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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0323

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CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE.

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a deux ans, a inauguré le mouvement de la nouvelle e'cole, nous
avons trois Vues de Venise, d'une tonalité agréable, deux sujets
intimes : le Retour de la Fête et le Cadeau du Portrait, tous les
deux spirituels, et un Portrait inférieur à la réputation de l'ar-
tiste. M. Gignoux nous donne quatre paysages fins, délicats, au
milieu desquels se distingue une Marine près Savone, pleine de
simplicité grandiose, et une Vue dans les Champs bien enso-
leillée; c'est tout à fait digne de l'artiste qui avait envoyé à
l'Exposition universelle de 1878 les Fleurs du Couvent.

M. Bazzero, jeune artiste brillamment doué, a bien rendu
le Pont des Soupirs par un effet de crépuscule qui ajoute du
mystère au sujet; sa Salle du Grand Conseil, à Venise, présente
au contraire un effet de soleil très réussi; parles larges fenêtres
pénètrent des flots de lumière qui font vibrer les dorures du
plafond et donnent la vie aux peintures magistrales de cette
salle superbe. M. Carcano a mis beaucoup d'habileté dans sa
grande Vue du Lac Majeur, mais la tonalité générale est un
peu terne.

M. Ranzoni, qui suit vaillamment la méthode et la pratique
du regretté Cremona, se présente avec des Portraits dont deux
surtout se recommandent par la finesse, le relief, le charme de
l'expression. M. Conconi, autre élève de Cremona, a peint un
paysage : Air et Lumière, d'un effet sympathique, des portraits
vigoureusement brossés et un Intérieur de vieille église, où un
rayon de soleil se joue dans la pénombre. M. Rapetti est un paysa-
giste qui promet, on lui doit aussi un Portrait de femme, qui
lui a valu le prix de quatre mille francs décerné au peintre âgé
de trente ans au plus qui l'emporte en mérite sur tous les autres
exposants. M. Scgantini, plus jeune encore, révèle un peintre
hardi et souple en même temps; son portrait de femme rappelle
quelques bons portraits impressionnistes ; ses natures mortes
sont crânement enlevées. M. Achini a un tableautin : Pigeons,
plein de lumière, et un Enterrement d'une tristesse pénétrante
De M. Calderini, deux Paysages, et de M Go!a, deux fort
aimables Études de tète. Quant à M, Barbaglia, ses Portraits
sont d'une facture solide, et M. Favretto continue la série de ses
succès par une petite composition d'un coloris vibrant, que
l'Académie s'est empressée d'acheter; Favretto avait un bon
tableau au dernier Salon de Paris1 et est un des triomphateurs
du grand concours national de Turin.

Nous avons peu de chose à dire de la sculpture ; le nombre

des exposants est restreint et les marbres appellent les mêmes
critiques qui leur ont été adressées à l'Exposition Universelle
de 1878 : trop d'habileté de travail et pas assez d'étude et de
sérieux dans la composition. L'école napolitaine nous a heu-
reusement envoyé quelques petits bronzes intéressants; c'est
ainsi que nous avons de d'Orsi une petite figure de Napoli-
tain, et d'Alfano une Tête d'une belle tournure et deux
Pêcheurs. Grandi de Milan expose une Tête d'enfant bien enle-
vée, et Peduzzi une statue en bronze : Béatrice Cenci, qui est
assez énergique et d'une certaine puissance d'effet.

En résumé, l'exposition ne nous offre aucun ouvrage hors
ligne, mais elle a un assez bon ensemble : elle est surtout riche
en promesses qui se réaliseront, il faut l'espérer, pour la solen-
nité qui aura lieu l'année prochaine à Milan, le ior mai.

Les peintres italiens qui résident à Paris auront sans doute
à cœur de prouver qu'ils n'oublient pas leur patrie, en figurant
à cette importante exposition.

Il peut être utile de leur rappeler que les envois devront
être notifiés au Comité de l'Exposition artistique de j SS1, avant
le 15 janvier 1881, et être rendus à destination avant le
15 mars. Pour tous autres détails, s'adresser au même Comité
Palais des Archives d'Etat, à Milan.

— La ville de Crémone vient d'être cruellement éprouvée;
le vaste local où allait être installée l'Exposition industrielle et
artistique, a été totalement détruit par un incendie. Le Comité
s'est montré à la hauteur de sa tâche, en décidant immédiate-
ment, sans remise au lendemain , — comme ce n'est que trop
le décevant usage en Italie, —que l'exposition annoncée aurait
lieu quand môme. On veut l'inaugurer dans un des grands
palais de la ville.

— Le premier Salon de Florence organisé par la Société
Donatello, dont le président est le prince Corsini, Syndic de
cette ville, a été solennellement inauguré le lundi 13 septembre
par S. M. le roi d'Italie, qui a daigné accorder son haut patro-
nage à la Société.

L'exposition, dont nous rendrons compte, est excessivement
brillante et occupe tout le premier étage du Palais Serristori.

Pays-Bas. — Il est question d'organiser à Amsterdam une
Exposition universelle coloniale avec section d'exportation gé-
nérale et section d'art rétrospectif. L'inauguration aura lieu
en 1882.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

France. — M. Edmond Turquet, sous-secrétaire d'État des
Beaux-Arts, a commandé un grand camée allégorique de la
Fête nationale du 14 juillet, à M. Adolphe David, graveur sur
pierres fines, qui a obtenu une médaille au Salon de 1874.

— On se rappelle que lors de l'inauguration du monu-
ment élevé à la mémoire de Corot, sur les bords de l'étang
de Ville-d'Avray, M1'" Baretta, de la Comédie-Française, lut
une poésie de M. François Coppec.

Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts vient
de perpétuer, de la façon la plus gracieuse pour la charmante
artiste, le souvenir de cette journée.

Sur sa prière, un artiste décorateur de la manufacture de
Sèvres, M. Belet, s'est mis à l'œuvre et a exécuté le modèle d'un
vase en pâte dure, qui est un véritable chef-d'œuvre.

Cette pièce d'une grande valeur a la forme d'une urne
antique, avec des anses en bronze doré, ciselées avec beaucoup
d'art. Elle mesure soixante-dix centimètres de haut, et est de
couleur bleu de Sèvres grand feu.

Le sujet représenté est une vue de l'étang de Ville-d'Avray
avec la maison et le tombeau du maître. A droite on voit une

figure allégorique : une muse tenant une rose à la main. Au-
dessus ces mots :

Offert à M11' Baretta, par le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts.

Du côté opposé, se trouvent ces vers de Coppée, écrits en
lettres d'or :

Et près de la fontaine où vit sa chère image,

Portant comme aujourd'hui quelque éclatant hommage,

Je reviendrai souvent m'asseoir
A l'heure qui berçait si mollement son rêve,
Quand l'étang s'assombrit et quand au ciel se lève

La divine étoile du soir.

— Le 14 septembre, l'Opéra-Comique a inauguré, avec le
plus complet succès, la série de ses représentations populaires.

Le même soir, les nouveaux directeurs du Palais-Royal,
MM. Briet et Delcroix, recevaient un public choisi invité à
prendre inspection de leur théâtre, complètement transformé
par un architecte de beaucoup de goût, M. Paul Sédille.

1. Voir l'Art, 6= année, tome U, page 503
 
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