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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Bonnaffé, Edmond: Le commerce des objets d'art et les ventes publiques, [5]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0360

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Vases de Stefano deli.a Bell». —

Fac-similé d'une de ses eaux-fortes.

LE COMMERCE DES OBJETS D'ART

LES VENTES PUBLIQUES

u xvi" siècle, le commerce des objets d'art commence à prendre
tournure. L'Italie, devenue le grenier de la curiosité européenne,
organise son exportation sur une grande échelle. En if2j, un
navire arrivant d'Italie à Valence, la municipalité espagnole lui
refusa l'entrée du port, « parce qu'il était chargé de dépouilles
provenant du sac de Rome2 ». J'aime à croire que le capitaine
changea sa direction et trouva sur les côtes de France des muni-
cipalités plus hospitalières.

Mais les arrivages du commerce ne suffisaient pas à l'impa-
tience de nos grands amateurs. Ils entretenaient sur place des
agents chargés de leurs acquisitions, quand ils ne les faisaient pas
eux-mêmes. Le voyage d'Italie était une mode, le complément obligé d'une bonne éducation, et
personne ne manquait une si belle occasion de voir et d'acheter des merveilles. En même temps,
l'Italie entrait chez nous par toutes les portes. Ces gentilshommes, artistes et marchands, s'expa-
triant pour chercher fortune, trafiquaient plus ou moins de la curiosité. La clientèle française
passait pour un peu novice et chacun l'exploitait de son mieux ; « aujourd'huy le monde est plein
d'acheteurs d'antiquailles, aux dépens desquels maints trompeurs font grande chère. Car tant s'en
faut qu'ils sachent discerner l'antique du moderne, qu'à grand'peine entendent-ils le mot qui leur
fait si souvent mettre la main à la bourse, lequel, tel qu'il est, nous a esté apporté il n'y a pas
longtemps par quelque misser Fricasse (c'est ainsi qu'Estienne désigne les Italiens.) Et me semble
que le Savoyard n'eut pas mauvaise grâce, lequel voulant donner la trousse à un sot et sotte-
ment curieux de telles choses, après s'estre bien faict faire la cour, en la fin, pour une belle
antiquaille, lui monstra sa femme aagée de quatre-vingts ans3. »

i. Voir l'Art, }' année, tome III, pages 7), 145, 19) et }0).
1. Baron Davillier, Hist. des faïences hisp. mot:, p. 55, note.
}. H. Estienn-e, Apolog. p. Hérod., ch. Ut.

Tome X. 40

xvr siècle.

Collection Bonnafle
 
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