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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Clédat, L.: L' exposition rétrospective de Lyon, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0199

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L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LYON

Correspondance particulière de l'Art.

II

La collection de meubles réunie dans les salles de l'exposi-
tion rétrospective de Lyon se distingue, prise dans son ensemble,
moins par l'élégance que par la richesse, et, si je puis dire, par
la solidité des formes. C'est, à coup sûr, l'impression qui ré-
sulte d'une première visite et d'un examen général. On en re-
vient un peu quand on s'arrête aux détails, et il y a d'ailleurs,
comme en toute chose et à toute règle, des exceptions. Nous
en signalerons d'assez nombreuses. Mais on peut maintenir l'ob-
servation dans sa généralité, en faisant remarquer que ces qua-
lités diverses sont parfaitement conciliables, et que, si l'une
domine habituellement, ce n'est pas à dire que l'autre ou les
autres fassent défaut.

Nous parlerons d'abord des gros meubles, lits, cabinets,
armoires, crédences. Viendront ensuite les tables, puis les sièges,
chaises seigneuriales, abbatiales et autres, enfin les coffres. C'est
l'ordre qui nous paraît le plus simple et, partant, le plus
clair.

Au milieu de la principale salle de l'exposition un grand lit
renaissance dresse ses robustes cariatides (n° 53). A droite et à
gauche sont placées deux superbes armoires à deux corps,
œuvres de l'école lyonnaise et de la fin du xvie siècle. L'une
(n° 61) porte à l'intérieur la date de 1591. Elle est d'un travail
plus fouillé que l'autre. Les reliefs des ornements et des figures
décoratives sont fortement accusés et habilement disposés. Mais
le couronnement, à fronton brisé, est lourd, et les deux femmes
en cariatides ont des cuisses difformes et écrasées Les figurines
sous arcades qui décorent les volets sont d'un dessin bien plus
heureux. La seconde armoire (n° 108) est remarquable par son
élégance solide; on peut reprocher à plusieurs des figures sculp-
tées d'être laides sans atteindre au grotesque où elles visent ;
mais l'ensemble est fort harmonieux. C'est assurément l'une des
plus belles pièces de l'exposition.

Le n° 68 est une crédence très-intéressante de la fin du
xvc siècle. Les sujets sculptés, la Visitation, le Saint Michel, la
Nativité, l'Adoration des mages, le Christ au tombeau, et, au bas
des supports, les quatre Evangélistes, ont beaucoup de carac-
tère, et se distinguent en cela de la plupart des bas-reliefs qui
ornent les meubles des époques postérieures, où l'on recherche
avant tout l'effet décoratif, où la figure est sacrifiée à l'ornement,
où les grotesques dominent. Je mentionnerai aussi dans cette
crédence les gracieux enroulements de branches et de feuillage
qui forment le dessin principal.

La crédence inscrite sous le n° g appartient au commence-
ment du xvic siècle. Sur les panneaux supérieurs sont repré-
sentées la Nativité et la présentation de la tète de saint Jean-
Baptiste à Hérode. On remarque sur la face antérieure du
meuble deux dessins d'architecture sculptés en perspective.

N° 105. — Petite armoire à deux corps de la seconde
moitié du xvi° siècle, ornée de plaques de marbre. Les statuettes
placées dans les niches ne sont pas du plus heureux effet. Les
figures des panneaux, d'un relief discret et d'un dessin ingé-
nieux, la Diane surtout, sont curieuses, et leur parfaite symétrie
donne au meuble une harmonie particulière.

N° 2. — Grande crédence à dossier et tabouret. Les figures
y sont courtes et massives. C'est l'exécution un peu grossière
d'un dessin décoratif (commencement du xvie siècle).

N° 5. — Petite armoire à dêux corps, ornée de plaques de
marbre. Les figurines, placées dans des médaillons ovales, qui
ornent les panneaux, se distinguent par une grande légèreté de
lignes; mais il ne faut point regarder les visages dont l'expres-
sion est complètement sacrifiée. On n'eût point fait ainsi au
xv° siècle.

La petite armoire à deux corps du n° 16, qui est de l'époque
de Henri IV, est remarquable à la fois par la richesse et la sim-
plicité de l'ornementation. Ces deux qualités, qui se trouvent si
rarement réunies, en font un petit meuble du meilleur goût.

Le n° 6 est un fort joli cabinet en ébène, de la première
moitié du xvn° siècle, supporté par des colonnettes de marbre,
mais les serrures et charnières de cuivre, les reflets verts des co-
lonnettes, et le jaune des chapiteaux et des bases forment avec
le noir de l'ébène un contraste peu agréable à l'œil.

Un autre meuble en ébène bien supérieur au précédent est
le grand cabinet, du commencement du xvn° siècle, inscrit sous
le n° 80. C'est un meuble magnifique supporté par des colon-
nettes torses finement gravées. Les ornements et figures en relief
qui décorent les panneaux sont d'un dessin très-étudié et se re-
lèvent élégamment sur un fond à figurines, oiseaux et paysages
gravés.

Il faut en rapprocher un autre cabinet de même style qui
porte le n° 117, et aussi le n° 25, un grand cabinet en ébène
sculpté, de la fin du xvi° siècle et de l'école de Lyon. Sévère
par sa forme autant que riche par son ornementation, ce der-
nier est supporté par des arcades sur chaque pilier desquelles se
relève une cariatide. Deux grands sujets mythologiques déco-
rent les panneaux et sont merveilleusement encadrés par de
petits sujets de fantaisie : rien de plus gracieux que les enfants
à la chèvre qui sont reproduits symétriquement des deux côtés.

N'J 14. — Petite crédence du xvi° siècle « ayant appartenu à
Mmc la duchesse de Berry », dit le catalogue. Elle est remarqua-
ble par la finesse et l'esprit des bas-reliefs

L'armoire à deux corps n° 109 me paraît bien plutôt du
commencement du xvne siècle que de la fin du xvi°, comme
l'indique le catalogue. Les quatre cavaliers qui forment le centre
des quatre sujets décoratifs sont bien venus quoiqu'un peu
lourds.

Le n° 7 est un curieux travail espagnol du xvi° siècle. C'est
un cabinet en ébène et écaille rouge gaufrée.

Je citerai encore la crédence Renaissance n° 54, pour l'ori-
ginalité du pied de support ; l'élégante petite armoire à char-
dons qui porte le n° 13, et, parmi les meubles plus spécialement
robustes, les deux grandes armoires à deux corps droits, œuvres
de l'école de Lyon du xvic siècle, qui sont inscrites sous les
nos 1 et 12 (le n" 12 est une des plus belles pièces de l'exposi-
tion) ; la crédence en bois de noyer noirci n° 18 (fin du xvi° siè-
cle), et une autre crédence un peu plus récente, à corps du bas
plein, qui porte le numéro suivant.

1. Voir l'Art, y année, tome III, page 93.
 
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