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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Les envois de Rome
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Chronique française
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CHRONIQUE

la Femme de Loth. Il y a au premier plan un Romain de la
décadence qui s'e'tale sur les dalles, non-seulement terrifié, mais
complètement disloqué par cette apparition miraculeuse ; l'omo-
plate et le bras droit n'ont jamais appartenu à un être humain ;
il faudrait aller aux quadrupèdes pour en trouver le placement.
Enfin les groupes des fuyards et des courtisanes à gauche et à
droite de la figure principale sont d'une confusion inextricable.
Ce qu'il y a de plus triste dans ce mauvais tableau c'est que
M. Ferrier est élève de 4e année.

M. Morot (3e année) envoie une copie assez large de la
Création de l'homme, de Michel-Ange, et une esquisse, le Bon
Samaritain, qui semble assez bien préparée; le groupe, simple-
ment composé, se détache sur un fond de rochers auquel est
réservée la lumière. Il y aura là peut-être un effet intéressant ;
mais il faut attendre le tableau.

L'envoi de M. Besnard (2e année), Saint Benoît ressuscitant
un enfant, est très-supérieur à son tableau du Salon, la Source,
une des plus médiocres productions de l'école. La figure du
saint respire l'exaltation de la foi, et il y a une intention subtile
et curieuse dans le contraste que forment chez l'enfant d'une
part le ton et la raideur du corps, un cadavre dont la résurrec-
tion n'a pas encore assoupli l'inertie, de l'autre son regard et
son sourire qui déjà s'éveillent à la vie. L'effet n'est pas sans
analogie avec celui de la Fille de Jaïre, de M. Cormon. Les
parents sont bien étudiés et consciencieusement peints. Trop de
noir dans le fond où se tiennent quelques moines intrigués.
Somme toute, un progrès notable.

La Jéjabeï de M. Comerre n'est qu'une variante de sa

FRANÇAISE. 71

Cassandre du Salon de 1875. Blanc sur blanc, blanc partout.
Les chiens sont noirs, il est vrai, et ces chiens sont peut-être les
meilleurs morceaux du tableau. La femme est jaune, mais elle
s'enlève en gris sur un fond d'architecture d'un blanc de carton
qui lui ternit les chairs lourdes, vulgaires, nommasses. Décidé-
ment, M. Comerre aura beaucoup à faire encore pour mériter
le prix de Rome qu'il a obtenu il y a deux ans.

Dans la sculpture, une froide copie du Ménandre antique,
par M. Hughes (irc année), et du même un bas-relief, le
Baptême du Christ, deux figures, dont l'une, le saint Jean, n'est
pas sans mérite; quant au Christ, il ne sera jamais dieu, ni
même apôtre; c'est un bellâtre qui joue l'onction. Le Christ en
croix, de M. Injalbert, est mieux venu, sans offrir cependant un
intérêt particulier. Le Saint Christophe, de M. Coutan
(40 année), n'est pas sans intérêt; le sculpteur a exposé le plâtre
et le marbre à peine mis au point. Le petit Jésus, qui s'efforce
de se tenir en équilibre sur les épaules du saint, est assez ori-
ginal; l'attitude de ce bambino a du naturel et du piquant.
Le Christophe paraît énorme ; il faudra le voir à sa place dans
quelque église.

Les dessins des élèves architectes attestent de sérieuses
études, et ceux de M. Boutelié (gravure, 40 année) promettent
plus que son burin, dont les travaux sont timides et minces.
M. Roty (gravure en médailles, irc année) expose un médaillon
en cire, Vénus et l'Amour, inspiré de l'antique, et une tète
antique, Jeunesse, copiée sur acier.

Des quatre sections, la plus faible dans l'ensemble est celle
de la peinture. C. T.

CHRONIQUE

Exposition de 1878. — Par décret du 4 juillet, la commis-
sion supérieure de l'Exposition de 1878 a été composée ainsi
qu'il suit :

M. le duc d'Audiffret-Pasquier, président du Sénat;
M. Andral, vice-président du conseil d'État; M. Alphand, ins-
pecteur général des ponts et chaussées, directeur des travaux de
Paris.

