L' art: revue hebdomadaire illustrée (6.1880 (Teil 3))

LE SALON DE 1880. 87

engeance de journalistes découvrir dans leurs œuvres une foule d'intentions qui n'y ont jamais
été mises, — aménités que nous avons, il y a peu de jours, entendu développer en long, en
large et en travers par un de ces messieurs que la modestie n'étouffe pas précisément; — aussi
ce contempteur m'amusait-il singulièrement, car entre chaque mot perçait le vrai mobile de ses
rancunes : pur dépit de ce que Dame Critique ne s'occupe pas assez de son talent, très réel, très
grand, — je m'honore de l'avoir maintes fois imprimé — pas si grand toutefois qu'il daigne se
l'imaginer*

Quoi qu'il en soit, nous aurions dû signaler bien des mérites, qui nous ont forcément échappé

au milieu de la confusion sans égale de ce Salon de malheur, dirai-je; il m'a littéralement fait
faire mon Purgatoire sur terre et tout mon fanatisme artistique n'a pu triompher des migraines
et des accès de névralgie dont il m'a comblé.

Nous avons donc quelques droits à l'indulgence et j'espère qu'on nous accordera le bénéfice
des circonstances atténuantes en présence de notre empressement à réparer nos torts involontaires;
nous le faisons dans la limite du possible en publiant une importante série de dessins et de
gravures d'après des œuvres remarquables à des titres divers et que nous avons pour la plupart
revues ou, pour rester absolument vrai, bien vues pour la première fois depuis la clôture du

Salon.

Paul Leroi.

{La fin prochainement.)