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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Cazalis, Henri: Édouard Blanchard
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0011

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Blanchard est mort à trente-cinq ans, au moment où vaillant, plein de force, animé d'un
légitime espoir en un glorieux avenir, il atteignait à cet art élevé, à cette peinture sobre et
délicate, qu'il poursuivait depuis longtemps.

Entré de bonne heure dans l'atelier de M. Picot, il suivit ensuite l'atelier de M. Lamothe,
en compagnie de Henri Regnault, dont la famille était depuis longtemps liée avec la sienne.
Ils firent ensemble leurs premiers concours. En 1866, de grands panneaux décoratifs pour une
salle à manger de château furent peints par les deux amis et Clairin, et ce fut avec deux de
ces natures mortes qu'en 1867 Blanchard fit son entrée au Salon.

Lui aussi il eut pour Regnault cette amitié passionnée, que celui-ci sut inspirer toujours à
ceux qui vraiment le connurent. Il fut, comme tant d'autres, troublé d'abord par l'éblouissante
couleur du jeune maître; mais il sentit bientôt qu'on ne doit imiter personne, qu'il faut être et
demeurer soi-même, et, après quelques tentatives, il revint à sa vraie nature, à des qualités
différentes, mais non sans mérite aussi, et qui de plus en plus l'eussent rattaché peut-être à
l'ancienne tradition française, à celle de certains de nos maîtres du xvne siècle et des portraitistes
surtout. Modéré par tempérament, si parfois il cherchait la vigueur, il fuyait toujours la violence,
et il cultiva de préférence une peinture élégante et simple, correcte et pure, où le dessin et la
couleur s'associent dans une harmonie tranquille.

En 1866, Blanchard, qui après la mort de M. Picot était entré dans l'atelier de M. Cabanel,
eut sa première mention à l'école. En 1867, il remporta le deuxième prix, le premier l'année
suivante (le sujet du concours était la mort d'Astyanax), et il partit pour Rome en janvier 1869.

La villa Médicis était dirigée alors par M. Hébert, pour qui l'élève eut et garda toujours la
sympathie la plus vive. Il passa quatre années en Italie, ne visitant guère en dehors de Rome
que Naples, Florence et Venise. Venu en France en 1870, il arrivait à Paris quelques jours
avant la déclaration de guerre : il y resta; mais sa santé, déjà faible, ne lui permit pas, pendant
le siège, de toujours suivre, comme il l'eût désiré, quelques-uns de ses camarades ou de ses
amis les plus chers. La guerre finie, il rentrait à Rome, où il avait la douleur de ne plus
retrouver Regnault, et il restait en Italie jusqu'en mars 1873. Il avait en 1870 fait son premier
envoi, qui fut exposé au Salon de 1872, et lui valut une deuxième médaille. C'était une étude
de Femme nue qui joue avec un serpent. La femme était couchée et se détachait sur un fond
d'étoffe jaune. En 1871, il envoyait une Odalisque sur fond rouge. Ces études étaient comme
une série d'exercices sur les diverses gammes des couleurs. En 1872, il adressait à l'École des
beaux-arts une copie excellente d'après Carpaccio, certainement l'une des meilleures que possède
1 École : c'était la copie d'un des tableaux de la légende de sainte Ursule, la Présentation des
 
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