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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Les beaux-arts à l'exposition de Compiègne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0063

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LES BEAUX-ARTS A L'EXPOSITION DE COMPIÈGNE

à servir Je bonnes écuelles de soupe fumante à des ouvriers
groupes autour de la longue table. Le sujet était difficile,
l'artiste l'a compris en maître.

Passons au paysage. M. Defaux donne trois tableaux où
l'on ne peut voir sans plaisir ces jeux de pâte souple et ces
reliefs qui accrochent la lumière, peinture très-jetée, étonnante
de trompe-1'u.'il; si M. Defaux faisait juste, il ne sait pas lui-
même comme il serait attrayant. M. Langerock montre un vrai
fouillis de verdures, épatées, grignotées, aplaties au couteau à
palette; nous cherchons la nature dans cette œuvre confuse,
nous ne la trouvons pas.

Quant à la foret, elle est représentée par deux peintres:
l'un, M. Deligny, Ramasseuses de faînes, fait l'œuvre d'un
homme modeste, qui est peintre à ses heures de loisir, dans sa
chère forêt, où il peut trop rarement s'asseoir la brosse en main;
le dessin est juste et les fûts de hêtres d'une très-belle tenue.
M. de Bellée, Chaumière au Franc-Port ; la Hutte du charbon-
coquette et bien jetée, une ravissante Bretonne toute rose et Hier; Roses de No'ùl; franche et belle peinture, d'une facture
fraîche de M. Antigna, un portrait excellent et simplement traité très-heureuse de lumière et d'accent. M. Vernier, et les Pins
de M. Petit-Véry ; une Italienne, de M. Alphonse Colas, une Parasols de Cannes, une jolie toile, bien que sourde, mais d'une
Soubrette, que nousavons vue à Paris, par M. Emile Saintin,plus belle composition, de M. de Flahaut; une bonne toile de M. de
large de faire et d'esprit que ses petites toiles de modes des Foucaucourt ; enfin une peinture décorative de M. Berthelon,

Une exposition des beaux-arts vient de s'ouvrir à Com-
piègne, dans une annexe de l'exposition industrielle. La jolie
ville a revêtu sa parure de fête : arbres et fleurs, tout sourit au
soleil, "tandis que sous les hautes futaies l'ombre épaisse offre un
refuge à ceux qui fuient la chaleur. C'est une heure agréable à
passer au milieu d'œuvres variées, intéressantes, quelques-unes
supérieures ; une initiative couronnée de succès pour un début.

Un amateur, peintre distingué lui-même, M. Fillyon, a pris
à cœur cette exposition, s'y est dévoué, et, aidé de MM. Deligny
et Pierret, a arrangé avec goût deux jolies salles en belle
lumière. L'Art devait rendre compte de cet effort et signaler les
œuvres principales à ses lecteurs, tout en regrettant que cette
exposition, annoncée tard, n'ait pu offrir un plus grand nombre
d'œuvres inédites. Les honneurs de l'exposition appartiennent
à une tète d'expression de M. Laugée, jolie peinture d'artiste et
de poète ému, tète de Sainte Femme en larmes.

Viennent ensuite une Fspagnole, de M. Barrias, étude

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Valons annuels; une Jeune Fille, par M. Alexandre Pierret; enfin
un Peintre à son chevalet, de M. Chennevière, petite toile
exquise, vrai bijou d'impression, de sincérité, peint avec passion,
fini, et simplement. Du même artiste, un Aumônier, œuvre infé-
rieure à la précédente, qui est tout à fait exquise. De M. Char-
bonnel, un Sonneur, horrible bonhomme, brossé à la Frantz
Hais, en touches carrées, non fondues, grossièrement jetées,
rcprésente l'école des laideurs, où les qualités de peinture font
trouver quelque intérêt.

Passons au genre, car ici l'on ne retrouve pas la peinture
ucmi-monde, si à la mode aujourd'hui, peinture où l'étoffe et

•es fonds jouent le rôle principal, et étouffent, suppriment parfois cet avis, il verra ce qu'il gagnera en ciau-uu^ui. ™. —-----

hl ligure humaine, dont l'expression sera toujours la plus haute Varville, régisseur du Château, a envoyé deux de ses toiles les
recherche de l'art. Voulez-vous une drôlerie de M. Merlin, hahitués à voir beaucoup mieux

avec un petit printemps de M. Delambra, telles sont les œuvres
principales. Confinant au paysage nous trouvons l'animal.
M. de Gesne a ici trois tableaux de chasse, un surtout, Limiers,
d'une excellente tenue. M. Léon Barillot, un jeune, tient une
place importante, avec sa vache noire ; c'est solide, bien dessiné,
mais pourquoi faire gris, fuir le soleil? M. Barillot a un assez
bel avenir, c'est un travailleur vraiment sincère que nous
aimons et suivons avec intérêt ; qu'il nous permette une obser-
vation technique: chaque animal, masse énorme, se modèle en
lumière et projette sur le sol une ombre, même par les ciels
les plus paisibles. Que M. Barillot observe et tienne compte de
cet avis, il verra ce qu'il gagnera en clair-obscur. M. Brissot de

^"e Affaire d'honneur, et une toute petite dame en robe cerise,
e M. Chavet ? Le genre encombre naturellement la cymaise :
°Ul ^ abord la Leçon de dessin, de M. Fillyon, excellente étude,
très-finie et bien peinte; deux fillettes barbotant dans une
mare, de M. Perrault ; une Bouquetière, de M. Lasellay; une
sa-ne de la Campagne romaine, de J. Didier, d'un très-joli
ssin; la Tempête, côte de Bretagne, excellente toile de
• Antigna; une mignonne petite blonde de M. Compte-Calix,
' se sentant bien seule sous bois, s'est donné la joie de
Ronger sa jolie toilette dans l'herbe et son esprit dans un livre
Poésie; de Victor Gibbert, le Marchand de marrons, solide
Peinture, franche et bien suc; une Jeune Fille pompadour,
e Marie Pichon. Quant à la grande école, l'école du plein air,
e dont le souverain maître, encore incompris aujourd'hui,
• Millet, a été le Michel-Ange et Jules Breton le poète, une
seule toile la représente ici, c'est la Soupe, de M. Couturier. Je
anue un instant d'arrêt devant cette toile, très-sincère,
es-faite, où se détache comme une vraie fleur d'élégance riche
simple, une servante d'auberge, fille de village, fort affairée

plus sourdes; nous sommes habitués à voir beaucoup mieux
aux vitrines des marchands parisiens. M. Claude nous donne
des huîtres, peintes avec les qualités de ce peintre, que le jury
parisien méconnaît avec obstination. MM. Truphème et Tas-
sart ont aussi des natures mortes intéressantes.

Terminons cette revue par un orientaliste de fantaisie,
éclos dans les souvenirs d'Eugène Delacroix , M. de Beaulieu
et ses marines. M. Mois tient ici le haut pas avec une vue de
port jetée avec toute l'habileté d'un aquarelliste; M. Rozier
nous donne une Venise argentée ; M. Musin, une jolie toile dorée
et brillante.

Passons au noir, et blanc. Un beau dessin île Jacques Lee-
man. Réception par Louis XIV de l'ambassadeur de Siam ; trois
beaux fusains de M. Fillyon ; une aquarelle de M. Langlois,
représentant ce bijou qui s'appelle l'Hôtel de ville de Com-
piègne.

Enfin, pour la sculpture: la Flùteusc, de M. de Marcilly;
la Candeur, de M. Allouard; Cigale, de M. Chédeville ; Une
Fillette, de M. de Vassclot.

A. L.
 
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