Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 3)

DOI article:
Vosmaer, Carel: Adriaan van Ostade, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0278

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
242 L'ART.

du paysage, et il fut désormais une des gloires de l'école de Haarlem ; dans sa maison de la
Kruisstraat, dont la façade était ornée de têtes sculptées, il peignit la légende de saint Bavon,
le patron de la ville de Haarlem, dans un paysage retraçant les environs de la ville. Là travail-
laient encore, — et je ne cite que les plus remarquables, — Albert van Ouwater, dont Maarten
van Heemskerck disait avec admiration : « Quelle manne céleste peut donc avoir nourri de tels
hommes! » Geraerd, surnommé van Sint Jans, d'après ses patrons les chevaliers de Saint-Jean;
puis, au xvie siècle, Johan van Scorel, que les anciens confrères appelaient ce le porte-lanterne
et le paveur de notre art » — expression qui peint le temps et le lieu. C'est lui qui le premier
montra le chemin de l'Italie, et qui, homme du monde, musicien, poète, parlant couramment
diverses langues, et, pour ne rien oublier, adroit à manier l'arbalète, donna en Hollande, par
sa culture universelle, l'exemple de la civilisation italienne. Enfin, Maarten van Heemskerck,
Cornelis van Haarlem, tous deux nourris de l'art italien et pratiquant la grande peinture histo-
rique ; et, pour terminer, Karel van Mander, le Vasari hollandais — comme on dirait dans le
style de ce temps-là.

Pendant la jeunesse d'Adriaan van Ostade, et dès sa naissance en 1610, la jolie ville de
Haarlem, sa ville natale, avait une physionomie toute moderne. Du moyen âge subsistait, comme
un reste antédiluvien, le grand Saint-Bavon ; on trouvait encore quelques rares traces de la
végétation gothique. Par-ci par-là on apercevait un arc en tiers point et une moulure ogivale ;
un des joyaux des derniers temps de l'époque gothique brillait encore dans la ceinture de murs
et de boulevards qui entourait la ville; et les clochettes de Damiate tintaient en proclamant la
gloire des héros du moyen âge. Mais les châteaux de Breederode, de Cleef et de Velzen ne
montraient déjà que des ruines, pittoresques motifs pour les paysagistes harlemois. L'horrible
siège de 1573 avait élevé une barrière entre le passé et le présent. Avec l'avènement de la
Renaissance un esprit nouveau s'était fait jour et avait posé son empreinte sur la ville. Partout,
dans les édifices publics et privés, l'architecture de la Renaissance étalait les vives couleurs de
ses briques rouges et les sculptures de ses pierres de taille; partout s'élançaient les pignons
pointus au-dessus des portes à beaux encadrements et des fenêtres à arcs surbaissés ou en anse
de panier. Cette architecture avait encore érigé des tourelles en forme de minarets, et des églises
selon les cinq ordres, et une halle à la viande, qui, par la grâce et l'opulence de ses ornements,
fut un des chefs-d'œuvre de ce style.

En dehors des portes à entablement dorique, s'étendaient, d'un côté, le joli bois et les frais
pâturages, de l'autre la large rangée des dunes, avec leurs bouquets d'arbres et leurs cimes
sablonneuses qui étincelaient au soleil. Du sommet de ces hauteurs on voyait, au-delà des bois
et des prairies où blanchissaient les toiles, s'étendre la ville au milieu de laquelle se dressait
la grande silhouette de Saint-Bavon; plus loin encore on apercevait le scintillement des eaux du
lac de Haarlem. Quand le soleil brille, quand sous l'azur les nuages blancs aux ombres gris-
perle se déroulent lentement, alors ce paysage subit des variations de lumière et d'ombre, d'où
résultent à tout moment de nouvelles combinaisons de groupes et de plans, jusqu'aux extrémités
de l'horizon; alors tout cela luit, scintille et vibre dans un luxe infini de couleurs et de tons...

Comment s'étonner qu'ici naissent des peintres !

Adriaan naquit à Haarlem au mois de décembre 1610.

Cela résulte avec certitude des recherches de M. le docteur van der Willifiren. Dans les
registres de baptême de Haarlem on trouve, à la date du 10 décembre 1610, la mention du
baptême d'Adriaan, fils de Jan Hendricx, d'Eyndhoven, et de Janneke Hendriksen, et ' au
2 juin 1621, même mention pour Isack, issu des mêmes parents. Ces noms et ces dates ont
toujours été associés aux Ostade, et il résulte d'autres pièces qu'il s'agit ici indubitablement de
leurs père et mère.

Ce Jan Hendricx était originaire d'Eyndhoven, ville du Brabant septentrional; mais, en 160),
il était déjà bourgeois de Haarlem. Il avait encore d'autres enfants, parmi lesquels nous nomme-
rons Jan et Lysbeth; or ces deux derniers, avec Adriaan et Isack, sont donnés comme frère et
sœur avec le nom tYOstade, dans une pièce authentique de i6fO. Ils avaient donc le même père
 
Annotationen