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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Bonnaffé, Edmond: Le commerce des objects d'art et les ventes publiques, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0350

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LE COMMERCE DES OBJETS D'ART.. • 30J

main sur la .meilleure part; après lui le président d'Orsay achète quelques portraits et une épée
« garnye de sa dague», qui pourrait bien être celle que possède aujourd'hui M. le baron Pichon';
le chevalier du Guet choisit un magnifique caparaçon de cheval, le maréchal des logis de la
reine-mère, « un corps de cuirasse sans brassars », et de Pereuse, prévôt des marchands, deux
bassins, « façon de Turquie à marqueterie de nacre de perles ».

N'oublions pas l'honorable corporation des fripiers, elle est au grànd complet. Les maîtres du
métier, Jehan Mauge, Jehan Tulleau, Pierre Folleville, Jehan et Pierre Noury, Jehan Cochery et
Pierre Remillct, les frères Lambert et les trois Lesecq se font remarquer par le chiffre et le
choîx de leurs acquisitions; on peut assurer qu'ils ont une brillante clientèle et font d'excellentes
affaires. Leurs descendants du xix" siècle, les marchands de curiosités parisiens, ont soigneusement
conservé ces sages traditions.

La deuxième vente, celle des bijoux et de la vaisselle, a une physionomie tout autre que la
première. En général, le grand monde s'abstient ou du moins ne figure pas en personne; car il
est difficile de croire que Jehan Pajot, couvreur de maisons, et la veuve de Laurent, plombier,
achètent pour leur compte « une chesne d'or, une nef vermeillée dorée », des plats, des écuelles
et des « esgouttoirs » d'argent; ce sont probablement des prête-noms. La bataille s'engage entre
les orfèvres parisiens, et dans le nombre, nous retrouvons quelques figures de connaissance :
Pasquier de la Noue, qui travaillait pour le duc de Lorraine, Claude Doublet, de la famille de
Jehan Doublet orfèvre de Henri II, Claude de La Haye orfèvre de Charles IX. Les autres noms
sont moins connus, Michel Autran, Pierre Le Maistre ou Lamaistre, Antoine Audry, Pierre Hurye,
Jehan de Rosnay, René de Grammont, Claude Lecourt, Guillaume Mestayer, Guillaume de Cuize,
Colas Godinière.

Jehan Langlois, le « jouallier priseur et vendeur de biens», est un homme d'ordre; il
procède avec méthode, contrairement à son confrère M* Lamonyeulx. On vend d'abord l'orfèvrerie,
les drageoirs, nefs, aiguières, coupes, bassins, assiettes et salières, même « ung crachoir d'argent
garny de son couvercle à treillis ». Cela fait, M1' Langlois passe aux bijoux, chaînes, ceinturons,
carquans, bordures (coiffures de femme), enseignes, garnitures de boutons, etc. ; en tout soixante-
dix articles vendus en trois vacations.

Tout cela paraît fort bien choisi ; la plupart des bijoux sont en or émaillé, ils sont vendus
de 18 à 22 livres l'once. L'argenterie est au poinçon de Paris; les prisées varient de i<j à
17 livres tournois le marc, et les enchères montent jusqu'à 2) et 33 livres. Le marc de Paris
pesait 260 grammes; en calculant, suivant les tables de Bally2, la livre tournois du temps de
Charles IX à 4 fr. 50 de notre monnaie, le minimum des prisées serait d'environ 250 francs le
kilogramme d'argent et le prix maximum des adjudications de 571 francs. Si les évaluations de
Bally sont exactes, ce que je ne me charge pas de garantir, ces prix ne diffèrent pas sensible-
ment des nôtres.

Edmond Bonnaffé.

l/.<7 suite prochainement. I

1. Cette dague, faite en 1569, porte sur le pommeau damasquiné les mots de Boysi le Suis.

2. Ilist. financière, II, 298 et stiiv.

CuL-DE-LANIPE DESSINÉ PAR LÉON GaUCIIEREL.

Tome X.

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