Kn l'absence du ministre de l'agriculture et du commerce et
du ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-
arts, présidents de droit, la commission sera présidée par M. le
duc d'Audiffret-Pasquier.

— La salle des estampes, à la Bibliothèque Nationale, pré-
sentait cette semaine un aspect inaccoutumé. Une foule de
sculpteurs aux visages connus assiégeaient les conservateurs,
demandaient livres sur livres et prenaient des notes fiévreuse-
ment.

La cause de cette activité est que la direction des travaux de
l'Exposition de 1878 a demandé à vingt sculpteurs le projet de
statues qui doivent servir à la décoration des galeries étrangères
du palais du Champ-de-Mars. Les artistes n'ont eu que jusqu'au
12 juillet pour livrer leur projet; plusieurs d'entre eux ont été
fort gênés par cette hâte. Il est en effet difficile de trouver à
l'improviste les emblèmes, les attributs de certains peuples plus
ou moins mal connus. De longues recherches sont souvent
nécessaires pour concevoir d'une façon précise et juste le carac-
tère d'une figure qui doit personnifier une nation.

Voici les noms des vingt sculpteurs qui ont reçu la com-
mande des statues, avec le nom des pays qu'ils ont à repré-
senter :

M. Marcellin, l'Italie. — M. Allasseur, la Suède et la Nor-
vège. — M. Lafrance, la Hongrie. — M. Janson, le Portugal.
— M. Doublemard, l'Espagne. — M. Deloye, la Chine. —
M. Cahier, les États-Unis. — M. Moulin, l'Amérique du Sud.—
M. Aizelin, le Japon. — M. Chatrousse, la Perse. — M. Cugnot,
l'Inde. — M. Marqueste, le Danemark. — M. Allard, l'Angle-

FRANÇAISE

terre. — M. Rouland, l'Australie. —■ M. Gruyère, la Suisse. —
M. Maillet, la Grèce. — M. Leroux, la Belgique. — M. Tour-
nois, les Pays-Bas. — M. Baron-Bourgeois, le Brésil. Enfin
MM. Ottin et Lepèrc, la Russie et la Turquie.

Le prix biennal de 20,000 francs. — Les cinq sections de
l'Institut se sont réunies mercredi, 4 juillet, à deux heures et
demie, pour discuter les conclusions du rapport présenté par
l'Académie des beaux-arts et relatif au prix biennal.

Les deux candidats présentés étaient MM. Chapu (sculp-
teur) et Vaudremer (architecte), qui, dans la section, avaient
obtenu respectivement, au huitième tour de scrutin, le premier
vingt voix, le second dix-huit.

L'Institut a accordé le prix biennal à M. Chapu. On sait
que ce prix, d'une valeur de 20,000 francs, est le seul que
décerne l'Institut tout entier ; il présente ainsi une importance
bien supérieure à celle des récompenses que donnent chaque
année, dans leurs séances spéciales, les diverses Académies. Il a
été institué par les décrets de 1859 et 1860. M. Chapu est le
second lauréat de l'Académie des beaux-arts; le premier a été
Félicien David, en 1867.

— Les acquisitions de la ville de Paris ne seront exposées
à l'École des beaux-arts qu'à dater du 19 juillet.

École des beaux-arts. — Deux nouveaux prix de
2,100 francs chacun viennent d'être fondés par M. Gauvin
d'Altainville à l'École nationale des beaux-arts. Ils sont annuels
et destinés, l'un à la peinture historique, l'autre au paysage.

Les concours d'essai auront lieu aux mois d'août et de sep-
tembre prochains. Le concours définitif se jugera après l'exé-
cution en loge. L'entrée est fixée au i1"' septembre pour les
deux sujets. Le jugement définitif sera rendu le 30 octobre.

— Le 5 juillet, le jury d'architecture s'est réuni sous la pré-
sidence de M. Lesueur, pour juger le rendu de 2e classe. Le pro-
gramme était un pavillon de bains; quarante-neuf sujets étaient
exposés. Le jury a décerné seize secondes mentions.

On a jugé ensuite le concours d'éléments analytiques dont
 
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