UNE ŒUVRE INÉDITE DE JEAN BULLANT OU DE SON ÉCOLE.
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annote en marge par un académicien vivant au milieu du
xvme siècle, ajoute : « Adjoint-professeur le 28 septembre 1715
et mort à Varzy, le 10 octobre 1729, âgé de 75 ans. »
Ce bas-relief provient des anciennes salles de l'Académie de
peinture et sculpture au Louvre. Il n'avait pas été destiné aux
caresses de la gelée et de la pluie.
II. — Morceau de réception de Jean Cornu en 16S1, ainsi
décrit dans Guérin {Description de l'Académie^ p. 131) : « Bas-
relief de marbre de même grandeur (2 pieds, 4 pouces en quarré).
Le sujet de ce bas-relief avoit déjà été représenté en peinture
par M. Boulogne-le-Père : Une femme qui donne de son lait à
son père, condamné à mourir de faim dans une prison, pour luy
prolonger la vie, et un petit enfant qui témoigne n'être pas con-
tent du vol que l'on luy fait. La différence de traiter le même
sujet marque au moins la fécondité des Arts du dessin; par
M. Cornu (Jean), né à Paris, reçu académicien, le 5 juillet 1681,
élu adjoint-professeur le 14 juillet 1704 et professeur le
30 décembre 1706. Mort à Lisieux le 21 août 1710, âgé de
60 ans. » Cf. également, dans les Mémoires inédits sur la vie et les
ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et sculp-
ture, tome I01', p. 214, 215, le « Discours sur un bas-relief de la
Charité Romaine que M. Cornu a donné pour sa réception le
5 juillet 1681. »
Ce bas-relief provient des anciennes salles de FAcadémie de
peinture et sculpture. Même observation que pour le n° I.
III. — Fragment d'une frise sculptée provenant du château
d'Ecouen. — Alexandre Lenoir, dans son rapport à M. de Vau-
blanc, en 1816, s'est exprimé ainsi au sujet de l'entrée de ce mo-
nument au musée des Petits-Augustins : « N° 154 — Acquisition
faite à M. Balleux, marbrier "— Plusieurs colonnes cannelées,
chapiteaux, socles et autres morceaux d'architecture du
xvi" siècle en pierre de liais de Sentis exécutés par Jean Bullant
provenant de la partie démolie du château d'Ecouen. » Cette
acquisition avait été faite en partie par Lenoir afin d'arranger et
de compléter la chapelle funéraire de Henri II et de Catherine
de Médicis au Musée des Monuments français, et le marchand
Balleux n'avait probablement été que le bailleur de fonds en
fournissant les avances nécessaires au fondateur du Musée des
Petits-Augustins; car tous ces fragments appartenaient à un
citoyen nommé Honoré. On lit en effet dans la sixième édition
du catalogue de Lenoir, parue en l'an X, page 201 : « J'ai acheté
du consentement du ministre, au citoyen Honoré, propriétaire
à Écouen, six colonnes cannelées, avec leurs chapiteaux et leurs
bases; deux plafonds arabesques magnifiquement sculptés; des
frises et des bas-reliefs provenant de l'ancien perystile (sic) du
château d'Ecouen, pour composer la porte d'entrée de la
chambre sépulcrale de Henri II. »
On lit également dans un État des dépenses faites au Musée
des monumens français qui ont été soldées dans le courant de
l'an IX, conformément aux autorisations du ministre de l'inté-
rieur (le citoyen Chaptal), inséré dans la môme édition du cata-
logue, p. 377 : « ... 18° Avances faites par moi pour le transport des
statues du citoyen Donjeux, des colonnes, etc., acquises au citoyen
Honoré, à Écouen, et acquisition d'une boiserie d'ébène ornée
de bas-relief, le tout monte à 465 francs... 200. Payé par moi au
citoyen Honoré, propriétaire à Écouen, pour l'acquisition d'un
ancien portique du château d'Ecouen, colonnes, bas-reliefs,
frises, etc., pour ce, 500 francs. »
Voici d'ailleurs comment Lenoir a constaté cette acquisition
dans son journal (Alexandre Lenoir, son journal et le Musée des
Voici maintenant la lettre écrite par Lenoir, pour provoquer
cette utile acquisition. Cette lettre contient un inventaire com-
plet des fragments cédés par le citoyen Honoré : « Paris, le
17 messidor an IX de la République. Alexandre Lenoir, au mi-
nistre de l'intérieur. — Citoyen ministre, le citoyen Honoré, de-
meurant à Écouen, lors de la démolition d'une galerie extérieure
du château d'Ecouen, qui se fit en 1787. par ordre du ci-devant
propriétaire du château, se rendit acquéreur d'une partie de cette
belle architecture. Aujourd'hui, le citoyen Honoré, n'étant plus
dans l'intention de l'employer comme il en avait l'intention, me
propose, pour l'ornement du musée des monumens français et
à titre d'échange, les parties les plus intéressantes et les mieux
conservées de cette galerie.
