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L'ART.
tilde de Surville. — Guillaume, Mariage romain. — Hoursolle,
Cet âge est sans pitié. — Icard, David devant Saiil. ■— Idrac,
l'Amour piqué. — Injalbert, la Tentation. — Jacquemard, Un
Chamelier de l'Asie Mineure. — Jouffroy, Saint Bernard. —
Lafrance, Achille. — Laoust, Saint Jean faisant sa croix. — Le-
maire, l'Amour maternel. — Lormier, Histrion. ■— Mabille,
Icare essayant ses ailes. — Marqueste, Velléda. — Mengin, Un
Jeune Chevrier.— Noël, Méditation. — Oliva, buste du cardinal
Guibert. — Peinte, Sarpédon. — Perraud, les Adieux. — Roger,
le Sommeil d'Omphale. — Soldi, Actéon. — Truphème, buste
de Granet.
Ces œuvres ont été achetées par le ministère des beaux-arts.
De son côté la ville de Paris en a acquis un certain nombre qui
figureront dans l'exposition spéciale devant être ouverte le
S juillet prochain à l'École des beaux-arts.
Nous pouvons signaler parmi les tableaux : XÉducation de
la Vierge, de M. James Bertrand, pour l'église Saint-Louis-
d'Antin; une Mort de sainte Monique, de M. Maillart, pour
l'église Saint-Augustin, etc. Parmi les sculptures : la Néréide, de
M. Moreau-Vauthier ; le groupe Fugit Anior, de M. Damé ;
Enfant à la source, de M. Ding ; Biblis changée en source, de
M. Leenhoff.
La ville de Paris a, de plus, acquis la statue de notre savant
collaborateur M. Soldi, Paris, pour la façade du nouvel Hôtel
de ville ; une épreuve unique en bronze du Bacchus enfant, de
feu Perraud, un buste de Mme de Sévigné, par M. Chatrousse,
pour l'hôtel Carnavalet, etc.
Acquisitions du musée de Cluny. — La direction du musée
de Cluny vient d'acheter un certain nombre de monuments fort
importants, provenant de l'Orient et appartenant à l'époque du
moyen âge.
Il y a quelques mois, M. Schlumberger, de la Société des
antiquaires de France, fut averti par une personne habitant
Rhodes, qu'il serait possible d'acquérir, pour une somme relati-
vement minime, un certain nombre de tombes et de fragments
de tombes, ayant contenu les restes des grands maîtres de
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de l'Hôpital. On sait que
cet ordre célèbre a régné à Rhodes depuis les premières années du
xive siècle jusqu'en 1522, époque du fameux siège de Soliman.
Instruit de l'occasion qui se présentait, M. du Sommerard,
directeur du musée de Cluny, fit les démarches nécessaires pour
acquérir ces précieux monuments qui proviennent, pour la plu-
part, des ruines de la vieille cathédrale de Saint-Jean, trans-
formée en mosquée lors de la conquête turque et détruite, le
6 novembre 1856, par l'explosion d'une poudrière.
Tous ces tombeaux portent de longues et intéressantes
inscriptions et des écussons avec la croix de l'ordre de Saint-
Jean et les armes de divers grands-maîtres.
Les statues du palais du Corps législatif. — On restaure
en ce moment les statues de l'Hôpital et de d'Aguesseau qui,
avec celles de Sully, de Colbert, de Minerve et de Thémis,
décorent le grand escalier et le portique de l'ancien palais du
Corps législatif.
La statue de d'Aguesseau est aujourd'hui entièrement
cachée par une charpente vitrée ; elle est l'objet d'une répa-
ration complète. Les autres ouvrages d'art seront, comme
celui-ci, l'objet des mêmes travaux.
Cette opération se rattache au projet d'ensemble de restau-
ration des monuments et œuvres d'art de Paris, en vue de
l'Exposition universelle. Elle s'étendra à toutes les œuvres déco-
ratives des principaux édifices, et, parmi ces œuvres, on peut
citer les statues du palais de la Bourse, dont l'état réclame
impérieusement la brosse, l'éponge et le racloir des restaura-
teurs.
Les statues du palais du Corps législatif qu'on restaure en
ce moment datent de 1807. Elles sont en pierre ou en plâtre, et
se dégradent fréquemment sous l'influence des variations atmos-
phériques. Elles ont été déjà souvent réparées.
