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Valabrègue, Antony: Histoire d'une manufacture de faїnce
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0141
HISTOIRE
MANUFACTURE DE FAÏENCE
L'histoire de l'art industriel est intimement unie
à celle des grands établissements qui ont contribué à
chacun de ses progrès. Quand on suit, dès l'origine,
la fortune d'une de ces entreprises, on voit tour à tour
à l'œuvre, avec leurs aptitudes diverses, ceux qui sont
chargés de la conduire. Ils appliquent des procédés, et
obéissent à des influences d'un certain ordre. Le style
de leurs produits se transforme, à mesure que le goût
amène de nouvelles exigences. Si leur activité ne se
ralentit pas, un centre de fabrication se constitue, qui
prend peu à peu une importance égale à sa prospé-
rité.
N'est-il pas utile de remarquer, d'autre part, dans
quelles conditions se trouve placé cet établissement,
Vieux poncis gekkk et groupe Rouen.
Fac-similé d'un dessin de H. Valentin.
suivant le pays, le régime du travail, et les pratiques
industrielles? A chaque époque il faut tenir compte de certaines nécessités spéciales. La fabri-
cation a des privilèges ; elle subit des servitudes. Ce n'est pas un des résultats les moins curieux
et les facilités d'aujourd'hui.
Nous avons peu de documents sur nos premières fabriques françaises. Nous voyons successi-
vement François 1er, Sully, Richelieu, les encourager, mais nous ne savons guère comment elles
se sont formées, et par quelles phases elles ont passé après la création. Au xvn'' siècle, l'industrie
reçoit une impulsion nouvelle ; en même temps les besoins augmentent. Mais pendant que les
industriels font des expériences, ils ne sont pas toujours aidés par le goût de la population, ni
par l'état général du pays. Ils ont à lutter contre les événements politiques. Les guerres les
mettent, à certains moments, en face de la misère publique. En somme, on ne voit pas sans
peine s'élever sur un point du pays, une fabrique capable de développer un art ou une industrie
Une curieuse monographie nous fait connaître un de ces établissements d'autrefois, la
manufacture de faïence de Quimper. L'auteur, M. Le Men, archiviste du Finistère et directeur du
musée départemental d'archéologie, a recueilli toute une série de pièces, actes, lettres, rapports
d'expert. Il en a composé une brochure d'une érudition minutieuse, où tout est présenté, avec
beaucoup de soin et de clarté. Si des matériaux habilement classés permettent de donner des
aperçus intéressants, après avoir lu ce travail, il nous est facile de formuler un jugement, et
d'en tirer les conséquences.
La manufacture de faïence de Quimper a été fondée en 1690, par un potier provençal,
Jean-Baptiste Bousquet, originaire du village de Saint-Zacharie, qui fait partie aujourd'hui du
département du Var.
de cette reconstitution que de saisir la comparaison qui s'en dégage, entre les habitudes d'hier
nationale.
1. La Manufacture de faïence de Quimper, 1690-1794, pur M. A. Le Men, archiviste du Finistère, directeur du musée départemental
d'archéologie.
MANUFACTURE DE FAÏENCE
L'histoire de l'art industriel est intimement unie
à celle des grands établissements qui ont contribué à
chacun de ses progrès. Quand on suit, dès l'origine,
la fortune d'une de ces entreprises, on voit tour à tour
à l'œuvre, avec leurs aptitudes diverses, ceux qui sont
chargés de la conduire. Ils appliquent des procédés, et
obéissent à des influences d'un certain ordre. Le style
de leurs produits se transforme, à mesure que le goût
amène de nouvelles exigences. Si leur activité ne se
ralentit pas, un centre de fabrication se constitue, qui
prend peu à peu une importance égale à sa prospé-
rité.
N'est-il pas utile de remarquer, d'autre part, dans
quelles conditions se trouve placé cet établissement,
Vieux poncis gekkk et groupe Rouen.
Fac-similé d'un dessin de H. Valentin.
suivant le pays, le régime du travail, et les pratiques
industrielles? A chaque époque il faut tenir compte de certaines nécessités spéciales. La fabri-
cation a des privilèges ; elle subit des servitudes. Ce n'est pas un des résultats les moins curieux
et les facilités d'aujourd'hui.
Nous avons peu de documents sur nos premières fabriques françaises. Nous voyons successi-
vement François 1er, Sully, Richelieu, les encourager, mais nous ne savons guère comment elles
se sont formées, et par quelles phases elles ont passé après la création. Au xvn'' siècle, l'industrie
reçoit une impulsion nouvelle ; en même temps les besoins augmentent. Mais pendant que les
industriels font des expériences, ils ne sont pas toujours aidés par le goût de la population, ni
par l'état général du pays. Ils ont à lutter contre les événements politiques. Les guerres les
mettent, à certains moments, en face de la misère publique. En somme, on ne voit pas sans
peine s'élever sur un point du pays, une fabrique capable de développer un art ou une industrie
Une curieuse monographie nous fait connaître un de ces établissements d'autrefois, la
manufacture de faïence de Quimper. L'auteur, M. Le Men, archiviste du Finistère et directeur du
musée départemental d'archéologie, a recueilli toute une série de pièces, actes, lettres, rapports
d'expert. Il en a composé une brochure d'une érudition minutieuse, où tout est présenté, avec
beaucoup de soin et de clarté. Si des matériaux habilement classés permettent de donner des
aperçus intéressants, après avoir lu ce travail, il nous est facile de formuler un jugement, et
d'en tirer les conséquences.
La manufacture de faïence de Quimper a été fondée en 1690, par un potier provençal,
Jean-Baptiste Bousquet, originaire du village de Saint-Zacharie, qui fait partie aujourd'hui du
département du Var.
de cette reconstitution que de saisir la comparaison qui s'en dégage, entre les habitudes d'hier
nationale.
1. La Manufacture de faïence de Quimper, 1690-1794, pur M. A. Le Men, archiviste du Finistère, directeur du musée départemental
d'archéologie.