuit dans le sous-sol par un mécanisme intérieur, et
placée, jusqu'au lendemain, sous la garde d'agents spéciaux.
L'ensemble décoratif de la salle, dont nous avons pu voir le pro-
jet d'ensemble, est du meilleur goût, et les habiles dispositions
prises par MM. Darcel, Dieterle et Robert seront certainement
remarquées.
Le dernier Bulletin de l'Union centrale annonce que l'Union
a sollicité un emplacement qui lui a été accordé dans la section
des établissements d'enseignement. M. Lorain, architecte de la
Société, doit organiser, d'après ses plans, cette exposition qui
comprendra tous les concours primés, exécutés depuis 1869, le
musée-recueil des modèles en relief, toutes les publications de
la Société, des volumes de ses échantillons d'étoffes anciennes et
des volets garnis de photographies prises dans ses expositions
rétrospectives de l'art oriental, du costume, des tapisseries, etc..
Il va sans dire que l'Art ne manquera pas au rendez-vous
universel de l'Exposition de 1878.
NECROLOGIE
— La mort vient de frapper dans la force de l'âge un
artiste distingué dont le talent délicat et poétique promet-
sentiment personnel. Son Coup de soleil après l'orage, en
1866, fut remarqué des amateurs; en 1873, il obtint une
tait un paysagiste de grand avenir. Malheureusement 1 troisième médaille. Sa meilleure œuvre est le tableau ex-
M. Edouard Daliphard, atteint depuis quelque temps d'une posé en 1875 sous le titre de Mélancolie : elle a été gravée
maladie terrible, interrompit ses travaux. Il est mort dans S pour l'Art par Méaulle 1 : une- plaine silencieuse, des arbres
sa ville natale, à Rouen, où il était né en 1831. L'un des j sombres sous un ciel morne et un soleil couchant; c'était
meilleurs élèves de M. Gustave Morin, actuellement direc- vraiment une page où vibrait un sentiment intime de
teur du musée de Rouen, il avait le respect et la passion de
son art; depuis 1864 jusqu'en 1876 il ne cessa pas d'en-
profonde et inexorable tristesse. M. Edouard Daliphard
était aussi un écrivain ; les lecteurs de l'Art n'ont pas be-
voyer au Salon des paysages fort étudiés dans lesquels se I soin qu'on leur rappelle sa collaboration à ce recueil, que
lisait clairement le souci de l'artiste [pour exprimer un j la maladie l'a forcé d'interrompre brusquement.
1. Voir l'Art, 1" année, tome II, page 2j r.
ERRATA
Un accident est arrivé à l'imprimerie au moment du tirage
de la dernière feuille du numéro du 5 août. Les premières
lignes de la première colonne de la page 142 sont tombées en
pâte, et le compositeur, en les rétablissant sous presse, a passé
deux lignes ; il en est résulté une confusion complète dans le
texte. Le portrait dont il est question, ligne 7, — un portrait de
moine, ■—■ est de Jean Gossaert, dit de Mabuse, et a été donné
au Louvre par M. J. B. Foucart de Valenciennes.
Page 187, 2e ligne du titre, au lieu de : sa première exposi-
tion, lire : sa septième, etc.
Le Lkrecteur-Geran:, EUGÈNE VÉRON.