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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Clédat, L.: L' exposition rétrospective de Lyon, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0200

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i66

L'ART.

Les tables sont moins nombreuses, mais ne sont pas moins
remarquables que les armoires et crédences. Rien de plus char-
mant que le joli petit gue'ridon du xvi" siècle, n° 119.

La table n° 20, de l'école de Ducerceau, est surtout inté-
ressante par le dessin original des deux supports extrêmes,
ajourés en formes d'arcades, qui sont du plus heureux effet. Mais
je préférerais une frise pleine à la frise ajourée dont les arceaux
un peu lourds séparent de la table même les colonnettes du
pied.

La table du xvi° siècle (n° 55) est moins légère. Le n" 118,
au contraire, qui est une grande table à fuseaux de la même
époque, se distingue par une exquise légèreté.

Je citerai encore les deux tables à éventails, nos 81 et 82,
de l'école lyonnaise, le numéro 83, qui est d'une grande élégance,
et surtout la table n° 76, de l'école de Ducerceau, plus simple
et plus gracieuse encore.

La série des sièges nous offre d'abord trois chaises seigneu-
riales très-remarquables de l'école lyonnaise et du xvtc siècle,
l'une plus élégante (n° 26), la seconde plus originale (n° 84), la
troisième plus austère (n° 85) avec ses tètes de lions, qui termi-
nent les bras, et l'ingénieux dessin d'enroulement qui orne la
partie supérieure du dossier.

Mais j'insisterai spécialement sur les deux hautes chaises
abbatiales, du xvc siècle, inscrites sous les numéros 56 et 57. Le
dossier du n" 56 porte en relief, sous des arcatures gothiques
très-ornées, adroite, la Vierge, à gauche, l'ange de la Visitation,
et au milieu le lis symbolique. Le n" 57, complété par un dais,
n'a pas de sujets historiés, mais offre des arcatures à meneaux
de la plus exquise légèreté. Ces deux chaises abbatiales sont
placées dans une petite salle gothique, à vitraux, merveilleu-
sement disposée et organisée.

Parmi les coffres je signalerai en première ligne le n° 95,
dont la face principale représente le sujet mythologique d'Ac-
téorr changé en cerf. Ce bas-relief, très-lin et très-distingué, est
spirituellement exécuté. On remarque l'heureux mouvement de
la nymphe qui se baisse pour jeter de l'eau à la tète d'Actéon.

Un meuble fort intéressant au point de vue archéologique
est le grand coffre du xve siècle, n° 58. Le panneau du devant
représente, sous des arcades gothiques, le Christ au roseau, saint
Christophe, saint Laurent et autres saints, et, dans les inter-
valles supérieurs des arcades, des anges musiciens. Ces diverses
iigures sont trapues et lourdes, mais non point sans vigueur.

Enfin les deux coffres du xvic siècle inscrits sous les nos 29
et 30 sont dignes d'une mention particulière. Le n" 30 est
peut-être supérieur à tous ceux dont nous avons déjà parlé, tant
par l'originalité du dessin d'ornement qui le décore que par la
juste proportion des reliefs.

Quand je vous aurai parlé des tapisseries, j'aurai achevé de
remplir le cadre que je m'étais tracé au début. J'aurai forcément
négligé un grand nombre d'objets intéressants appartenant aux
différentes autres sections de l'exposition. Mais il m'a semblé
utile de consacrer la place, nécessairement restreinte, qui
m'était accordée ici, à l'examen détaillé des sections les plus
importantes et les plus originales, plutôt qu'à une revue rapide
et superficielle de l'exposition tout entière.

Dans la tapisserie qui porte au catalogue le n" 156, tout est
intéressant : le personnage principal, les pèlerins, les évèques,
l'architecture de gothique rayonnant qui encadre les figures. Je
crois pouvoir dater cette tapisserie du commencement du
xve siècle; malgfé ce grand âge elle est merveilleusement con-
servée. Le coloris en est d'une fraîcheur et d'une netteté extraor-
dinaires : le ton bleu du fond est de toute beauté.

La tapisserie n° 164 offre cet attrait particulier d'avoir fait
l'objet des études de Fortuny, à qui elle appartenait. C'est une
transfiguration du xv" siècle, avec inscriptions explicatives. Le
dessin en est grossier, mais les figures ont du caractère.