« Voici la note de ces morceaux dont l'invention et l'exécu-
Avant-corps de la cou» du château d'Ecouen.
Fac-similé de la planche gravée par Baltard.
(Paris et ses monuments; licouen, pl. 5.)
tion est due à Jean Bullant, architecte particulier d'Anne de
Montmorency :
« i° Quatre panneaux arabesques peints sur verre, dessinés
par Jean Bullant et exécutés, à ce que l'on croit, par Bernard
Palissy ;
« 2° Deux moitiés de colonnes cannelées de neuf pieds de
haut;
« 3° Quatre colonnes cannelées en pierre et de la même
proportion ;
monuments français, p. 162, n» 1067) : le 24 thermidor an IX, le « 4° Deux chapiteaux d'ordre dorique ornés de sculptures
ministre autorise la vente de plusieurs débris de marbre d'un
piédestal et d'une figure jusqu'à concurrence de 500 francs pour
l'acquit fait à M. Honoré, propriétaire à Écouen, de plusieurs
colonnes et demi-colonnes cannelées, en pierre de liais, de chapi-
teaux, bases, bas-reliefs et plafonds aussi en pierre provenant des
démolitions d'une ancienne galerie à Écouen. Le reçu signé
Honoré, et les marbres : Louis François.
tenant à un encadrement d'architecture;
« 50 Les bases idem;
« 6° Deux moitiés de chapiteau, idem, ornés de même;
« 7" Neuf morceaux de la frise, composée de parères, de tètes
de victimes et de groupes d'armures, etc. ;
« 8» Un bas-relief représentant le génie de la guerre;
x 9° Deux chapiteaux de piédestaux d'un très beau profil ;
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annote en marge par un académicien vivant au milieu du
xvme siècle, ajoute : « Adjoint-professeur le 28 septembre 1715
et mort à Varzy, le 10 octobre 1729, âgé de 75 ans. »
Ce bas-relief provient des anciennes salles de l'Académie de
peinture et sculpture au Louvre. Il n'avait pas été destiné aux
caresses de la gelée et de la pluie.
II. — Morceau de réception de Jean Cornu en 16S1, ainsi
décrit dans Guérin {Description de l'Académie^ p. 131) : « Bas-
relief de marbre de même grandeur (2 pieds, 4 pouces en quarré).
Le sujet de ce bas-relief avoit déjà été représenté en peinture
par M. Boulogne-le-Père : Une femme qui donne de son lait à
son père, condamné à mourir de faim dans une prison, pour luy
prolonger la vie, et un petit enfant qui témoigne n'être pas con-
tent du vol que l'on luy fait. La différence de traiter le même
sujet marque au moins la fécondité des Arts du dessin; par
M. Cornu (Jean), né à Paris, reçu académicien, le 5 juillet 1681,
élu adjoint-professeur le 14 juillet 1704 et professeur le
30 décembre 1706. Mort à Lisieux le 21 août 1710, âgé de
60 ans. » Cf. également, dans les Mémoires inédits sur la vie et les
ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et sculp-
ture, tome I01', p. 214, 215, le « Discours sur un bas-relief de la
Charité Romaine que M. Cornu a donné pour sa réception le
5 juillet 1681. »
Ce bas-relief provient des anciennes salles de FAcadémie de
peinture et sculpture. Même observation que pour le n° I.
