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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Expositions
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0276

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240

L'ART.

sérieux à remplir à droite, au premier étage, dans les vitrines qui
séparent les manuscrits des éventails, et à gauche, au rez-de-
chaussée et à l'étage, sections des porcelaines et des faïences.

Ajoutons qu'on persiste à exposer, à côté de pièces de prc-
mier ordre, un nombre beaucoup trop considérable d'objets
d'une fausseté révoltante, en dépit de l'avis des connaisseurs les
plus compétents et de l'autorité universellement respectée du
savant et si honorable expert M. Charles Mannheim, qui n'a pas
caché son opinion au sujet de maints morceaux absolument apo-
cryphes, lors de sa visite à l'Exposition.

La Commission croit avoir fait merveille et réussi à dégager
sa responsabilité en publiant en tète du premier fascicule du
Catalogue l'Avis suivant :

« Les attributions et les descriptions des objets ont été faites,
dans la plupart des cas, par les exposants eux-mêmes. La Com-
mission tient à faire cette déclaration parce qu'il ne lui a pas
toujours été donné de modifier ces renseignements. »

La Commission témoigne simplement ainsi de son impuis-
sance et donne trop clairement à entendre combien elle est
restée au-dessous de sa mission. Lorsqu'on organise une expo-
sition de ce genre, on a pour devoir strict d'en faire un ensei-
gnement pour tous les visiteurs fortunés ou non, instruits ou
non. C'est tromper les ignorants au lieu de leur ouvrir les yeux,
c'est ajouter à leur ignorance que d'exposer pèle-mèle ivraie et
bon grain. C'est enfin scandaliser les connaisseurs et les dé-
tourner de prêter à l'avenir leurs trésors d'art dans la crainte de
les voir fourvoyés en compagnie aussi monstrueusement fre-
latée que certains grands bustes dits en majolique par exemple.
Serait-ce par hasard qu'on les laisse se pavaner dans l'exposition
belge à titre d'horrible contrefaçon nationale d'hier des mer-
veilles italiennes des xvc et xvic siècles? Mais, dans ce cas,
comment expliquer le titre de l'Exposition qui prohibe l'admis-
sion d'objets antérieurs au XIX" siècle ?

La Commission ne se doute guère du tort qu'elle se fait à
elle-même par sa malencontreuse diplomatie. Croit-elle qu'un
visiteur sur mille perd son temps à lire son Avis, son Règlement,
les listes de ses Commission de Patronage, Comité d'organi-
sation, Membres de la commission de patronage, Membres délé-
gués par la Commission de patronage formant le Comité d'or-
ganisation, Membres formant les comités locaux?

Le public se soucie de tout ce fatras honorique comme de
toute gloriole, c'est-à-dire moins que d'un fétu de paille; il
n'ouvre un catalogue que pour aller droit au numéro qui l'in-
téresse, et si, après avoir admiré comme il le mérite le très
remarquable ivoire du début du xvn° siècle — n° 476, — il lit au

Catalogue que cette Vierge portant l'enfant Jésus est « attribuée
par tradition à Michel-Ange », il hausse les épaules et pouffe de
rire aux dépens de la Commission qui publie d'aussi ridicules
sornettes.

Lors de la splendide exposition rétrospective qui eut lieu
à Bruxelles, sous le règne précédent, au Palais des Académies,
alors Palais Ducal, on eut l'intelligente inspiration de s'adresser
à l'homme le plus compétent du pays et l'un des plus savants du
monde, au tant regretté Etienne Le Roy. Il comprit autrement
son devoir et le remplit avec autant de fermeté que d'éclatant
succès, s'inquiétant fort peu de se créer des ennemis, — cela
fait vivre, sans parler de l'agrément de les dédaigner, pensait-il.
Ce fut lui qui renvoya tambour battant h Tournay la burlesque
collection de tableaux que lui avait expédiée M. Barthélémy
Dumortier; il laissa fulminer à loisir le tonitruant Représentant
qui ne lui pardonna jamais, et il ne se soucia pas une minute de
ses interminables fureurs. Etienne Le Roy ne tenait qu'à l'appro-
bation des gens de goût, d'une élite; il avait une trop sérieuse
valeur pour accorder la moindre importance aux éloges vul-
gaires des ignorants.

Sa fermeté n'est pas précisément ce qu'a imité la Commission
de 1880, non seulement en admettant, mais encore.en accrochant
à la place d'honneur du Salon royal un soi-disant Rubens, le
portrait même du maître, pitoyable copie que l'on essaya vaine-
ment, il y a deux ou trois ans, de vendre à Paris au prince
Demidoff. Il est vrai qu'à titre de compensation, la Commission
a relégué dans un coin de ce même Salon royal un chef-d'œuvre
appartenant au comte Eugène d'Oultremont, un Quentin Matsys
que Etienne Le Roy ne se lassait pas d'admirer.

Ce Portrait d'homme, d'un si profond caractère, fait l'effet
d'une oasis bénie au milieu des croûtes picturales de cette Expo-
sition qui présente fort heureusement, sous d'autres rapports,
le plus vif intérêt. Aucun des amateurs qui iront la visiter ne
regrettera le voyage.

— L'Exposition internationale de Photographie et celle des
concours de l'année 1880, organisées par la Chambre syndicale
provinciale des arts industriels à Gand, s'ouvriront au palais de
l'Université le 1" septembre, et seront fermées le 25. Les envois
nombreux et importants des photographes de tous les pays pré-
sagent pour cette exposition un grand et légitime succès; on dit
également beaucoup de bien des concours. La Chambre syndi-
cale gantoise témoigne de la plus louable activité; elle compte
plus sur les résultats de l'initiative privée que sur l'intervention
de l'Etat; c'est marcher dans la bonne voie.

CHRONIQ.UE

— Le jury de peinture s'est réuni à l'École des Beaux-Arts
pour juger le 2e essai du concours du prix d'Attainville (peinture
historique et paysage).

Ont été admis en loges pour la peinture historique :
MM. Fournier, fils de notre regretté confrère Edouard Four-
nier, élève de M. Cabanel ; Dauger, élève de M. Gérôme ;
Barnoin, élève de M. Cabanel; Biessy, élève de M. Lehmann;
Genoudet, élève de MM. Lefebvre et Boulanger; Tournés,
élève de M. Cabanel; Rochegrosse, élève de MM. Lefebvre et
Boulanger; Roy, élève de M. Cabanel; Lacaille, élève de
M. Lehmann; Meyss, élève de MM. Delaunay et Puvis de
Chavannes.

Pour le paysage historique : MM. Vallette, élève de
M. Cabanel; Depeige, élève de M. Lehmann; Bouchard, élève
de MM. Lefebvre et Boulanger; Thivet, élève de M. Gérôme;

FRANÇAISE

Bompard, élève de MM. Lefebvre et Boulanger ; Dauger, élève
de M. Gérôme; Recipon, élève de M. Dumont; Forcade, élève
de M. Cabanel; Romieu, élève de M. Cabanel; Larrue, élève de
M. Cabanel.

— Ribot, notre sympathique collaborateur, est aujourd'hui
complètement remis de la longue et cruelle maladie qui, un
instant, avait mis ses jours en danger.

Il travaille à un grand tableau qui fera certainement sensa-
tion au Salon de 1881 : Une Descente de croix.

— A l'Ecole spéciale d'architecture est ouverte la liste d'ins-
cription des candidats à l'admission pour l'année 1880-1881,
session d'octobre.

Pour tous renseignements s'adresser à Paris, 136, boulevard
Montparnasse, au secrétariat de l'école où se délivre gratuite-
ment le programme des conditions d'admission.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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