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présent de la ville de Lyon, se voit encore dans la chambre de
Marie-Antoinette au palais de Fontainebleau. Le dessin com-
prend des guirlandes de fleurs, des motifs d'architecture, des
paniers de fruits, des papillons, des instruments et cahiers de
musique, qui sont d'une exe'cution parfaite et se détachent mer-
veilleusement sur le fond de satin blanc.
Je citerai encore le n° 419 pour la fine et discrète exécution
d'un très-joli motif de décoration ; c'est une petite cage étroite
et vide, entourée d'oiseaux en liberté ; l'un d'eux se regarde cu-
rieusement dans une glace. L'effet du miroir est très-agréable-
ment rendu.
L'habit et le gilet « ayant appartenu à Necker», dit le ca-
talogue, ont un grand succès de curiosité (n° 462).
Je m'arrête, parce qu'il est impossible de tout citer. Mais
RT.
il y aurait encore beaucoup à glaner après cette trop rapide
moisson.
Le plus grand nombre des pièces dont j'ai parlé appartien-
nent à MM. Chatel et Tassinari. Plusieurs autres sont à
M. Ed. Aynard, notamment le grand devant d'autel du
xvie siècle (n° 224). Quelques-unes des plus importantes ont été
été prêtées par le musée d'art et d'industrie, notamment le ra-
vissant tableau en broderie, n° 466. J'ai indiqué à l'occasion les
noms de plusieurs autres propriétaires. Cette exposition fait as-
surément le plus grand honneur au goût éclairé et libéral des
amateurs lyonnais.
Dans un prochain article je vous parlerai des tapisseries et
des meubles. L. Clédat.
(La tin prochainement.)
CHRONIQUE ÉTRANGÈRE
Allemagne. — S. A. Mm0 la Princesse Impériale qui a fait
installer avec beaucoup de goût, dans son palais de Berlin, la
précieuse collection d'objets de haute curiosité que lui a léguée
l'an dernier le docteur Robert Torner, de Berlin, s'occupe à en
développer encore les richesses qui consistent principalement en
bijoux, buis sculptés, armes, etc. Mlne la princesse Victoria, qui
elle-même est artiste, a fait récemment des achats importants
chez plusieurs antiquaires hollandais.
—■ Le nouveau Musée de Cassel sera prochainement inau-
guré ; M. le docteur Julius Bode, sous-directeur du Musée de
Berlin, et M. Smits, attaché au même musée et l'un des experts
les plus savants, surtout pour ce qui concerne les écoles du
Nord, sont arrivés à Cassel pour procéder à l'installation des
tableaux dans les nouveaux locaux, opération délicate dont
M. Smits est spécialement chargé et qui lui demandera au moins
deux mois. Le transfert a fait reconnaître que maint tableau
réputé d'une conservation irréprochable, a au contraire assez sé-
rieusement souffert, mais, malgré cette déception inattendue, le
musée de Cassel méritera toujours à juste titre d'être considéré
comme l'un des plus beaux de l'Europe.
Angleterre. — Dans sa séance du 18 juin, la Royal Aca-
demv de Londres a élevé au rang de membre un de ses associés,
M. H. W. B. Davis, paysagiste et peintre d'animaux, et conféré le
titre d'associés à M. J. B. Burgess et à M. Philipp R. Morris,
l'auteur de The Reaper and the Flowers, dont nous donnons un
dessin. (Voir notre article « Grosvenor Gallery », page 7.)
Belgique. — Les travaux de l'important palais destiné aux
expositions des Beaux-Arts et aux fêtes nationales que M. Al-
phonse Balat, architecte du roi, construit pour le gouvernement
à l'angle de la rue de la Régence et sur la place du Musée,
avancent avec une rapidité telle que toute crainte relative à ieur
achèvement en temps utile a disparu ; l'inauguration pourra po-
sitivement avoir lieu en 1880, lors des fêtes par lesquelles la
Belgique célébrera le cinquantième anniversaire de son indépen-
dance. Il est très-regrettable qu'on ne puisse compter, pour la
même époque, sur l'entière transformation du palais royal de
Bruxelles ; les travaux sont malheureusement interrompus sans
qu'il soit possible d'en prévoir la reprise, et l'ancienne façade
qui a l'élégance d'une caserne, fait plus que jamais fort triste
mine comparée aux parties nouvelles de l'édifice conçues avec
une sobriété et une distinction qui font le plus grand honneur au
talent de M. Balat, talent qui s'était déjà affirmé avec tant d'éclat
par la conception et l'exécution de l'escalier monumental du
même palais. Cet éminent artiste achève en ce moment la méta-
morphose intérieure du château royal de Laeken qui en avait
1. Voir l'Art, }• année, tome II, page 264
grand besoin. Après y avoir adjoint d'abord une serre qui n'a pas
son égale, il y a installé un théâtre dont on dit merveilles.
