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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0133

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COURRIER

DES MUSÉES

XL

Fran-ce. — La nouvelle salle des dessins au Musée£e Mar-
seille. — Au livret de l'exposition des beaux-arts qui eut lieu
à Marseille en 1861, à propos du concours re'gional, on trouve
neuf dessins inscrits sous la rubrique de « École des beaux-arts.
Marseille », ce sont les numéros : 1292, 1360, 1361, 1362,
1430, 1476, 1489, 1506 et 1523; après l'exposition, ces dessins
furent suspendus dans le cabinet du directeur de l'école, et, en
juillet 1870, l'administration municipale consentit à nous les
laisser transporter au musée des beaux-arts. j ce sont deux paysages.

d'honneur en i833, sur la demande de Granet et sur la propo-
sition de Thiers, et mourut à Aix, le 9 janvier 1844.

Les œuvres de Constantin, qui sont nombreuses dans le
commerce et chez les amateurs locaux, ne sont guère recherchées
par les connaisseurs que lorsqu'elles s'offrent à eux sous forme
de lavis; il a cependant fait de la peinture de paysage et des
portraits, il a gravé à Peau-forte et a même exécuté des paysages
sur pierre lithographique.

Sous le règne de Charles X, Constantin a reçu plusieurs
commandes de L'État; deux furent données à notre musée en 1877,

Nous disions dernièrement à la Sorbonne que la ville de
Marseille avait acquis de M. Paulin Talabot, en iS;6, le château
Borély, et qu'une assez grande quantité de peintures, devenues
par suite la propriété de la ville, furent, sur nos instances, versées
dans les galeries du Palais de Longchamp. Ajoutons ici qu'il y
avait en plus quarante-huit dessins que, dès le mois de 110-

Le talent de Constantin est secondaire, sa peinture,
d'un ton verdâtre, d'une pâte mince, indique plus d'habileté de
pinceau que de talent réel. Trop entraîné par le goût de son
époque, la nature n'a jamais été pour lui qu'un prétexte; loin
de la traduire avec fidélité il ne s'en inspirait que pour exécuter
facilement des compositions agréables, il est vrai, mais trop con-

vembre 1869, nous avions également fait transporter dans ces ! ventionnelles, ses nombreux lavis le prouvent clairement. Ils ont

mêmes galeries. du reste un bel aspect et nous en connaissons plusieurs assez

Si l'on ajoute quelques dons et quelques legs faits à diffé- 1 énergiques pour faire penser à Salvator Rosa, mais c'est tout ;

rentes époques, nous aurons sur l'origine de notre collection enlevez à Constantin son encre de Chine ou sa sépia, il n'existe

tous les renseignements possibles. plus. Le musée de .Marseille possède de lui plusieurs lavis de

Cette nouvelle salle, qui renferme quatre-vingt-quatorze belle venue, ce sont des paysages d'après nature historiés comme

cadres, a été livrée au public le 11 mai de la présente année (1880.). j il savait le faire ; cinq proviennent du château Borély dont un

Elle contient quelques œuvres qui méritent d'être citées. représente une vue de ce château ; quant au sixième, qui nous a

Ajoutons que les attributions de la plupart d'entre elles n'étant j été donné, il est apocryphe.

pas sérieusement définies, il nous a paru inutile de les classer par
ordre chronologique ; conséquemment nos critiques seront for-

Nous ne quitterons pas Constantin sans parler du peintre
David, cité plus haut. Malheureusement les renseignements bio-

mulées aux hasards de l'exhibition et nous commencerons par j graphiques manquent sur cet artiste que M. Parroccl n'hésite

l'école française qui a l'avantage numérique.

