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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Italiens
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Lodovico Ariosto
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0085

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LODOVICO ARIOSTO.

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Thisbé, et la représenta avec ses quatre frères et ses cinq sœurs , à la
manière des enfants , ce qui fit dire qu’il avait eu une muse pour nour-
rice. Comme Dante et Pétrarque, Ludovic eut en horreur ce qu’il ap-
pelait les balivernes du droit civil et canonique. Adolescent, il eut
pour guide dans les hautes facultés Gregorio de Spolète, qui lui dé-
voila les charmes les plus secrets de la langue latine. La lecture de
Plaute lui donna le désir de l’imiter dans la Fermière et dans les Sup-
posés. Bientôt la fortune ennemie, après lui avoir enlevé son maître,
qui alla mourir en France, le priva de son père et de son frère bien-
aimé Pandolfo. Demeuré ainsi le chef de la famille, le devoir comme
la tendresse lui fit embrasser la rude tâche de pourvoir à l’éducation
de cinq frères et de cinq sœurs, de développer le cœur et l’esprit des
uns, de marier les autres à Marthe et à Marie. II se délassait de ses fa-
tigues par la composition d’odes italiennes et latines, qui lui acquirent
une telle réputation, que le cardinal Hippolyte d’Este désira l’avoir au
nombre de ses gentilshommes, mais comme cavalier plutôt que comme
poète, incapable qu’il était de pénétrer le divin génie de l’Arioste. Néan-
moins, en 1509, il lui confia deux ambassades auprès du pape Jules II,
pour l’engager à secourir le duc Alphonse , frère d’Hippolyte, contre
Venise. Il ignorait que le rusé pontife, qui avait d’abord fomenté la ligue
de Cambrai pour briser l’orgueil vénitien , s’était rapproché de la Ré-
publique , lorsqu’il avait vu trop près de lui les armes puissantes de la
France. Le mauvais succès de cette négociation n’empêcha pas l’Arioste
de retourner à Rome l’année suivante pour apaiser le courroux ponti-
fical à l’égard d’Alphonse, coupable de n’avoir pas trahi la France.
Dans cette seconde ambassade l’Arioste courut risque de la vie, carie
terrible Jules, emporté par son impétuosité naturelle, l’aurait fait
jeter dans la mer s’il n’eût trouvé moyen de s’échapper. Négocia-
teur habile, il ne manquait pas non plus de ce courage qui est la
première vertu du citoyen, comme on le vit au combat sur le Pô, où
s’étant emparé d’un navire ennemi, il décida la victoire en faveur de
son parti. Ferrare possédait donc en lui un loyal et valeureux citoyen;
mais elle avait surtout un magnifique génie, qui durant plus de onze
années, sans se laisser détourner par les ennuis domestiques , par de
fréquents voyages, par les emplois publics, entretint ces sublimes rêve-
ries d’où sortit Roland furieux. C’est à l’âge de trente et un ans qu’il
avait commencé ce poème dans le dessein d’immortaliser le cardinal
Hppolyte d’Este, qui ne se contenta pas d’être ingrat envers l’auteur,
mais qui, incapable de comprendre le merveilleux de son ouvrage, osa
lui dire un jour : « Où diable , messer Lodovico, avez-vous pris tant
de balivernes ( coglionerie}^ »
1 Je mets un mot honnête pour un qui ne l’est pas. On dit que l’Arioste répondit à
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