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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

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Soldi, Émile: Les arts de l'Amérique d'après "Pérou et Bolivie" par Charles Wiener, [2]
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Courrier de Florence
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https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0274

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23S L\

étapes, M. Wiener s'empare de l'esprit du lecteur sans effort
comme sans fatigue pour ce dernier; le fait scientifique se dé-
gage tout naturellement, nous assistons aux excursions, aux
fouilles, aux découvertes du voyageur, et le récit est si varié, si

RT.

richement émaillé de détails pittoresques et d'idées originales,
que le lecteur ne sait si c'est à l'artiste enthousiaste, au savant
consciencieux ou au brillant écrivain, qu'il doit décerner la
palme. Emile Soldi.

COURRIER DE FLORENCE

20 juillet 1880.

gfl uatre-vingt-neuf artistes toscans ont coopéré à la
| publication d'un magnifique album de 35 grandes
-4 feuilles qui a paru au mois de mai dernier, à Florence,
au profit des pauvres.

Tous ont voulu participer à cette œuvre de charité. Aussi
trouvons-nous dans cette riche et élégante publication des spé-
cimens précieux des talents les plus variés. Il y a là pour le
critique étranger tout un champ d'études nouvelles et de révéla-
tions intéressantes. A côté de noms illustres qui depuis long-
temps ont franchi la frontière et qui nous donnent des œuvres qui
nous charment sans plus nous étonner, nous trouvons une quan-
tité de noms moins connus, mais qui ont néanmoins une valeur
réelle. Ils nous offrent des planches pleines de fraîcheur, qui
frappent par un goût spécial de terroir et d'originalité locale ;
qualités bien précieuses aujourd'hui et qui deviennent plus
rares de jour en jour dans ce siècle où tout tend, même dans
l'art, à se niveler, à s'égaliser et par conséquent, hélas! à se
banaliser.

L'album florentin n'est point une publication ordinaire ; loin
de là. Le mérite incontestable des artistes qui y ont collaboré
et le soin avec lequel il est gravé en font un ouvrage qui restera
classé chez l'amateur à côté de ceux qui se sont produits en
France et en Angleterre avec le plus de succès.

Nous voudrions pouvoir donner une description détaillée
de la plupart des planches et citer tous les noms de ceux qui,
par leur charité au moins, ont acquis un droit à la reconnais-
sance publique; mais dans l'impossibilité où nous nous trouvons
de satisfaire à notre désir, dans l'espace qui nous est accordé,
nous devons nous limiter à citer à peu près au hasard.

MM. Francesco Gioli et G. Lessi se présentent tout d'abord
à nous avec deux charmantes compositions. Le premier nous
montre une Jeune bergère enlevant à une brebis son agneau.
Il y a là un joli mouvement bien compris et bien dessiné. Le
second nous transporte dans cette agréable promenade des
Caséines où deux jeunes femmes, bien modernes, regardent un
groupe de cavaliers qui se trouve à l'arrière-plan. Nous ne
jurerions pas ne pas avoir entendu leur babil et leurs obser-
vations bienveillantes. Tout cela est franchement local et plein
de cette lumière d'hiver si brillante, qui circule si librement
à travers les arbres dépouillés.

M. N. Cannicci nous présente Une Mère jouant avec son
enfant. C'est très crânement enlevé, à peu de frais, et cela dénote
un artiste sérieux.

M. A. Rontini, avec ses Deux enfants pleins de grâce et de
naïveté, nous montre qu'il sait allier à l'élégance de la compo-
sition le respect scrupuleux de la forme.