Un artiste à peu près inconnu en dehors de la Provence est
assez bien représenté dans notre musée. Jean-Antoine Cons-

pas à qualifier de paysagiste excellent. Voici tout ce que nous
avons pu recueillir à ce sujet. David, qu'il ne faut pas confondre,
ainsi que cela a été fait, avec Émeric David, littérateur connu,

tantin est né aux environs de Marseille, le 21'janvier 1756; qui a dessiné également, a exercé, de lyZo à 1789, les fonctions

c'était le fils de pauvres paysans qui ne pouvaient apprécier ! dc chancelier et de recteur à l'Académie de peinture de Mar-

son goût pour les beaux-arts. Heureusement des rapports de • seille. Après, il devient impossible de le suivre. La légende

bon voisinage attirèrent chez eux un peintre nommé Blan- j raconte que David, se sentant vieillir, voulut se retirer chez un

chard, qui était attaché à une fabrique de faïence. Cet excellent peintre Marseillais nommé L... qui ne consentit pas à le rece-

homme obtint que notre jeune artiste fût employé auprès de lui. von"i ct qu'alors en désespoir de cause, il alla s'établir chez un

Constantin, reconnaissant de ce bienfait, refusa la place de Blan- ^e ses parents, cordonnier de son état qui demeurait rue Saint-

chard, qu'on vint lui offrir par la suite. Jaume. On dit encore que dix mois après il mourut là des

Constantin fut reçu à l'école de dessin de Marseille alors grands froids qui sévirent à cette époque, laissant à son parent

sous la direction de Kappeler, ct eut les conseils d'un peintre 3o,ooo francs en espèces et 14 cartons contenant des dessins

marseillais appelé David. Après avoir étudié quelque temps à dont les traces sont perdues.

l'école de sa ville natale, Constantin fut attiré à Aix par un ; La ville possède de David un dessin qui lui fut donné

négociant de cette ville nommé Perron; cet honorable ami des ; en 1870; c'est un paysage exécuté à la plume, légèrement lavé

arts résolut de lui procurer les moyens d'aller travailler à Rome. : a l'encre de Chine ; c'est tout à fait le genre adopté par Cons-

II s'entendit à cet effet avec quatre autres personnes toutes j tantin. L'aspect en est doux et tranquille et il règne dans l'en-

aussi dévouées que lui, dont nous sommes heureux de citer les
noms : MM. Grégoire, Sidéron, Boyer de Fonscolombe et de
Montvallon. A eux cinq ils constituèrent une rente qui eût faci-
lité à leur protégé l'étude des grands maîtres pendant six années
au moins, s'il n'eût été atteint à Rome de fièvres intermittentes ;
il dut y retourner trois ans après. Revenu à Aix, Constantin se
maria et en 1787 fut appelé à la direction de l'école de dessin de
cette ville. Les événements politiques le privèrent de son emploi;
il fut ensuite appelé aux mêmes fonctions à Digne. Après

semble comme un léger souffle de Claude le Lorrain.

Un curieux dessin, à la pierre noire, c'est la charge,
presque le portrait d'un homme assis devant un tableau ; cette
figure aurait om,57 centimètres si elle était debout, le personnage
de profil, carrément posé sur sa chaise, regarde quelques rochers
esquissés sur la toile. Une main posée sur la hanche et le pied
gauche en avant, le nez découpé en dent de scie, la bouche
ouverte par un rictus narquois, le visage osseux, d'une laideur
remarquable, donnent un grand accent de vérité à ce crayon ;

six années d'exercice, de nouveau privé de sa place, il revint l'ensemble indique une personnalité intelligente et originale,

à Aix avec une nombreuse famille et complètement privé de j qui n'avait rien de vulgaire; le costume est celui que l'on

ressources. En 1813, il fut heureux d'accepter un modeste emploi portait de 1720 à 1780 ; mais ce qui est surtout remarquable

de professeur adjoint dans l'école qu'il avait dirigée autrefois. dans cet ouvrage c'est l'exécution terriblement habile, enlevée

En 1817, il obtint une médaille d'or à l'exposition de Pans pour
des lavis à l'encre de Chine; il fut nommé chevalier de la Légion

de verve et sans repentirs. Nous supposons, sauf meilleur avis,
que c'est la charge de Joseph Vernet par son fils Carie.
 
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