L*jxm~. ■ 1 11111111111111111 iiiiJiiiOwaBWHBMgnwBtBaBgaB^Miiiiiiiii ■ .......11 m aaaBaaMM——bbi^—um.......111 m
NÉCROLOGIE
— Le 21 mai est mort à Lille Charles-César Benvi- î musée Wicar. En 1842, il fit sa remarquable restauration
gnat, peintre et surtout architecte et professeur distingué, j du théâtre, dont toute la décoration intérieure fut exécutée
un des hommes les plus considérés de cette importante | sur ses cartons ; on lui doit aussi celle de la Bourse ;
cité. Il était né en 1805 à Boulogne-sur-Mer, où son père 1 en 1845, la colonne de la grande place; en 1848, la halle
était capitaine de place. Italien de naissance, son père qui aux sucres; en 1849, l'hôtel de ville et ses musées;
s'appelait Benvigna, sanst, avait francisé son nom enadop- j en 1852, le lycée; en 1854, la faculté des sciences et
tant la nationalité française ; il avait épousé une Lilloise, l'école de médecine, les églises d'Esquermes, de Baisieux,
et s'était fixé à Lille peu après la naissance de leur . le château d'Avelin, etc., etc. Parmi ses peintures on
fils. compte: Saint Vincent de Paul secourant les malades,-
En 1821, ayant obtenu un premier prix d'architecture aux 1 deux paysages d'Ardennes : l'Incendie de l'hôpital pendant
écoles académiques, le jeune Benvignat fut pensionné par
la ville. En 1824, il entrait à l'École des beaux-arts de
Paris où plusieurs médailles attestèrent ses succès. Resté à
Lille, il s'adonna complètement à l'architecture et à la pein-
ture, et débuta par la construction de trois églises extra
muros. Nommé en 1833 professeur d'architecture aux
écoles académiques, il y continua son cours jusqu'en 1864.
Membre de la Société des sciences et arts depuis 1836, il
s'est occupé avec zèle de la classification du catalogue du
le bombardement de Lille ( exposé au Salon de Paris
de 1859), un Saint Bernard et Jeanne Maillotte repoussant
l'ennemi, épisode de l'histoire locale.
M. Benvignat était président de la commission du
musée Wicar et de la commission d'archéologie, membre
de la commission du musée de peinture, des écoles acadé-
miques, de la commission départementale des bâtiments
civils, de la Commission historique du Nord, de l'Institut
des architectes d'Angleterre, etc., etc.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
tilde de Surville. — Guillaume, Mariage romain. — Hoursolle,
Cet âge est sans pitié. — Icard, David devant Saiil. ■— Idrac,
l'Amour piqué. — Injalbert, la Tentation. — Jacquemard, Un
Chamelier de l'Asie Mineure. — Jouffroy, Saint Bernard. —
Lafrance, Achille. — Laoust, Saint Jean faisant sa croix. — Le-
maire, l'Amour maternel. — Lormier, Histrion. ■— Mabille,
Icare essayant ses ailes. — Marqueste, Velléda. — Mengin, Un
Jeune Chevrier.— Noël, Méditation. — Oliva, buste du cardinal
Guibert. — Peinte, Sarpédon. — Perraud, les Adieux. — Roger,
le Sommeil d'Omphale. — Soldi, Actéon. — Truphème, buste
de Granet.
Ces œuvres ont été achetées par le ministère des beaux-arts.
De son côté la ville de Paris en a acquis un certain nombre qui
figureront dans l'exposition spéciale devant être ouverte le
S juillet prochain à l'École des beaux-arts.
Nous pouvons signaler parmi les tableaux : XÉducation de
la Vierge, de M. James Bertrand, pour l'église Saint-Louis-
d'Antin; une Mort de sainte Monique, de M. Maillart, pour
l'église Saint-Augustin, etc. Parmi les sculptures : la Néréide, de
M. Moreau-Vauthier ; le groupe Fugit Anior, de M. Damé ;
Enfant à la source, de M. Ding ; Biblis changée en source, de
M. Leenhoff.
La ville de Paris a, de plus, acquis la statue de notre savant
collaborateur M. Soldi, Paris, pour la façade du nouvel Hôtel
de ville ; une épreuve unique en bronze du Bacchus enfant, de
feu Perraud, un buste de Mme de Sévigné, par M. Chatrousse,
pour l'hôtel Carnavalet, etc.
Acquisitions du musée de Cluny. — La direction du musée
de Cluny vient d'acheter un certain nombre de monuments fort
importants, provenant de l'Orient et appartenant à l'époque du
moyen âge.
