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L'ART.
Le tome Ior va du pontificat de Martin V à celui de Pie II, et s'étend de l'année 1417 à
l'année 1464.
Le tome II tout entier est consacré au règne de Paul II (1464-1471). Le Vénitien Pietro
Barbo, pape sous le nom de Paul II, a été très décrié. M. Mûntz s'est fait avec chaleur et
autorité son défenseur, et les textes nombreux qu'il a publiés donnent à cette réhabilitation un
caractère définitif. Paul II, il n'en faudra plus douter, était un Mécène intelligent, un collection-
neur passionné. Les inventaires très précis de ses collections en font foi et permettent de
reconstituer la curieuse physionomie de cet amateur à la triple couronne. M. Mùntz le compare
fort habilement à ceux de ses illustres contemporains qui eurent les mêmes goûts et la même
passion, et traite en passant des collections italiennes du moyen âge et de la Renaissance.
Il conclut ainsi : « Ce pape est un des facteurs principaux, essentiels de ce grand mouvement qui
a son point de départ dans le règne de Nicolas V, et qui aboutit, dans les premières années du
xvi° siècle, aux splendeurs des pontificats de Jules II et de Léon X. » Ce jugement restera. Deux
volumes compléteront l'ouvrage, qui s'arrêtera au milieu du xvi° siècle.
La France, en installant à Rome une école de haute érudition, n'y est pas venue travailler
en égoïste. La première génération des membres de cette école, en échange de l'hospitalité qu'elle
recevait dans les archives et dans les bibliothèques romaines, a donné à la Ville éternelle la
première histoire critique et documentaire des arts à la cour des papes pendant la Renaissance.
C'était fonder une seconde fois l'établissement français non plus matériellement, sur les bords du
Tibre, mais dans l'estime de l'Europe savante et surtout dans le cœur des Italiens. Nous avons
déjà montré avec quel scrupule et quelle sagacité M. Mùntz avait accompli son devoir d'érudit.
On peut dire qu'il n'a pas moins honorablement fait œuvre de bon citoyen. Grâce à lui et à ses
collègues on a déjà des exemples recommandables et il y aura désormais de hautes traditions
dans la jeune colonie française du Palais Farnèse. C'étaient véritablement des maîtres que la
France avait envoyés là-bas comme ses premiers écoliers.
Louis Courajod.
CUL-DE-LAMPE DE F. MaGNINI.
tiré de l'ouvrage intitulé : « l'Augusta Ducale Basilica dell' Evangelista San Marco ».
In Venezia MDCCLXI. (Presso Antonio Zatta.)
L'ART.
Le tome Ior va du pontificat de Martin V à celui de Pie II, et s'étend de l'année 1417 à
l'année 1464.
Le tome II tout entier est consacré au règne de Paul II (1464-1471). Le Vénitien Pietro
Barbo, pape sous le nom de Paul II, a été très décrié. M. Mûntz s'est fait avec chaleur et
autorité son défenseur, et les textes nombreux qu'il a publiés donnent à cette réhabilitation un
caractère définitif. Paul II, il n'en faudra plus douter, était un Mécène intelligent, un collection-
neur passionné. Les inventaires très précis de ses collections en font foi et permettent de
reconstituer la curieuse physionomie de cet amateur à la triple couronne. M. Mùntz le compare
fort habilement à ceux de ses illustres contemporains qui eurent les mêmes goûts et la même
passion, et traite en passant des collections italiennes du moyen âge et de la Renaissance.
Il conclut ainsi : « Ce pape est un des facteurs principaux, essentiels de ce grand mouvement qui
a son point de départ dans le règne de Nicolas V, et qui aboutit, dans les premières années du
xvi° siècle, aux splendeurs des pontificats de Jules II et de Léon X. » Ce jugement restera. Deux
volumes compléteront l'ouvrage, qui s'arrêtera au milieu du xvi° siècle.
La France, en installant à Rome une école de haute érudition, n'y est pas venue travailler
en égoïste. La première génération des membres de cette école, en échange de l'hospitalité qu'elle
recevait dans les archives et dans les bibliothèques romaines, a donné à la Ville éternelle la
première histoire critique et documentaire des arts à la cour des papes pendant la Renaissance.
C'était fonder une seconde fois l'établissement français non plus matériellement, sur les bords du
Tibre, mais dans l'estime de l'Europe savante et surtout dans le cœur des Italiens. Nous avons
déjà montré avec quel scrupule et quelle sagacité M. Mùntz avait accompli son devoir d'érudit.
On peut dire qu'il n'a pas moins honorablement fait œuvre de bon citoyen. Grâce à lui et à ses
collègues on a déjà des exemples recommandables et il y aura désormais de hautes traditions
dans la jeune colonie française du Palais Farnèse. C'étaient véritablement des maîtres que la
France avait envoyés là-bas comme ses premiers écoliers.
Louis Courajod.
CUL-DE-LAMPE DE F. MaGNINI.
tiré de l'ouvrage intitulé : « l'Augusta Ducale Basilica dell' Evangelista San Marco ».
In Venezia MDCCLXI. (Presso Antonio Zatta.)