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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Pecht, Fr.: De l'état actuel de la peinture en Allemagne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0094

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Cartouche du xviii8 sièci.f.

Quelque opinion qu'on ait d'ailleurs de notre peinture, on ne saurait nier qu'elle offre
aujourd'hui une ressemblance plus grande que dans aucun des derniers siècles, avec les œuvres
de Van Eyck, de Diirer, de Holbein et de Rubens. Elle offre, de nos jours, une image plus
fidèle de notre idéal et de nos mœurs, de notre civilisation et de nos idées, de notre histoire et
de notre vie privée et publique. En dehors de la peinture française qui possède à un degré
encore bien supérieur la faculté d'exprimer le caractère national, aucune autre école ne peut, à
ce point de vue, entrer en lutte avec nous. La peinture anglaise qui, autrefois, nous a servi
d'institutrice à tant d'égards, ne nous fournit plus qu'une esquisse très imparfaite de la vie idéale
du peuple anglais. Les écoles espagnole, italienne et belge sont trop immédiatement sous la
dépendance de l'école française pour pouvoir se mesurer avec nous.

Le domaine de l'école allemande embrasse aujourd'hui des horizons très vastes. L'Autriche,
au double point de vue artistique et scientifique, fait corps avec nous : la séparation politique a
eu pour résultat de resserrer ces liens d'unité, plutôt que de les relâcher. Nous avons le droit
d'en dire autant de la Hongrie et de la Suisse allemande, des Provinces baltiques, et même des
États Scandinaves, dont les artistes ont presque tous fait leur éducation en Allemagne, où bon
nombre d'entre eux se sont même fixés définitivement.

L'influence de l'art allemand s'exerce donc aujourd'hui sur plus de quatre-vingts millions
d hommes, et le nombre de nos artistes n'est eruère inférieur à celui des artistes français.

En raison même de l'étendue de ce domaine, il est assez difficile de donner une idée exacte
de la mesure des forces qu'il contient et des diverses tendances qui y régnent aujourd'hui.
L'école française, si nous l'examinons bien, concentre à Paris l'expression vivante d'un État
fortement centralisé. Notre école, au contraire, née sous une constitution fédérale embrassant
encore aujourd'hui plusieurs grands États souverains, non seulement est dispersée dans des villes
innombrables qui ont leurs expositions, leurs écoles, leurs académies particulières ; mais encore
chacune de ces villes, comme les villes italiennes de la Renaissance, exprime-t-elle souvent un
caractère propre, fortement accentué, et qui sait tenir une large place dans le cadre général de
la nation.

Toutefois, nous devons dire que ces différences s'atténuent de plus en plus, grâce a une
communication constante, à une sorte d'échange des forces entre les différentes écoles. De même
que les professeurs et les étudiants de nos universités se transportent de ville en ville, et
enseignent ou étudient tantôt à Vienne, tantôt à Berlin ; de même la plupart de nos artistes
remarquables se sont formés dans plusieurs localités. Cornélius, après avoir apparu à Francfort,
va d'abord à Rome, puis à Dusseldorf ; de là il va s'établir à Munich ; il retourne à Rome, et

i. Nous sommes heureux de pouvoir offrir aux lecteurs de l'Art cette remarquable étude que l'éminent critique de la Galette d'A ugsboitrg,
M- Kr. Pecht, a spécialement écrite pour notre Revue. (-Vorc de la Réla:tion.)
 
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