MM. G. Castellazzi et A. Giorgi ont d'intéressants dessins.
M. Niccola Sanesi nous reporte en plein moyen âge dans une
composition pleine de mouvement. Les lourdes tours crénelées
auront bien de la peine à résister au choc de ces guerriers pleins
d'ardeur. M. A. Tamburini a dessiné très joliment un Pifferaro
romain essayant son instrument ; il y a là plus que de la finesse
et de l'habileté ; il y a du sentiment. Les Religieuses au par-
loir, de M. A. Hollender, offrent tous les éléments d'un inté-
ressant tableau. Les études de tètes de MM. N. Barabino, Ade-
mollo et A. Cecioni sont bien comprises. La Petite dame si

1 élégante de M. P. Fontana est pleine de finesse et de distinc-
tion. MM. A. Ciseri et A. Mangilli sont des artistes de talent;
leurs croquis de têtes sont spirituellement enlevés.

M. F. Tricca a donné une amusante étude de quatre têtes

| riantes, qui témoignent d'une sérieuse observation de la nature

j et d'une appropriation facile et juste des types.

Citons en passant un petit paysage plein' de poésie, de
M. Senno; un bon dessin de genre, de M. G. Manicardi, et un
Pifferaro plein de caractère, de M. de Curten.

M. P. Saltini nous représente l'échoppe d'un vieux cordon-
nier au moment où sa non moins vieille compagne lui lit un
fort divertissant article de journal, tandis qu'il finit son déjeuner
en trempant son dernier biscuit dans son dernier verre de vin.

j Cette composition bien dessinée rend bien la franche et hon-
nête gaieté du vieil artisan sans tomber dans la trivialité et
l'exagération. Nous ne croyons pas nous tromper en prédisant
à cette œuvre un vrai succès.

Le Cavalier en faction de M. G. Fattori est largement
traité ; c'est d'une exécution grasse et assez correcte dans la
forme pour donner une excellente idée de l'artiste.

M. F. Vinea est un maître, il suffit de voir son Forgeron au
repos pour s'en convaincre. C'est dessiné avec une fougue, une
verve et une justesse d'observation admirables. Nous ne nous
arrêterons pas aux détails qu'un critique pointilleux pourrait
relever ; quand nous sommes en face d'une œuvre grandement
comprise et savamment exécutée, nous ne voulons pas chercher
au delà.

Le Gamin assis, riant et s'appuyant sur un balai, dessiné
par M. M. Manzi, est agréable, mais nous n'y trouvons pas cet
entrain et ce brio qui nous charment dans le dessin de
M. Vinea.

Les Trois Amis discutant au café sur un article de journal
sont pris sur le fait par M. E. Ximenes. C'est plein de vérité;
l'expression du personnage qui tient le journal est très heureu-
sement rendue.

Les sculpteurs sur bois sont célèbres à Florence. Deux
d'entre eux, MM. Barbetti et Baldanoli, ont donné de charmants
échantillons de leur savoir-faire comme dessinateurs. M. S. Ussi
est un orientaliste. Est-ce pour cela qu'il se croit obligé de ne
dessiner qu'au crayon rouge ?

Nous voici arrivés à l'excellente gravure de M. L. Paoletti.
C'est un paysage, Une lisière de forêt. Cela est tout baigné de
lumière et très personnel.

La Vieille tricoteuse, de M. H. du Chêne de Vère, est une
bonne chose ; la tête est pleine de caractère, elle dénote une
étude sérieuse de la nature ; l'exécution est un peu sèche, mais
l'école moderne nous a tellement habitués au «lâché,» que nous
avons peut-être l'œil gâté.

M. Bradley a fait mordre une belle et grande eau-forte dont
il semble avoir puisé le sujet sur quelque rive flamande, plutôt
qu'en Italie, mais peu importe. Ces barques sont bien groupées
et leurs grandes voiles se reflètent dans des eaux tranquilles et
claires. On trouve là le goût de l'arrangement, de la ligne har-
monieuse, ce goût qui fait défaut à tant d'artistes intelligents, et
dont l'absence les empêche de jamais arriver à la renommée,
parce qu'ils ne savent pas plaire.

C'est une charmante étude que celle de M. G. Muzzioli. Il
 
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