IDwfrata Satura
'est un grand bonheur pour de jeunes esprits,
qui s’imaginent mériter le nom de poètes en ri-
mant des bouquets àPhilis et à Chloris, de rencon-
trer des maîtres sages et habiles pour les remettre
dans le droit chemin. C’est ainsi que Diodata ,
après s’être laissée aller, dans sa première jeunesse,
aux dangereux attraits de l’improvisation, dut à
deux hommes éminents, Caluso et Denina, de re-
noncer à cette célébrité fugitive pour une gloire plus
durable.
Diodata Saluzzo naquit à Turin en 1774. Fille du
comte Angelo, qui tirait son origine des anciens sei-
gneurs de Salaces, elle montra déjà dès ses plus tendres
années, par un privilège assez commun parmi nous, que les
vers et le sentiment de l’harmonie sont le don naturel de toute
âme née sous le beau ciel de l’Italie. Le malheur fut qu’elle
vint au monde dans un temps où les rimeurs de l’Arcadie
donnaient le ton à toute la littérature. Quelques traces de leurs fades pué-
rilités se retrouvent dans les premières poésies de Diodata , qui, bien
qu’elle habitât un palais, se plaisait à décrire le soleil dorant un chaume
rustique et à conduire les brebis à des bergeries inconnues pour elle.
Aussi l’Arcadie, après lui avoir décerné le nom de Glaucilla Eurotea,
'est un grand bonheur pour de jeunes esprits,
qui s’imaginent mériter le nom de poètes en ri-
mant des bouquets àPhilis et à Chloris, de rencon-
trer des maîtres sages et habiles pour les remettre
dans le droit chemin. C’est ainsi que Diodata ,
après s’être laissée aller, dans sa première jeunesse,
aux dangereux attraits de l’improvisation, dut à
deux hommes éminents, Caluso et Denina, de re-
noncer à cette célébrité fugitive pour une gloire plus
durable.
Diodata Saluzzo naquit à Turin en 1774. Fille du
comte Angelo, qui tirait son origine des anciens sei-
gneurs de Salaces, elle montra déjà dès ses plus tendres
années, par un privilège assez commun parmi nous, que les
vers et le sentiment de l’harmonie sont le don naturel de toute
âme née sous le beau ciel de l’Italie. Le malheur fut qu’elle
vint au monde dans un temps où les rimeurs de l’Arcadie
donnaient le ton à toute la littérature. Quelques traces de leurs fades pué-
rilités se retrouvent dans les premières poésies de Diodata , qui, bien
qu’elle habitât un palais, se plaisait à décrire le soleil dorant un chaume
rustique et à conduire les brebis à des bergeries inconnues pour elle.
Aussi l’Arcadie, après lui avoir décerné le nom de Glaucilla Eurotea,