Ôfnrta îlallrtvitini)
l est difficile de donner une idée des ravages cau-
sés par la corruption du goût au xvne siècle. Elle
n’infecta pas seulement les bas-fonds de la littéra
5 ture, elle gagna les hauteurs, et les plus grands es-
X .prits de l’époque crurent que la perfection de l’art
^consistait à torturer la pensée et à l’étendre sur le
lit de Procuste. Dire quelles puérilités, quelles
monstruosités cette préoccupation générale fit naî-
tre, est impossible, et c’est pourquoi nous devons
savoir gré aux écrivains qui, comme Pallavicino, élevés
au cœur de cette époque, se gardèrent de la corruption
universelle.
Sforza Pallavicino naquit en 1607, à Rome, du mar-
quis Alexandre et de Françoise Sforza, des ducs de Se-
7A gni. Bien que l’aîné de la famille, l’éclat du haut rang où il
ÆL était destiné ne fit rien sur lui, et il entra dans la prélature,
pour devenir une des lumières de la chrétienté. Gouverneur
d’Iesi, d’Orvieto et de Camerini, il ne tarda pas à renoncer aux char-
ges publiques et entra, à vingt-neuf ans, dans le couvent des Jésuites à
Rome, au grand désespoir de son père. La multitude des affaires où il
fut employé pour le bien de la compagnie, les lectures de philosophie
et de théologie, l’examen des évêques dont on le chargea, les diverses
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l est difficile de donner une idée des ravages cau-
sés par la corruption du goût au xvne siècle. Elle
n’infecta pas seulement les bas-fonds de la littéra
5 ture, elle gagna les hauteurs, et les plus grands es-
X .prits de l’époque crurent que la perfection de l’art
^consistait à torturer la pensée et à l’étendre sur le
lit de Procuste. Dire quelles puérilités, quelles
monstruosités cette préoccupation générale fit naî-
tre, est impossible, et c’est pourquoi nous devons
savoir gré aux écrivains qui, comme Pallavicino, élevés
au cœur de cette époque, se gardèrent de la corruption
universelle.
Sforza Pallavicino naquit en 1607, à Rome, du mar-
quis Alexandre et de Françoise Sforza, des ducs de Se-
7A gni. Bien que l’aîné de la famille, l’éclat du haut rang où il
ÆL était destiné ne fit rien sur lui, et il entra dans la prélature,
pour devenir une des lumières de la chrétienté. Gouverneur
d’Iesi, d’Orvieto et de Camerini, il ne tarda pas à renoncer aux char-
ges publiques et entra, à vingt-neuf ans, dans le couvent des Jésuites à
Rome, au grand désespoir de son père. La multitude des affaires où il
fut employé pour le bien de la compagnie, les lectures de philosophie
et de théologie, l’examen des évêques dont on le chargea, les diverses
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