— L'administration communale de Bruxelles vient de prendre
une décision assez étrange d'après laquelle le directeur de l'Aca-
démie des Beaux-Arts de cette ville ne sera plus à l'avenir
nommé que pour trois ans; il est vrai que son mandat pourra
être prolongé pour une période triennale nouvelle, mais ce n'en
est pas moins l'épée de Damoclès suspendue en permanence sur
la tète du directeur ; il est douteux que dans de semblables con-
ditions un artiste d'un talent sérieux consente à occuper ces fonc-
tions; toujours est-il que le premier résultat de l'arrêté muni-
cipal, a été la démission que s'est empressé d'envoyer le directeur
actuel, M. Eugène Simonis.
— Les deux derniers achats du Musée d'Anvers : un Mel-
chior de Hondecoeter et un Guillaume van Aelst, que nous
avons été les premiers à annoncer et dont nous avons dit tout le
mérite sont l'objet des plus vifs éloges ; il y a unanimité pour
féliciter la Commission directrice d'enrichir aussi intelligemment
cette magnifique collection. Nous avons sous les yeux une lettre
d'un de nos abonnés, très-grand connaisseur et juge d'infiniment
de goût ; nous y lisons : « Le Musée d'Anvers a fait deux belles
acquisitions, le G. van Aelst surtout ; je n'en ai jamais vu de cette
qualité. »
— M. F. Jos. Van Den Branden, archiviste-adjoint de la ville
d'Anvers, a patiemment consulté toutes les pièces relatives au
xvie et au xvne siècle pour y découvrir la preuve de la naissance de
Rubens à Anvers; ses recherches ont été couronnées d'un com-
plet succès ; il vient en effet de publier un acte authentique
signé Jean Brueghel, Hendrick Van Balen et Pietro-Pauolo (sic)
Rubens qui permet d'établir positivement que ce dernier a vu le
jour à Anvers. ï
Pays-Bas. — Une exposition rétrospective d'objets d'art et
d'antiquités de la Frise est ouverte à Leeuwarden pendant les
mois de juillet et d'août. Cette exposition, qui présente un grand
intérêt, est installée dans dix-neuf salons du Palais-Royal ; elle
continue dignement l'œuvre commencée par les brillantes exhi-
bitions de cette nature dont la Société Arti et Amicitiœ d'Amster-
dam a eu l'honneur de prendre plusieurs fois l'initiative, et par
la collection réunie en dernier lieu dans le local occupé par le
musée Van der Hoop et qui reproduisait en quelque sorte l'his-
toire artistique locale de la capitale de la Hollande.
— Une exposition des Beaux-Arts appliqués à l'industrie est
ouverte, depuis le 10 juillet, à Amsterdam et attire un grand
concours de visiteurs.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
présent de la ville de Lyon, se voit encore dans la chambre de
Marie-Antoinette au palais de Fontainebleau. Le dessin com-
prend des guirlandes de fleurs, des motifs d'architecture, des
paniers de fruits, des papillons, des instruments et cahiers de
musique, qui sont d'une exe'cution parfaite et se détachent mer-
veilleusement sur le fond de satin blanc.
Je citerai encore le n° 419 pour la fine et discrète exécution
d'un très-joli motif de décoration ; c'est une petite cage étroite
et vide, entourée d'oiseaux en liberté ; l'un d'eux se regarde cu-
rieusement dans une glace. L'effet du miroir est très-agréable-
ment rendu.
L'habit et le gilet « ayant appartenu à Necker», dit le ca-
talogue, ont un grand succès de curiosité (n° 462).
Je m'arrête, parce qu'il est impossible de tout citer. Mais
RT.
il y aurait encore beaucoup à glaner après cette trop rapide
moisson.
Le plus grand nombre des pièces dont j'ai parlé appartien-
nent à MM. Chatel et Tassinari. Plusieurs autres sont à
M. Ed. Aynard, notamment le grand devant d'autel du
xvie siècle (n° 224). Quelques-unes des plus importantes ont été
été prêtées par le musée d'art et d'industrie, notamment le ra-
vissant tableau en broderie, n° 466. J'ai indiqué à l'occasion les
noms de plusieurs autres propriétaires. Cette exposition fait as-
surément le plus grand honneur au goût éclairé et libéral des
amateurs lyonnais.
Dans un prochain article je vous parlerai des tapisseries et
des meubles. L. Clédat.
(La tin prochainement.)
CHRONIQUE ÉTRANGÈRE
Allemagne. — S. A. Mm0 la Princesse Impériale qui a fait
installer avec beaucoup de goût, dans son palais de Berlin, la
précieuse collection d'objets de haute curiosité que lui a léguée
l'an dernier le docteur Robert Torner, de Berlin, s'occupe à en
développer encore les richesses qui consistent principalement en
bijoux, buis sculptés, armes, etc. Mlne la princesse Victoria, qui
elle-même est artiste, a fait récemment des achats importants
chez plusieurs antiquaires hollandais.
