L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 3))

18 L'ART.

de l'immense Batbie qui le domine de toute la hauteur de ses jambes ; le reste du corps n'a pu
trouver place dans le cadre du croquis. Ici le type respectable mais peu classique de M. Littré
contraste avec le charme voluptueux d'un bas-relief qui orne la tribune, — deux nymphes, deux
bacchantes qui semblent se rouler à ses genoux, implorant ses austères faveurs. Là M. Naquet
traverse le parc de Versailles, les chiens aboient sur son passage, et les Vénus et les Amours
sculptés qui habitent le jardin du grand roi, s'animent à son approche, mais pour se détourner

Le « Musée des Souverains ». — M. Foubert (Manche).
Fac-similé d'un croquis à la plume de Jules Buisson, dessiné d'après nature à l'Assemblée nationale de Versailles.

épouvantés et tout en larmes. Plus loin l'auteur se fera pardonner cette allégorie trop peu
flatteuse, en dessinant gravement un Naquet vu de face dont la physionomie a du caractère sinon
de la beauté. Le marquis de Mortemart en costume Henri IV est une des plus jolies compositions
du recueil; on dirait un portrait du temps.

Quel que soit le piquant de ces fantaisies plus ou moins libres, plus ou moins sympathiques,
l'intérêt artistique de l'œuvre est dans le portrait. N'y cherchez pas les conventions du style. Ces
figures prises sur le vif n'ont rien du portrait de commande. Ce sont des études très-réalistes,