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et historien, digne fils de cette terre qui pro-
duisit Tacite, Tite Live, Machiavel et Guicciar-
dini, s’éleva souvent à la même hauteur que
ces grands hommes. Il eut surtout le mérite de
conserver malgré sa pauvreté l’indépendance de
son caractère, et si, d’un côté, la gloire et la puis-
sance des monarques vivants ne l’empêchèrent
point de flétrir leurs attentats, il fut, de l’autre,
assez ami de la liberté des peuples pour ne pas craindre
de stigmatiser ceux qui abusent de ce nom sacré pour
la rendre odieuse par leurs excès.
L’humble bourg de Saint-Georges, dans la province
d’ivrée, donna naissance à Carlo Botta, le 6 novembre
1766. Ce fut une compensation que le ciel accordait au Pié-
mont qui voyait le même jour Lagrange appelé à la direction
de l’Académie de Berlin. Fils d’un médecin estimé, il suivit
la carrière de son père, et reçu docteur à dix-neuf ans, il
avait poussé très-avant ses études, quand la révolution de 89, en déra-
cinant les antiques bases de la France, remplit de terreur les monar-
ques de l’Europe. Le roi de Piémont, qui redoutait l’invasion des
idées nouvelles, ne pardonna point à leurs généreux propagateurs.
Botta, âgé de vingt-cinq ans, et qui rêvait inconsidérément comme
et historien, digne fils de cette terre qui pro-
duisit Tacite, Tite Live, Machiavel et Guicciar-
dini, s’éleva souvent à la même hauteur que
ces grands hommes. Il eut surtout le mérite de
conserver malgré sa pauvreté l’indépendance de
son caractère, et si, d’un côté, la gloire et la puis-
sance des monarques vivants ne l’empêchèrent
point de flétrir leurs attentats, il fut, de l’autre,
assez ami de la liberté des peuples pour ne pas craindre
de stigmatiser ceux qui abusent de ce nom sacré pour
la rendre odieuse par leurs excès.
L’humble bourg de Saint-Georges, dans la province
d’ivrée, donna naissance à Carlo Botta, le 6 novembre
1766. Ce fut une compensation que le ciel accordait au Pié-
mont qui voyait le même jour Lagrange appelé à la direction
de l’Académie de Berlin. Fils d’un médecin estimé, il suivit
la carrière de son père, et reçu docteur à dix-neuf ans, il
avait poussé très-avant ses études, quand la révolution de 89, en déra-
cinant les antiques bases de la France, remplit de terreur les monar-
ques de l’Europe. Le roi de Piémont, qui redoutait l’invasion des
idées nouvelles, ne pardonna point à leurs généreux propagateurs.
Botta, âgé de vingt-cinq ans, et qui rêvait inconsidérément comme