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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Peintres, Sculpteurs, Architectes
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Annibale Carracci
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0516

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ANN1BALE CARRACC1.

cinq cents écus d’or. Les plus remarquables de ces poétiques peintu-
res si mal payées, les deux Hercules, YUlysse libérateur, Arion, Pro-
méthée, le Baccanale, séparées l’une de l’autre, ainsi que tous les au-
tres sujets, par des ovales, des bordures, des télamons et d’autres
ornements en clair-obscur, réunissent, si l’on en croit Lanzi, l’élé-
gance de Raphaël et des Grecs aux qualités de Michel-Ange et des
écoles vénitienne et lombarde. A quelque hauteur qu’Annibal se fût
élevé dans ce chef-d’œuvre, il est probable qu’il ne se fût pas arrêté
là , si la mort n’eût terminé à quarante-neuf ans une vie dont la fin
fut hâtée, dit-on, par l’abus des plaisirs de l’amour.
L’humeur acerbe et fantasque des peintres a produit trop souvent
des querelles et des vengeances qui ont fait tache à leur renommée. Ce
fut une des gloires d’Annibal d’avoir été exempt d’une basse envie et
d’avoir su allier l’originalité avec la bonté du caractère. Quoique
prompt à la repartie , il ne blessa jamais personne, et encore aimait-il
mieux répondre avec le crayon qu’avec la plume, si bien qu’il lui ar-
rivait rarement de passer une heure sans s’occuper de son art, soit sé-
rieusement , soit pour s’amuser. Appelé en duel par un peintre son
rival : <= Je ne me bats qu’avec les pinceaux, répondit le sage artiste:
voilà mes armes. » Des voleurs l’avaient dévalisé dans la grand’rue;
interrogé par les juges sur ce fait, il ne répondit pas un mot, mais il
se mit à dessiner les portraits de ces bandits, ce qui mit tout aussitôt
sur leurs traces. Un jour, son frère Augustin lui parlait des beautés
du Laocoon, et piqué du peu d’attention qu’il paraissait lui prêter :
« Sans doute, lui cria-t-il, tu ne vois pas là le chef-d’œuvre de l’art
antique? » — « Les poètes comme toi, répondit Annibal, qui pendant que
son frère parlait, avait dessiné sur le mur le père et les fds infortunés,
les poètes comme toi expriment avec la parole, mais les peintres comme
moi expriment avec le pinceau. » Une autre fois, le même lui repro-
chait de se plaire davantage avec les compagnons de leur enfance,
que dans la société des grands qui prisaient si fort son génie ; Annibal,
pour toute réponse, dessina sur une feuille leur père et leur mère, l’ai-
guille et les ciseaux à la main, voulant le faire souvenir par là, qu’ils
n’avaient pas été élevés dans les palais des grands, mais dans la bou-
tique d’un tailleur.
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