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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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L'exposition de l'Académie d'Espagne à Rome
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Nouveau document sur la Vénus de Milo
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Les envois de Rome
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0092

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70 L'A

jambe droite n'a peut-être pas dans le modelé toute la fermeté
que nous trouvons dans d'autres parties du corps.

M. Figueras a exposé une statue colossale, non terminée,
de Caideron de la Barca ; ce que nous pouvons faire de plus
aimable pour M. Figueras, c'est de réserver notre jugement
pour le jour où nous verrons son œuvre terminée.

Deux architectes, MM. Amudor de los Rios et Anibale
Alvarez, ont exposé des dessins de temples grecs, le premier,
les Temples d'Horuset d'Eole, et le second, le Temple d'Epi-

RT.

cure ; ces dessins sont fort beaux, et M. Amudor de los Rios,
surtout, a manifesté de sérieuses qualités comme aquarelliste.

La gravure ne nous donne qu'une cire, la Découverte de
l'Amérique, par Christop/w Colomb. C'est mou de facture, sans
caractère, ni originalité.

En résumé, l'exposition espagnole de cette année est un
grand succès qui sera pour l'Académie de France sinon un
avertissement du moins un stimulant.

Raymond Reynders.

NOUVEAU DOCUMENT SUR LA VÉNUS DE MILO

On se rappelle sans doute le grand émoi produit, il y a
quelques semaines, dans le monde des arts, par la nouvelle
d'une prétendue découverte faite à l'île de Milo par des membres

de l'École d'Athènes. C'é-
tait, disait-on, l'un des
bras de la Vénus de Milo.
11 y avait là, il faut en
convenir, de quoi rani-
mer les discussions pas-
sionnées dont notre belle
statue du Louvre est le
sujet et que ce recueil a
résumées l.

Nous avons été des
premiers à annoncerdans
notre chronique que la
nouvelle était fausse2. La
feuille grecque, l'Éphé-
méris, qui l'avait lancée,
avait d'ailleurs rectifié dès
le lendemain son infor-
mation. Ce n'était plus
un bras, mais un frag-
ment de poignet, enser-
rant un objet rond in-
déterminé, qui avait été
exhumé par des habitants
de l'île.

Le public doit se

mettre en garde contre ces bruits peu sérieux et ces inventions
dont la Vénus est le prétexte. Il est probable que nous ne
sommes pas au bout. C'est à Milo que se fabriquent ces lé-
gendes qui nous arrivent avec une périodicité singulière et
dont il ne serait peut-être pas difficile, si l'on voulait s'en don-
ner la peine, de découvrir les auteurs.

M. Ravaisson, dont on connaît le savant volume sur la fameuse
statue, a pris cette occasion pour entretenir l'Académie des
inscriptions, dans sa séance du 8 juin dernier, des circonstances
de la découverte et lui présenter quelques arguments nouveaux
à l'appui de la thèse qu'il a toujours soutenue, à savoir que la

Vénus trouvée en 1820, dans un souterrain, était dans l'état de
mutilation où nous la voyons au Louvre, qu'elle avait séjourné
une douzaine de siècles dans cette cachette, comme l'atteste
l'altération des couches
superficielles du mar-
bre, altération produite
par le suintement de l'hu-
midité, que le soi-disant
combat livré par les ma-
rinsfiançais en 1820 pour
la possession de la statue
était une fable hautement
démentie par les narra-
tions authentiquesde Du-
mont-d'Urville, de Mar-
cellus, et par les let-
tres échangées entre nos
agents en Orient com-
muniquées à l'Académie
par M. de Vogué, et enfin
que la mutilation du nez,
fait général et intention-
nel, et qui a été réputé à
tort accidentel, semble le

résultat d'un acte d'iconoclaste, coïncidant avec le triomphe
du christianisme dans l'archipel grec.

Entre autres preuves concourant à établir que la précieuse
statue a été trouvée telle que nous la possédons, M. Ravaisson
possède un document très-important et qui peut sembler déci-
sif. C'est un dessin exécuté à l'instant même de la découverte de
la Vénus par un officier de l'Estafette, M. Voutier, mort ré-
cemment à Hyères, et qui a été envoyé, il y a deux ans. au
conservateur des antiques. Ce dessin, dont nous donnons le fac-
similé, montre, d'un côté, la partie inférieure et, de l'autre, le
torse sans bras", il est rigoureusement exact, sauf pour la cassure
du nez qu'il n'a pas reproduite. M. Ravaisson se propose de le pu-
blier dans une nouvelle édition de son livre sur la Vénus de Milo
avec plusieurs autres documents qui pourront, espérons-le,
trancher définitivement tout débat.

V. Ch.

LES ENVOIS DE ROME

Peu de chose à dire de cette exposition qui est restée
ouverte à l'Ecole des beaux-arts du 30 juin au 8 juillet, et dont
nous avons donné déjà le catalogue complet (voir page 23).

La Sainte Agnès, de M. Ferrier, est un Toudouze de troi-
sième qualité, un effort si l'on veut, une composition laborieuse,
compliquée, mais mal établie, d'une coloration criarde et d'une
remarquable médiocrité de dessin. Sainte Agnès a été conduite
par le proconsul « dans un lieu de débauche ». Une bande de

1. Voir l'Art, y année, tome I", page 67.

2. Voir l'Art, 3« année, tome II, page 311.

soldats ivres, délaissant les dames du logis, se jette sur la sainte ;
celle-ci invoque le ciel, et les anges prompts à son appel accou-
rent pour la protéger et dispersent la foule épouvantée des
viveurs et des viveuses de l'endroit. La sainte n'est qu'une
grisette déshabillée, et son expression de ferveur extatique
manque à la fois de naturel et de style. La pauvre fille aurait
du reste grand'peine à se tenir sur les jambes que lui a données
M. Ferrier. Les anges sont cousins du grand dadais ailé de
 
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