Le n° 150, qui est également du xv° siècle, représente la
charmante légende du Domine quo vadis : Saint Pierre sortant de

Rome pour fuir la persécution, aperçoit le Christ qui vient à
lui : « Domine quo vadis? lui dit-il, Seigneur, où alle^-vous ? —
Vado Romam iterum crucifigi, répond le Christ, qui veut repro-
cher à saint Pierre sa faiblesse, Je vais à Rome pour y être de
nouveau crucifié. » La tapisserie montre et raconte l'histoire,
car des légendes sont jointes aux figures.

C'est ainsi, que dans le numéro suivant (151), nous voyons
et nous lisons l'histoire de Simon le Magicien, volant, puis préci-
pité à terre devant l'empereur Néron et saint Pierre.

Une autre légende curieuse, celle de la Vierge et de la
Licorne, est représentée sur les deux panneaux de tapisserie,
toujours du xv° siècle, qui sont inscrits sous les nos 161 et 162.
Le sujet et le travail sont également allemands.

La tapisserie n° 155, qui représente un repas, et qui appar-
tient aussi au xv° siècle, est d'un grand intérêt archéologique, à
cause des costumes vulgaires et des accessoires de cuisine et
autres qui y sont dessinés. On aperçoit un paysage à travers la
fenêtre. Les tètes ont du caractère, surtout celle du vieillard qui
avance ses mains vers le foyer.

Si nous passons au xvie siècle, nous nous arrêterons d'abord
devant le n° 149, dont le sujet est la Nativité. Une légende ver-
sifiée, l'explique dans les termes suivants :

Comment Moyse fut tresfort esbahi
Quant aperecut le vert buisson ardant
Dessus le mont de Oreb ou Synay,
Et nestoit rien de sa verdeur perdant.
Pareillement la pucelle eut enfant
Sans fraction ne aucune ouverture,
Et la verge d'Aaron fut florissant
En une nuyt cela nous le figure.

Le n° 146, qui est de l'époque de transition entre le xvc et
le xvi° siècle, représente une prise de ville, avec légendes et ins-
criptions. Cette tapisserie se fait remarquer par la laideur des
types, mais aussi par l'énergie des attitudes, par la netteté d'une
composition très-compliquée, et par l'éclat du ton. Le réalisme
des figures et le détail des costumes portent la marque d'une
origine flamande.

Deux tapisseries de Bruxelles (commencement du xvt° siècle),
inscrites sous les n°* 167 et 168, ont pour sujet, l'une le mariage
du roi Latinus, et l'autre le couronnement du même roi. Elles
se distinguent par une certaine unité de composition et de grou-
pement. Mais cette qualité brille à un plus haut degré dans la
grande tapisserie n° 180, fort bien entendue au point de vue
décoratif.

Le n° 208 nous transporte en Allemagne. C'est un devant
d'autel en tapisserie daté de 1549. H est tissé d'or, d'argent, de
soie et de laine. Des inscriptions en langue allemande expliquent
les deux sujets représentés, qui sont tirés, l'un de l'histoire
d'Esther et d'Assuérus, et l'autre de celle d'Hérodiade et de
saint Jean.

Les deux grandes tapisseries n"s 153 et 154 représentent
Alexandre rendant sa couronne à Porus, et Thomyris indiquant
la tente de Darius à l'un de ses officiers. Ces deux sujets sont un
peu surchargés de détails, et les qualités propres à la tapisserie
ne ressortent pas suffisamment.

Bien plus remarquables sont les quatre grandes et quatre
petites tapisseries formant suite (nos 200, 207), représentant les
épreuves infligées à Psyché et autres scènes tirées de la même
histoire. Ces magnifiques tapisseries sont évidemment exécutées
d'après les cartons de l'école romaine, bien qu'elles ne rappellent
que de loin les célèbres fresques de la Farnésine.

Le n° 16) est un petit panneau de tapisserie au petit point,
daté de 1597.

Il faut citer encore les tapisseries au petit point (n° 458 bit),
destinées à une garniture de lit et montées en tapis. Ce sont des
scènes du roman de l'Astrée. Date : 1715.

Le n° 165 estsigné : D. Téniers, 1640. Cesontles emblèmes
 
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