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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Vachon, Marius: La Conservation des monuments historiques et des objets d'art
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0333

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288

L'ART.

quer le véritable honneur, savoir les appliquer, et du domaine
de la pense'e les faire passer dans celui des faits.

Plusieurs commissions ont été' nommées à cet effet, sans
compter sans doute les sous-commissions, dont on ne saurait se
passer en France. Ces commissions se trouvent forcement en
rapport avec d'autres commissions précédemment nommées
ayant quelques-unes des attributions des premières, comme la
commission des monuments historiques. Il en résulte nécessaire-
ment des tiraillements qui peuvent nuire à la rapidité de l'exé-
cution du travail. On a voulu, en outre, faire appel aux sociétés
savantes des départements; dans le même discours précité,
M. de Chennevières, s'adressant à leurs délégués, leur disait :

«... C'est à vous que nous sommes bien obligés de nous
adresser pour établir cette vaste statistique des œuvres du passé,
que nous avons appelée l'Inventaire général des richesses d'art de
la France. Nous en avons dressé le plan, tracé les cadres, dressé
le questionnaire. Mais ce plan peut demeurer inutile, ces cadres
peuvent rester vides, si vous ne vous mettez résolument à la
besogne et ne nous envoyez chacun de votre côté les chapitres
isolés de ce livre immense. Vous en avez les matériaux sous les
yeux ou dans votre proche voisinage, non-seulement les œuvres,
mais les documents qui en certifient l'histoire et la provenance.
Vous en aurez l'honneur, prenez-en la peine. »

Sans doute, la collaboration des sociétés savantes, des
modestes mais érudits chercheurs qui les composent, sera très-
précieuse pour l'exécution de ce travail considérable et délicat,
mais compter exclusivement sur ces collaborateurs improvisés
est peu pratique, et c'est s'exposer à des mécomptes et des décon-

venues. Il ne doit point s'agir, dans cette circonstance, de
rédiger un inventaire de nos richesses artistiques, exclusivement
pour l'instruction et l'édification des érudits et des amateurs.
Cette œuvre doit être un véritable inventaire dans le genre de
ceux dressés par les officiers ministériels ayant pour but de
constater et d'assurer l'existence et la conservation des objets
inventoriés, engageant la responsabilité des détenteurs. En con-
séquence, comme il était ordonné par l'édit du cardinal Pacca,
et comme cela se pratique en Italie, tout supérieur, administra-
teur, toute personne en général ayant la direction d'établisse-
ments publics, tant ecclésiastiques que séculiers, y compris les
églises, les oratoires et les couvents dans lesquels sont conserves
des objets d'art, devraient être astreints à fournir un inventaire
exact et détaillé, établi en double exemplaire et signé, et ce dans
un délai déterminé, sous peine d'amende. En possession de ces
documents, la direction des beaux-arts ferait procéder de temps
en temps, à des époques variables, à l'inspection des objets d'art
par des commissaires spécialement délégués pour cet office.
Un contrôle permanent et sérieux s'établirait ainsi, et les con-
traventions aux lois et règlements sur la matière pourraient diffi-
cilement passer inaperçues ou être dissimulées. N'est-ce point
la solution la plus simple, la plus rapide, en même temps que la
plus économique ? Or le budget du ministère des beaux-arts est
j assez maigre pour qu'on ne néglige aucune des économies qui
peuvent être faites de ce chef, afin de pouvoir en reporter les
bénéfices sur le chapitre des acquisitions pour les musées et des
travaux pour les artistes.

Marius Vachon.

CHRONIQ.UE

L'Académie des beaux-arts tiendra sa séance solennelle
le 20 octobre, sous la présidence de M. François, graveur.

Au Louvre. — Le musée est en ce moment l'objet de divers
travaux d'aménagement ou de restauration. Le vestibule du pre-
mier -étage, en face de la salle La Caze, est livré aux ouvriers
pour un nouveau dallage. On ne peut visiter les galeries supplé-
mentaires des maîtres modernes, Delacroix, Schefïer, Ingres, etc.,
qu'en entrant dans le musée assyrien. On songe à utiliser les
salles du musée des Souverains où l'on transporterait la collec-
tion Sauvageot. La galerie du nord serait affectée à l'exposition
d'une nouvelle collection de tableaux. Malheureusement ces
derniers travaux nécessiteraient une dépense que les ressources
ordinaires des musées ne permettent pas de couvrir.

Plusieurs œuvres nouvelles ont été placées ces jours der-
niers. Un petit Paysage de Constable, donné au musée par son
fils M. Lionel Constable, a été mis près des deux autres toiles
du célèbre maître anglais, dont l'une est le don magnifique de
M. John W. Wilson. Il représente une pittoresque vallée éclai-
rée par une percée de soleil.

Dans la grande galerie du bord de l'eau on a placé une Tête
de Christ, de Quentin Metsys, et une esquisse de la Résurrection
de Lazare par Rubens. Ces deux œuvres ont été léguées au
Louvre par le vicomte de Ségur-Lamoignon.

La Vénus de Mu.o. — Encore de nouveaux détails sur la

FRANÇAISE

découverte de la célèbre statue, mais nous doutons qu'ils parais-
sent de nature à éclairer beaucoup les discussions des savants.
La courte brochure que M. C. Doussault, architecte, vient de se
décider à publier, après trente ans de silence, est le récit d'une
conversation qu'il a eue à Athènes, en 1847, avec M. Brest, con-
sul à Milo en 1820, qui aurait vu le premier la Vénus dans le
souterrain. En 1847, M. Brest était un vieillard de soixante-
dix ans, et ses souvenirs, ainsi rapportés, même s'ils étaient pré-
cis et importants, ne seraient point décisifs.

En tout cas il résulte de la relation.de M. C. Doussault que
M. Brest lui a dit avoir vu la Vénus dans la crypte montée sur un
socle étroit, ce qui exclut l'hypothèse de groupe avec une
seconde figure. Deux bras gisaient sur le sol: M. Brest essaya de
les ajuster aux tenons encore visibles sur la statue ; le bras gau-
che fléchi tenait une pomme peinte en couleur verte, le bras
droit retenait la draperie. Ces bras appartenaient-ils réellement
à la Vénus? M. Brest ne s'est-il point trompé? Ses souvenirs
étaient-ils bien assurés? Enfin, s'il a dit vrai, que sont devenus
ces bras ? Sont-ils restés enfouis dans le caveau, où les a-t-on
perdus soit à Milo, soit durant le voyage en France? Telles sont
les questions que font naître ces souvenirs.

La brochure de M. Doussault a été offerte à l'Académie des
inscriptions. Si les assertions qu'elle contient ont de la valeur,
nul doute que M. Ravaisson n'en tienne compte dans la nouvelle
édition qu'il prépare de son livre : la Vénus de Milo.

___*—s.i-ff>-*-o—*----■—

ERRATUM. — Page 262, Chronique étran lift* z° colonne, 2* ligne, au lieu : de M. Walter Tornburg, il faut lire : M. Walter
Thornbury.

Directew-Gerin:, EUGÈNE VÉRON.
 
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