3nUn JFranrwco (Bratnnt.
e que l’on admire dans les Conteurs que nous
venons de faire passer sous les yeux du lecteur,
c’est le génie de cette langue italienne qui se prête
avec une souplesse admirable à toutes les formes
de style. Mais le mérite de l’invention n’est pas ce
qui frappe en eux. Après tout, la plupart de ces
Nouvelles se ressemblent; c’est toujours et partout
l’imitation de Boccace , non-seulement dans le
style, mais encore dans le choix des sujets et la pein-
ture des caractères. Un seul dans le nombre égale
peut-être l’auteur du Décaméron par la perfection do
son style qui lui appartient en propre, et le surpasse
quelquefois par la nouveauté et l’invention merveilleuse
de ses sujets qui ne le cèdent en rien aux compositions des
romanciers modernes les plus célèbres.
Anton Francesco Grazzini, dit L asc a,’ naquit à Florence
en 1503. Ce surnom de Lasca (le gardon) lui vint de l’Aca-
démie des Humides, dont chaque membre avait la manie de s’affubler
d’un nom de poisson. Gelli fut bonnetier, Burchiello barbier, Grazzini
apothicaire1. Esprit fin et original, ce dernier put dire de lui-même :
1 L’apothicairerie de Lasca, presque en face du Baptistère, existe encore et porte ta
même enseigne deJ Moro. ( Note du traducteur. )
e que l’on admire dans les Conteurs que nous
venons de faire passer sous les yeux du lecteur,
c’est le génie de cette langue italienne qui se prête
avec une souplesse admirable à toutes les formes
de style. Mais le mérite de l’invention n’est pas ce
qui frappe en eux. Après tout, la plupart de ces
Nouvelles se ressemblent; c’est toujours et partout
l’imitation de Boccace , non-seulement dans le
style, mais encore dans le choix des sujets et la pein-
ture des caractères. Un seul dans le nombre égale
peut-être l’auteur du Décaméron par la perfection do
son style qui lui appartient en propre, et le surpasse
quelquefois par la nouveauté et l’invention merveilleuse
de ses sujets qui ne le cèdent en rien aux compositions des
romanciers modernes les plus célèbres.
Anton Francesco Grazzini, dit L asc a,’ naquit à Florence
en 1503. Ce surnom de Lasca (le gardon) lui vint de l’Aca-
démie des Humides, dont chaque membre avait la manie de s’affubler
d’un nom de poisson. Gelli fut bonnetier, Burchiello barbier, Grazzini
apothicaire1. Esprit fin et original, ce dernier put dire de lui-même :
1 L’apothicairerie de Lasca, presque en face du Baptistère, existe encore et porte ta
même enseigne deJ Moro. ( Note du traducteur. )