—■ Le nouveau Musée de Cassel sera prochainement inau-
guré ; M. le docteur Julius Bode, sous-directeur du Musée de
Berlin, et M. Smits, attaché au même musée et l'un des experts
les plus savants, surtout pour ce qui concerne les écoles du
Nord, sont arrivés à Cassel pour procéder à l'installation des
tableaux dans les nouveaux locaux, opération délicate dont
M. Smits est spécialement chargé et qui lui demandera au moins
deux mois. Le transfert a fait reconnaître que maint tableau
réputé d'une conservation irréprochable, a au contraire assez sé-
rieusement souffert, mais, malgré cette déception inattendue, le
musée de Cassel méritera toujours à juste titre d'être considéré
comme l'un des plus beaux de l'Europe.
Angleterre. — Dans sa séance du 18 juin, la Royal Aca-
demv de Londres a élevé au rang de membre un de ses associés,
M. H. W. B. Davis, paysagiste et peintre d'animaux, et conféré le
titre d'associés à M. J. B. Burgess et à M. Philipp R. Morris,
l'auteur de The Reaper and the Flowers, dont nous donnons un
dessin. (Voir notre article « Grosvenor Gallery », page 7.)
Belgique. — Les travaux de l'important palais destiné aux
expositions des Beaux-Arts et aux fêtes nationales que M. Al-
phonse Balat, architecte du roi, construit pour le gouvernement
à l'angle de la rue de la Régence et sur la place du Musée,
avancent avec une rapidité telle que toute crainte relative à ieur
achèvement en temps utile a disparu ; l'inauguration pourra po-
sitivement avoir lieu en 1880, lors des fêtes par lesquelles la
Belgique célébrera le cinquantième anniversaire de son indépen-
dance. Il est très-regrettable qu'on ne puisse compter, pour la
même époque, sur l'entière transformation du palais royal de
Bruxelles ; les travaux sont malheureusement interrompus sans
qu'il soit possible d'en prévoir la reprise, et l'ancienne façade
qui a l'élégance d'une caserne, fait plus que jamais fort triste
mine comparée aux parties nouvelles de l'édifice conçues avec
une sobriété et une distinction qui font le plus grand honneur au
talent de M. Balat, talent qui s'était déjà affirmé avec tant d'éclat
par la conception et l'exécution de l'escalier monumental du
même palais. Cet éminent artiste achève en ce moment la méta-
morphose intérieure du château royal de Laeken qui en avait
1. Voir l'Art, }• année, tome II, page 264
grand besoin. Après y avoir adjoint d'abord une serre qui n'a pas
son égale, il y a installé un théâtre dont on dit merveilles.
— L'administration communale de Bruxelles vient de prendre
une décision assez étrange d'après laquelle le directeur de l'Aca-
démie des Beaux-Arts de cette ville ne sera plus à l'avenir
nommé que pour trois ans; il est vrai que son mandat pourra
être prolongé pour une période triennale nouvelle, mais ce n'en
est pas moins l'épée de Damoclès suspendue en permanence sur
la tète du directeur ; il est douteux que dans de semblables con-
ditions un artiste d'un talent sérieux consente à occuper ces fonc-
tions; toujours est-il que le premier résultat de l'arrêté muni-
cipal, a été la démission que s'est empressé d'envoyer le directeur
actuel, M. Eugène Simonis.
— Les deux derniers achats du Musée d'Anvers : un Mel-
chior de Hondecoeter et un Guillaume van Aelst, que nous
avons été les premiers à annoncer et dont nous avons dit tout le
mérite sont l'objet des plus vifs éloges ; il y a unanimité pour
féliciter la Commission directrice d'enrichir aussi intelligemment
cette magnifique collection. Nous avons sous les yeux une lettre
d'un de nos abonnés, très-grand connaisseur et juge d'infiniment
de goût ; nous y lisons : « Le Musée d'Anvers a fait deux belles
acquisitions, le G. van Aelst surtout ; je n'en ai jamais vu de cette
qualité. »
— M. F. Jos. Van Den Branden, archiviste-adjoint de la ville
d'Anvers, a patiemment consulté toutes les pièces relatives au
xvie et au xvne siècle pour y découvrir la preuve de la naissance de
Rubens à Anvers; ses recherches ont été couronnées d'un com-
plet succès ; il vient en effet de publier un acte authentique
signé Jean Brueghel, Hendrick Van Balen et Pietro-Pauolo (sic)
Rubens qui permet d'établir positivement que ce dernier a vu le
jour à Anvers. ï
Pays-Bas. — Une exposition rétrospective d'objets d'art et
d'antiquités de la Frise est ouverte à Leeuwarden pendant les
mois de juillet et d'août. Cette exposition, qui présente un grand
intérêt, est installée dans dix-neuf salons du Palais-Royal ; elle
continue dignement l'œuvre commencée par les brillantes exhi-
bitions de cette nature dont la Société Arti et Amicitiœ d'Amster-
dam a eu l'honneur de prendre plusieurs fois l'initiative, et par
la collection réunie en dernier lieu dans le local occupé par le
musée Van der Hoop et qui reproduisait en quelque sorte l'his-
toire artistique locale de la capitale de la Hollande.
— Une exposition des Beaux-Arts appliqués à l'industrie est
ouverte, depuis le 10 juillet, à Amsterdam et attire un grand
concours de visiteurs.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.