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Giraud, Jean Baptiste: Musée des religions
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0175
Le Musée Gui m et, a Lyon.
MUSÉE DES RELIGIONS
C'est une impiété d'ôter en matière de religion
la liberté aux hommes, d'empêcher qu'ils ne fassent
choix d'une divinité; aucun homme, aucun dieu ne
voudrait d'un service forcé.
(Tertullien, Apologétique.)
La science des religions, pas plus que les sciences physiques et
naturelles, pas plus ' que les sciences historiques et archéologiques,
ne devait échapper à l'esprit d'analyse et de discussion qui est un
des signes caractéristiques de notre civilisation au xix° siècle. Dans
cette science comme dans toutes celles qui, appartenant à un ordre
d'idées philosophiques, ne dérivent point de vérités mathématiques,
les esprits les mieux éclairés et les plus consciencieux peuvent différer
de manière de voir et arriver à des conclusions contraires; mais ils
trouvent, dans l'étude des faits et dans l'enseignement que leur ont
laissé les monuments, des points nombreux où ils se rencontrent.
Il ne s'agit point ici d'une science de fantaisie, nous sommes
devenus exigeants, et dans ce siècle de vapeur et d'électricité nous
voulons que le savant nous montre les sources mêmes où il a puisé
ses assertions. Il nous faut la traduction du papyrus hiéroglyphique
et l'énumération des avatars de Brahma, l'analyse du geste du
Bouddha et l'explication des origines védiques. L'histoire, l'archéo-
logie, les sciences naturelles, ont au service de leurs démonstrations
Prêtre chinois offrant l'encens. ' ,
(Shang-har.) des matériaux innombrables que nos musées, nos bibliothèques et
Dessin de f Hx Régamey. nQg conectjons ont amassés depuis des siècles. Au milieu de toutes
ces richesses, il n'y avait rien ou presque rien pour le savant qui voulait étudier l'histoire de
l'esprit humain dans ses rapports avec la Divinité. Cette lacune n'a pas été longue à combler; de
toutes les parties du monde, les voyageurs ont apporté manuscrits, monuments épigraphiques,
documents anciens sculptés ou peints, descriptions et reproductions pour la nouvelle science. L'effet
ne se faisait pas attendre, un savant éminent publiait un important travail sur la science des
religions1, une chaire était créée au Collège de France pour enseigner et étudier ces mêmes
i. La Science des religions, par E. Burnouf.
MUSÉE DES RELIGIONS
C'est une impiété d'ôter en matière de religion
la liberté aux hommes, d'empêcher qu'ils ne fassent
choix d'une divinité; aucun homme, aucun dieu ne
voudrait d'un service forcé.
(Tertullien, Apologétique.)
La science des religions, pas plus que les sciences physiques et
naturelles, pas plus ' que les sciences historiques et archéologiques,
ne devait échapper à l'esprit d'analyse et de discussion qui est un
des signes caractéristiques de notre civilisation au xix° siècle. Dans
cette science comme dans toutes celles qui, appartenant à un ordre
d'idées philosophiques, ne dérivent point de vérités mathématiques,
les esprits les mieux éclairés et les plus consciencieux peuvent différer
de manière de voir et arriver à des conclusions contraires; mais ils
trouvent, dans l'étude des faits et dans l'enseignement que leur ont
laissé les monuments, des points nombreux où ils se rencontrent.
Il ne s'agit point ici d'une science de fantaisie, nous sommes
devenus exigeants, et dans ce siècle de vapeur et d'électricité nous
voulons que le savant nous montre les sources mêmes où il a puisé
ses assertions. Il nous faut la traduction du papyrus hiéroglyphique
et l'énumération des avatars de Brahma, l'analyse du geste du
Bouddha et l'explication des origines védiques. L'histoire, l'archéo-
logie, les sciences naturelles, ont au service de leurs démonstrations
Prêtre chinois offrant l'encens. ' ,
(Shang-har.) des matériaux innombrables que nos musées, nos bibliothèques et
Dessin de f Hx Régamey. nQg conectjons ont amassés depuis des siècles. Au milieu de toutes
ces richesses, il n'y avait rien ou presque rien pour le savant qui voulait étudier l'histoire de
l'esprit humain dans ses rapports avec la Divinité. Cette lacune n'a pas été longue à combler; de
toutes les parties du monde, les voyageurs ont apporté manuscrits, monuments épigraphiques,
documents anciens sculptés ou peints, descriptions et reproductions pour la nouvelle science. L'effet
ne se faisait pas attendre, un savant éminent publiait un important travail sur la science des
religions1, une chaire était créée au Collège de France pour enseigner et étudier ces mêmes
i. La Science des religions, par E. Burnouf.