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LE SALON DE PARIS
1877
AQUARELLES, DESSINS ET GRAVURES
M. PUVIS DE CHAVANNES
•
s en a été réduit à plaider les circonstances atténuantes
pour ce pauvre Salon de 1877, — une date qui ne
restera pas marquée d'une pierre blanche, — mais on
a eu beau s'évertuer à soutenir que les
artistes se sont réservés pour la grande
solennité internationale de Tan prochain,
la vérité vraie est que l'école française
se trouve aujourd'hui si profondément
eiicabanelléé qu'elle nous a offert tout
ce qu'on pouvait raisonnablement en
attendre : une exposition où la quantité
remplaçait à profusion la qualité. Cela
n'est pas, que je sache, un sujet de
joie; aussi ai-je été le plus possible un
des infidèles de la peinture qui me fai-
sait par trop broyer de.noir; c'est dans
la salle réservée à quelques aquarelles
et dessins, et dans les sombres cou-
loirs où l'on entasse gravures, aqua-
relles et lithographies, sans parler de
l'architecture non moins déplorablc-
ment sacrifiée, ce n'est que là que j'ai
Lettre «iric de Mph.bc, de Théodore Je Bry. dCCOUVCrt Ull rcfilgC COtltrC lCS CHS
discordants des tonalités affolées, l'affadissement des pâles couleurs, l'ignorance du dessin, le
désordre de la composition, la nullité académique, ses mortels exemples, son néfaste enseigne-
ment; comme je n'aime pas à être injuste, je n'ai garde d'oublier que c'est là aussi que j'ai
fui le vaniteux et insupportable aplomb de ces modestes personnages qui méprisent Erans Hais,
dédaignent Van Dyck, font fi de Rubens, se soucient de Rembrandt comme d un fétu de paille,
sourient au nom de Titien, mais daignent faire à Velasquez l'honneur, je devrais dire l'insulte,
de compter ave: lui, — myrmidons infimes qui crachent sur des géants.
1. Voir l'Art, y annie, tom; II, pages 121, 145, i6y, 19;, 217, 247, 274, jot, et tome III, pages 11, ji, 84, 100 et 12:.
LE SALON DE PARIS
1877
AQUARELLES, DESSINS ET GRAVURES
M. PUVIS DE CHAVANNES
•
s en a été réduit à plaider les circonstances atténuantes
pour ce pauvre Salon de 1877, — une date qui ne
restera pas marquée d'une pierre blanche, — mais on
a eu beau s'évertuer à soutenir que les
artistes se sont réservés pour la grande
solennité internationale de Tan prochain,
la vérité vraie est que l'école française
se trouve aujourd'hui si profondément
eiicabanelléé qu'elle nous a offert tout
ce qu'on pouvait raisonnablement en
attendre : une exposition où la quantité
remplaçait à profusion la qualité. Cela
n'est pas, que je sache, un sujet de
joie; aussi ai-je été le plus possible un
des infidèles de la peinture qui me fai-
sait par trop broyer de.noir; c'est dans
la salle réservée à quelques aquarelles
et dessins, et dans les sombres cou-
loirs où l'on entasse gravures, aqua-
relles et lithographies, sans parler de
l'architecture non moins déplorablc-
ment sacrifiée, ce n'est que là que j'ai
Lettre «iric de Mph.bc, de Théodore Je Bry. dCCOUVCrt Ull rcfilgC COtltrC lCS CHS
discordants des tonalités affolées, l'affadissement des pâles couleurs, l'ignorance du dessin, le
désordre de la composition, la nullité académique, ses mortels exemples, son néfaste enseigne-
ment; comme je n'aime pas à être injuste, je n'ai garde d'oublier que c'est là aussi que j'ai
fui le vaniteux et insupportable aplomb de ces modestes personnages qui méprisent Erans Hais,
dédaignent Van Dyck, font fi de Rubens, se soucient de Rembrandt comme d un fétu de paille,
sourient au nom de Titien, mais daignent faire à Velasquez l'honneur, je devrais dire l'insulte,
de compter ave: lui, — myrmidons infimes qui crachent sur des géants.
1. Voir l'Art, y annie, tom; II, pages 121, 145, i6y, 19;, 217, 247, 274, jot, et tome III, pages 11, ji, 84, 100 et 12:.