Il y a quelques mois, M. Schlumberger, de la Société des
antiquaires de France, fut averti par une personne habitant
Rhodes, qu'il serait possible d'acquérir, pour une somme relati-
vement minime, un certain nombre de tombes et de fragments
de tombes, ayant contenu les restes des grands maîtres de
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de l'Hôpital. On sait que
cet ordre célèbre a régné à Rhodes depuis les premières années du
xive siècle jusqu'en 1522, époque du fameux siège de Soliman.
Instruit de l'occasion qui se présentait, M. du Sommerard,
directeur du musée de Cluny, fit les démarches nécessaires pour
acquérir ces précieux monuments qui proviennent, pour la plu-
part, des ruines de la vieille cathédrale de Saint-Jean, trans-
formée en mosquée lors de la conquête turque et détruite, le
6 novembre 1856, par l'explosion d'une poudrière.
Tous ces tombeaux portent de longues et intéressantes
inscriptions et des écussons avec la croix de l'ordre de Saint-
Jean et les armes de divers grands-maîtres.
Les statues du palais du Corps législatif. — On restaure
en ce moment les statues de l'Hôpital et de d'Aguesseau qui,
avec celles de Sully, de Colbert, de Minerve et de Thémis,
décorent le grand escalier et le portique de l'ancien palais du
Corps législatif.
La statue de d'Aguesseau est aujourd'hui entièrement
cachée par une charpente vitrée ; elle est l'objet d'une répa-
ration complète. Les autres ouvrages d'art seront, comme
celui-ci, l'objet des mêmes travaux.
Cette opération se rattache au projet d'ensemble de restau-
ration des monuments et œuvres d'art de Paris, en vue de
l'Exposition universelle. Elle s'étendra à toutes les œuvres déco-
ratives des principaux édifices, et, parmi ces œuvres, on peut
citer les statues du palais de la Bourse, dont l'état réclame
impérieusement la brosse, l'éponge et le racloir des restaura-
teurs.
Les statues du palais du Corps législatif qu'on restaure en
ce moment datent de 1807. Elles sont en pierre ou en plâtre, et
se dégradent fréquemment sous l'influence des variations atmos-
phériques. Elles ont été déjà souvent réparées.
L*jxm~. ■ 1 11111111111111111 iiiiJiiiOwaBWHBMgnwBtBaBgaB^Miiiiiiiii ■ .......11 m aaaBaaMM——bbi^—um.......111 m
NÉCROLOGIE
— Le 21 mai est mort à Lille Charles-César Benvi- î musée Wicar. En 1842, il fit sa remarquable restauration
gnat, peintre et surtout architecte et professeur distingué, j du théâtre, dont toute la décoration intérieure fut exécutée
un des hommes les plus considérés de cette importante | sur ses cartons ; on lui doit aussi celle de la Bourse ;
cité. Il était né en 1805 à Boulogne-sur-Mer, où son père 1 en 1845, la colonne de la grande place; en 1848, la halle
était capitaine de place. Italien de naissance, son père qui aux sucres; en 1849, l'hôtel de ville et ses musées;
s'appelait Benvigna, sanst, avait francisé son nom enadop- j en 1852, le lycée; en 1854, la faculté des sciences et
tant la nationalité française ; il avait épousé une Lilloise, l'école de médecine, les églises d'Esquermes, de Baisieux,
et s'était fixé à Lille peu après la naissance de leur . le château d'Avelin, etc., etc. Parmi ses peintures on
fils. compte: Saint Vincent de Paul secourant les malades,-
En 1821, ayant obtenu un premier prix d'architecture aux 1 deux paysages d'Ardennes : l'Incendie de l'hôpital pendant
écoles académiques, le jeune Benvignat fut pensionné par
la ville. En 1824, il entrait à l'École des beaux-arts de
Paris où plusieurs médailles attestèrent ses succès. Resté à
Lille, il s'adonna complètement à l'architecture et à la pein-
ture, et débuta par la construction de trois églises extra
muros. Nommé en 1833 professeur d'architecture aux
écoles académiques, il y continua son cours jusqu'en 1864.
Membre de la Société des sciences et arts depuis 1836, il
s'est occupé avec zèle de la classification du catalogue du
le bombardement de Lille ( exposé au Salon de Paris
de 1859), un Saint Bernard et Jeanne Maillotte repoussant
l'ennemi, épisode de l'histoire locale.
M. Benvignat était président de la commission du
musée Wicar et de la commission d'archéologie, membre
de la commission du musée de peinture, des écoles acadé-
miques, de la commission départementale des bâtiments
civils, de la Commission historique du Nord, de l'Institut
des architectes d'Angleterre, etc., etc.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.