ILerenno JHamiani
es lettres croissent, en général, dans la paix et dans la
sérénité de l’âme : tout ce qui tend à troubler cette
extase bienheureuse qui ravit la pensée de l’écrivain
et le fait arriver, non sans de longs et durs labeurs, à
la source même du beau et du vrai, leur est mortel.
Aussi devons-nous toute notre admiration à l’hom-
me qui, jeté loin de son pays dans le désert des cités
étrangères, leur reste fidèle, et qu’aucun bruit ne dis-
trait de ses méditations : tel fut l’écrivain dont je vais parler.
Du comte Jean-François Mamiani délia Rovere naquit
à Pesaro, au commencement de 1800, Terenzio. Sa jeu-
nesse fut élevée dans les idées du siècle et marcha, pour
ainsi dire, de pair avec lui, autant que le permettaient l’é¬
troitesse de sa ville natale et les mœurs sévères de ses pa-
rents ; et ce fut un bonheur pour lui de trouver dans Giulio
Perticari un mentor qui sût l’arracher dès lors au péril de ces
? < ' nouveautés d’outre-monts qui commençaient à agiter les
âmes italiennes, si faciles à se laisser gagner aux doctrines du dehors.
Par bonheur aussi, l’austérité de son père jointe à la médiocrité de
sa fortune, empêcha Terenzio d’être élevé dans cette molle oisiveté où
vivent trop souvent les patriciens, oubliant que la gloire de leurs
ancêtres est la censure la plus amère de leur paresse. Puis le comte
es lettres croissent, en général, dans la paix et dans la
sérénité de l’âme : tout ce qui tend à troubler cette
extase bienheureuse qui ravit la pensée de l’écrivain
et le fait arriver, non sans de longs et durs labeurs, à
la source même du beau et du vrai, leur est mortel.
Aussi devons-nous toute notre admiration à l’hom-
me qui, jeté loin de son pays dans le désert des cités
étrangères, leur reste fidèle, et qu’aucun bruit ne dis-
trait de ses méditations : tel fut l’écrivain dont je vais parler.
Du comte Jean-François Mamiani délia Rovere naquit
à Pesaro, au commencement de 1800, Terenzio. Sa jeu-
nesse fut élevée dans les idées du siècle et marcha, pour
ainsi dire, de pair avec lui, autant que le permettaient l’é¬
troitesse de sa ville natale et les mœurs sévères de ses pa-
rents ; et ce fut un bonheur pour lui de trouver dans Giulio
Perticari un mentor qui sût l’arracher dès lors au péril de ces
? < ' nouveautés d’outre-monts qui commençaient à agiter les
âmes italiennes, si faciles à se laisser gagner aux doctrines du dehors.
Par bonheur aussi, l’austérité de son père jointe à la médiocrité de
sa fortune, empêcha Terenzio d’être élevé dans cette molle oisiveté où
vivent trop souvent les patriciens, oubliant que la gloire de leurs
ancêtres est la censure la plus amère de leur paresse. Puis le comte