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ersonne, à mon avis, ne fut doué d’une plus grande
puissance d’imagination, personne n’eut un gé-
nie plus véritablement italien que l’Arioste, dont
le souvenir seul réveille en moi un sentiment de
respect et d’affection patriotique. Vraiment, en ra-
contant les chevaleresques entreprises qui eurent
pour théâtre la France, l’Afrique et l’Asie, la bril-
lante fantaisie du poète s’envole-t-elle loin du
sol natal, les lieux les plus sauvages sont animés par
lui des éclatantes beautés qui font la richesse de l’Ita-
lie , et respirent l’air de cette patrie, à laquelle il
avait voué un amour si profond, qu’il n’eut jamais
la force de s’en éloigner, comme lui-même nous l’ap-
prend dans ses satires. Amour aveugle peut-être ? non :
car le poète amoureux du soleil, des collines, des vallons,
de toute l’harmonie d’une nature privilégiée, pouvait-il
porter sa pensée au delà de l’Italie? O délices , depuis long-
temps perdues , pourquoi suis-je obligé de vous rappeler à mon sou-
venir !
Ludovic Arioste naquit dans la cité de Reggio, le 8 septembre 1474,
de Niccolo degli Ariosti, gentilhomme ferrarais , et de Daria de’ Maga-
luzzi ,de Reggio. Agé de dix ans à peine il mit en dialogue l’histoire de
ersonne, à mon avis, ne fut doué d’une plus grande
puissance d’imagination, personne n’eut un gé-
nie plus véritablement italien que l’Arioste, dont
le souvenir seul réveille en moi un sentiment de
respect et d’affection patriotique. Vraiment, en ra-
contant les chevaleresques entreprises qui eurent
pour théâtre la France, l’Afrique et l’Asie, la bril-
lante fantaisie du poète s’envole-t-elle loin du
sol natal, les lieux les plus sauvages sont animés par
lui des éclatantes beautés qui font la richesse de l’Ita-
lie , et respirent l’air de cette patrie, à laquelle il
avait voué un amour si profond, qu’il n’eut jamais
la force de s’en éloigner, comme lui-même nous l’ap-
prend dans ses satires. Amour aveugle peut-être ? non :
car le poète amoureux du soleil, des collines, des vallons,
de toute l’harmonie d’une nature privilégiée, pouvait-il
porter sa pensée au delà de l’Italie? O délices , depuis long-
temps perdues , pourquoi suis-je obligé de vous rappeler à mon sou-
venir !
Ludovic Arioste naquit dans la cité de Reggio, le 8 septembre 1474,
de Niccolo degli Ariosti, gentilhomme ferrarais , et de Daria de’ Maga-
luzzi ,de Reggio. Agé de dix ans à peine il mit en dialogue l’histoire de