IBernarW IDavanjati
’ai reproché d’autres fois à la plupart de nos mo-
dernes d’avoir un style barbare et hérissé de tour-
nures étrangères, et j’ai cité les écrits de quelques
anciens pour servir d’avertissement et d’exemple à
la génération présente. Un défaut qui vient à la
suite de ceux-là, c’est de dire peu ou rien en beau-
- coup de paroles , défaut trop commun parmi nous
et dont je voudrais qu’on pût corriger notre litté-
rature, par l’exemple d’un écrivain qui égale parfois
Tacite par la concision et l’énergie de l’expression.
Bernardo Davanzati naquit à Florence en 1529, et,
comme c’étaitl’usage parmi beaucoup de ses concitoyens,
il s’adonna, dans sa jeunesse, au commerce, qu’il exerça
d’abord à Lyon, puis dans sa patrie, sans négliger pour cela
les études littéraires, pour lesquelles il s’était épris tout à
coup d’une vive passion. Ses talents joints à la droiture de
son caractère le firent nommer à plusieurs offices de ma-
gistrat qu’il remplit avec honneur et avec une éloquence qui, comme une
monnaie d’or, renfermait, sous un mince volume, une grande valeur.
Il porta la même sagesse dans ses affaires domestiques, et, après avoir
donné à la république de vertueux fils, dignes rejetons d’un grand ci-
toyen, il termina, en 1606, son honorable vieillesse.
’ai reproché d’autres fois à la plupart de nos mo-
dernes d’avoir un style barbare et hérissé de tour-
nures étrangères, et j’ai cité les écrits de quelques
anciens pour servir d’avertissement et d’exemple à
la génération présente. Un défaut qui vient à la
suite de ceux-là, c’est de dire peu ou rien en beau-
- coup de paroles , défaut trop commun parmi nous
et dont je voudrais qu’on pût corriger notre litté-
rature, par l’exemple d’un écrivain qui égale parfois
Tacite par la concision et l’énergie de l’expression.
Bernardo Davanzati naquit à Florence en 1529, et,
comme c’étaitl’usage parmi beaucoup de ses concitoyens,
il s’adonna, dans sa jeunesse, au commerce, qu’il exerça
d’abord à Lyon, puis dans sa patrie, sans négliger pour cela
les études littéraires, pour lesquelles il s’était épris tout à
coup d’une vive passion. Ses talents joints à la droiture de
son caractère le firent nommer à plusieurs offices de ma-
gistrat qu’il remplit avec honneur et avec une éloquence qui, comme une
monnaie d’or, renfermait, sous un mince volume, une grande valeur.
Il porta la même sagesse dans ses affaires domestiques, et, après avoir
donné à la république de vertueux fils, dignes rejetons d’un grand ci-
toyen, il termina, en 1606, son honorable vieillesse.