III. — Fragment d'une frise sculptée provenant du château
d'Ecouen. — Alexandre Lenoir, dans son rapport à M. de Vau-
blanc, en 1816, s'est exprimé ainsi au sujet de l'entrée de ce mo-
nument au musée des Petits-Augustins : « N° 154 — Acquisition
faite à M. Balleux, marbrier "— Plusieurs colonnes cannelées,
chapiteaux, socles et autres morceaux d'architecture du
xvi" siècle en pierre de liais de Sentis exécutés par Jean Bullant
provenant de la partie démolie du château d'Ecouen. » Cette
acquisition avait été faite en partie par Lenoir afin d'arranger et
de compléter la chapelle funéraire de Henri II et de Catherine
de Médicis au Musée des Monuments français, et le marchand
Balleux n'avait probablement été que le bailleur de fonds en
fournissant les avances nécessaires au fondateur du Musée des
Petits-Augustins; car tous ces fragments appartenaient à un
citoyen nommé Honoré. On lit en effet dans la sixième édition
du catalogue de Lenoir, parue en l'an X, page 201 : « J'ai acheté
du consentement du ministre, au citoyen Honoré, propriétaire
à Écouen, six colonnes cannelées, avec leurs chapiteaux et leurs
bases; deux plafonds arabesques magnifiquement sculptés; des
frises et des bas-reliefs provenant de l'ancien perystile (sic) du
château d'Ecouen, pour composer la porte d'entrée de la
chambre sépulcrale de Henri II. »
On lit également dans un État des dépenses faites au Musée
des monumens français qui ont été soldées dans le courant de
l'an IX, conformément aux autorisations du ministre de l'inté-
rieur (le citoyen Chaptal), inséré dans la môme édition du cata-
logue, p. 377 : « ... 18° Avances faites par moi pour le transport des
statues du citoyen Donjeux, des colonnes, etc., acquises au citoyen
Honoré, à Écouen, et acquisition d'une boiserie d'ébène ornée
de bas-relief, le tout monte à 465 francs... 200. Payé par moi au
citoyen Honoré, propriétaire à Écouen, pour l'acquisition d'un
ancien portique du château d'Ecouen, colonnes, bas-reliefs,
frises, etc., pour ce, 500 francs. »
Voici d'ailleurs comment Lenoir a constaté cette acquisition
dans son journal (Alexandre Lenoir, son journal et le Musée des
Voici maintenant la lettre écrite par Lenoir, pour provoquer
cette utile acquisition. Cette lettre contient un inventaire com-
plet des fragments cédés par le citoyen Honoré : « Paris, le
17 messidor an IX de la République. Alexandre Lenoir, au mi-
nistre de l'intérieur. — Citoyen ministre, le citoyen Honoré, de-
meurant à Écouen, lors de la démolition d'une galerie extérieure
du château d'Ecouen, qui se fit en 1787. par ordre du ci-devant
propriétaire du château, se rendit acquéreur d'une partie de cette
belle architecture. Aujourd'hui, le citoyen Honoré, n'étant plus
dans l'intention de l'employer comme il en avait l'intention, me
propose, pour l'ornement du musée des monumens français et
à titre d'échange, les parties les plus intéressantes et les mieux
conservées de cette galerie.
« Voici la note de ces morceaux dont l'invention et l'exécu-
Avant-corps de la cou» du château d'Ecouen.
Fac-similé de la planche gravée par Baltard.
(Paris et ses monuments; licouen, pl. 5.)
tion est due à Jean Bullant, architecte particulier d'Anne de
Montmorency :
« i° Quatre panneaux arabesques peints sur verre, dessinés
par Jean Bullant et exécutés, à ce que l'on croit, par Bernard
Palissy ;
« 2° Deux moitiés de colonnes cannelées de neuf pieds de
haut;
« 3° Quatre colonnes cannelées en pierre et de la même
proportion ;
monuments français, p. 162, n» 1067) : le 24 thermidor an IX, le « 4° Deux chapiteaux d'ordre dorique ornés de sculptures
ministre autorise la vente de plusieurs débris de marbre d'un
piédestal et d'une figure jusqu'à concurrence de 500 francs pour
l'acquit fait à M. Honoré, propriétaire à Écouen, de plusieurs
colonnes et demi-colonnes cannelées, en pierre de liais, de chapi-
teaux, bases, bas-reliefs et plafonds aussi en pierre provenant des
démolitions d'une ancienne galerie à Écouen. Le reçu signé
Honoré, et les marbres : Louis François.
tenant à un encadrement d'architecture;
« 50 Les bases idem;
« 6° Deux moitiés de chapiteau, idem, ornés de même;
« 7" Neuf morceaux de la frise, composée de parères, de tètes
de victimes et de groupes d'armures, etc. ;
« 8» Un bas-relief représentant le génie de la guerre;
x 9° Deux chapiteaux de piédestaux d'un très beau profil ;