l est beau de voir des hommes, sortis d’une condition
humble, parvenir à un rang élevé dans la société ;
cela est beau moins encore par la vue des obstacles
que la Fortune se plaît à leur opposer et dont ils
W. triomphent par la grandeur de leur âme, que parce
que leur exemple apprend au pauvre et à l’homme
du peuple comment ils peuvent, à force de sagesse,
de courage et de persévérance, acquérir une gloire
que la naissance et la richesse ne donnent pas tou-
jours.
Bernàrdo Dovizi naquit de parents obscurs à Bibbiena,
dans le Casentino, le 4 août 1470. Son frère Pierre, secré-
taire de Laurent de Médicis, lui ayant fait avoir, presque
au sortir de l’enfance, un logement dans le palais, il fit de tels
progrès dans les lettres et dans la philosophie, que Laurent
le choisit pour précepteur de son fils Jean. Le charme et l’in-
dépendance de ses manières, joints à une certaine conformité
dans leurs caractères, firent naître, entre l’élève et le maître, un vif atta-
chement, trop vif peut-être, puisqu’il porta ce dernier à faire marcher de
front les études et les amours. Il est à présumer que Dovizi ne traduisit
pas ces doctrines en règle de conduite pour son élève ; mais il agissait
sur lui par son exemple et lui montrait, sans le vouloir, l’art de réussir
humble, parvenir à un rang élevé dans la société ;
cela est beau moins encore par la vue des obstacles
que la Fortune se plaît à leur opposer et dont ils
W. triomphent par la grandeur de leur âme, que parce
que leur exemple apprend au pauvre et à l’homme
du peuple comment ils peuvent, à force de sagesse,
de courage et de persévérance, acquérir une gloire
que la naissance et la richesse ne donnent pas tou-
jours.
Bernàrdo Dovizi naquit de parents obscurs à Bibbiena,
dans le Casentino, le 4 août 1470. Son frère Pierre, secré-
taire de Laurent de Médicis, lui ayant fait avoir, presque
au sortir de l’enfance, un logement dans le palais, il fit de tels
progrès dans les lettres et dans la philosophie, que Laurent
le choisit pour précepteur de son fils Jean. Le charme et l’in-
dépendance de ses manières, joints à une certaine conformité
dans leurs caractères, firent naître, entre l’élève et le maître, un vif atta-
chement, trop vif peut-être, puisqu’il porta ce dernier à faire marcher de
front les études et les amours. Il est à présumer que Dovizi ne traduisit
pas ces doctrines en règle de conduite pour son élève ; mais il agissait
sur lui par son exemple et lui montrait, sans le vouloir, l’art de réussir