ïleni
f a peinture restaurée par les Carrache reçut un nou-
vel éclat sous un de leurs élèves qui, par une étude
approfondie de Raphaël et du Corrège, de la Vénus
de JWédicis et de la Niobé, qu’il rappelle sans les
imiter, se plaça au rang des premiers maîtres. Il fut
surtout admirable par la pureté des contours, la rare
perfection des pieds et des mains, la grâce de ses
J têtes de jeune homme, par la beauté dont il sut em-
preindre jusqu’à la douleur et la terreur. L'Aurore, qu’il
peignit à fresque dans le palais Rospigliosi, aune expres-
sion véritablement céleste, et l’on comprend, à la vue de
ce chef-d’œuvre, que Byron ait dit qu’il valait à lui seul
la peine du voyage de Rome.
Güino Reni vit le jour à Bologne en 1575. Son père, Daniel,
qui était maître de clavecin, l’ayant vu, à neuf ans, dessiner
des figures admirables pour son âge, eut le bon esprit de lui
laisser suivre sa vocation, au lieu de s’obstiner à en faire un
musicien, comme il en avait eu l’intention d’abord. Il consentit même
à l’envoyer à l’école du peintre flamand Calvaert, que sa médiocrité
et ses vilenies lui firent bientôt abandonner pour entrer dans celle des
Carrache. Ceux-ci accueillirent le jeune artiste comme une précieuse
recrue, et Louis Carrache, frappé de sa beauté, aimait à le prendre
f a peinture restaurée par les Carrache reçut un nou-
vel éclat sous un de leurs élèves qui, par une étude
approfondie de Raphaël et du Corrège, de la Vénus
de JWédicis et de la Niobé, qu’il rappelle sans les
imiter, se plaça au rang des premiers maîtres. Il fut
surtout admirable par la pureté des contours, la rare
perfection des pieds et des mains, la grâce de ses
J têtes de jeune homme, par la beauté dont il sut em-
preindre jusqu’à la douleur et la terreur. L'Aurore, qu’il
peignit à fresque dans le palais Rospigliosi, aune expres-
sion véritablement céleste, et l’on comprend, à la vue de
ce chef-d’œuvre, que Byron ait dit qu’il valait à lui seul
la peine du voyage de Rome.
Güino Reni vit le jour à Bologne en 1575. Son père, Daniel,
qui était maître de clavecin, l’ayant vu, à neuf ans, dessiner
des figures admirables pour son âge, eut le bon esprit de lui
laisser suivre sa vocation, au lieu de s’obstiner à en faire un
musicien, comme il en avait eu l’intention d’abord. Il consentit même
à l’envoyer à l’école du peintre flamand Calvaert, que sa médiocrité
et ses vilenies lui firent bientôt abandonner pour entrer dans celle des
Carrache. Ceux-ci accueillirent le jeune artiste comme une précieuse
recrue, et Louis Carrache, frappé de sa beauté, aimait à le prendre