Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

DOI Artikel:
Gamba, Francesco: Defendente de Ferrari, da Chivasso, [1], les peintures à fresque de lèglise abbatiale de San Antonio di Ranverso
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0232

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
198 L'ART.

Quel que soit l'intérêt de l'abbaye, véritable joyau d'architecture, nous n'avons pas l'intention
de nous en occuper pour le moment. Nous nous en tiendrons aux anciennes peintures à fresque
qui ornent les murs de l'église et de la sacristie.

La sacristie, construite en 1360 sur l'un des côtés du maître-autel, n'a pas moins d'impor-
tance au point de vue architectural. Ses voûtes élancées, aux nervures ogivales, sont peintes et
ornées dans le style de la fin du xv° siècle. C'est à cette époque qu'il faut, d'après nous,
attribuer les peintures, toutes à fresque, qui décorent la voûte et les murs.

La peinture la plus vaste et la plus importante occupe la paroi principale, côté nord. Elle

date, croyons-nous, du commencement du
xvi0 siècle. Je tiens pour peu sérieuse l'opi-
nion de quelques personnes qui n'hésitent
pas à la donner à Giotto. Cette fresque doit
être l'œuvre d'un artiste qui a vu et peut-
être étudié Gaudenzio. Elle représente, dans
un cadre semi-circulaire, la marche du Ré-
dempteur au Calvaire.

Une foule immense est sortie de Jérusa-
lem ; les soldats romains à pied et à cheval
se précipitent sur les pas de Jésus, qui len-
tement s'avance affaissé sous le poids de la

croix. Dominant la foule, apparaissent des

Dessinrabbayedes.nAnlb«tan, magistrats à cheval, des tribuns armés de Dcsiin. ài.^"^Â^L.

piques et de hallebardes, et des trompettes p« c. f. m*»».

dont la draperie porte l'effigie d'un scorpion et la fameuse légende : S. P. Q. R. On est frappé
de la variété des attitudes exprimant ici l'ironie, l'outrage ou le dédain ; là, la profonde douleur
et la compassion qu'inspire le divin martyr. Le Rédempteur est vêtu d'une tunique blanche.
Enfin dans l'angle de droite se trouve un large écusson à champ d'or dans sa partie supérieure,
à champ d'argent dans sa partie inférieure, écartelé de trois pals et d'un triangle noir. Il est aisé
de voir, malgré son état de dégradation, que cette peinture mérite d'être conservée. Et nous
devons ajouter qu'elle a eu moins à souffrir des injures du temps que des retouches et tenta-
tives de restauration entreprises probablement à la fin
' ' ' du siècle dernier par un vandalisme aussi ignorant que

flfjp ^' '"^^jjlflll Pour qui se place en face de cette vaste composi-

/^^^^^^^bsÉar tion. plus haute que large, il est difficile de s'expli-

vt^^____^ÉMWg quer le mérite inégal de ses différentes parties, [ci

V^^^^^^^^wû ' on peut admirer sur certains visages admirablement

^^ÊÊgjf&/W$fm peints l'expression de la douleur et de la compassion

'-^■S^^SiËp^ rendue avec une vérité qui rappelle ces terribles

"^^P^ flagellateurs du Seigneur peints par Gaudenzio dans

Chapiteau.

ciaute/lv. ia chapelle de Sainte-Marie-des-Gràces, à Milan: là Dessiné à rabbaye de San An»nio

Dessiné à l'abbaye de San Antonio 1

' , di Ran verso, par C. r. Biscarra.

di Ranvcrso, par c. f. Biscana. on découvre, non sans etonnement, certain person-
nage, sans expression, d'un dessin incorrect et véritablement indigne d'être mis en parallèle avec
les autres.

Telle fut du moins la désagréable impression de surprise que je ressentis à première vue, et
je m'éloignai sans avoir pu fixer mon opinion. Mais grâce à notre société archéologique et artis-

i. « Il est vraiment révoltant de voir comment on détruit, comment on mutile sous prétexte de réparation, comment on fait disparaître
de précieuses œuvres d'art, outrageant ainsi et de vaillants artistes et la foi qui les inspira. L'art, dans les siècles de la Renaissance, peut s'ap-
peler l'art des symboles, c'est-à-dire celui qui parle à l'âme de ses plus profonds sentiments et de ses immortelles espérances. Ceux-là étaient
vraiment religieux qui faisaient peindre par d'illustres artistes les murs de leurs églises, où chaque génération, dans la même prière et dans la
charité chrétienne, se survivait à elle-même. » — Pour quiconque aime et comprend le beau, rien ne paraîtra plus légitime que cette géné-
reuse indignation de Guasti.
 
Annotationen