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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Übers.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Contemporains
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Alessandro Manzoni
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0191

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ALESSANDRO MANZONI.

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La philosophie et l’éloquence sont donc les caractères dominants du
génie de Manzoni, principalement dans ses Hymnes et dans ses Fian-
cés. On a reproché à ce roman la longueur des descriptions, admirables
d’ailleurs, mais qui impatientent, dit-on, le lecteur par les interrup-
tions qu’elles causent dans le récit. Certains critiques regrettent
encore que quelques personnages, auxquels le lecteur s’est intéressé,
disparaissent au milieu du livre, à son grand déplaisir, si bien qu’ils
semblent avoir été mis là plutôt par désœuvrement que pour aider à
l’intrigue et au dénoûment de l’action. Ce sont des objections que je
signale sans me permettre de les résoudre. Cependant, comme ce
livre n’est nullement un recueil de panégyriques , je dirai que tout en
louant la prose de Manzoni, pour être restée pure des archaïsmes des
pédants et des barbarismes des novateurs, l’on regrette que son style
perde quelquefois de la physionomie italienne par le fâcheux mélange
de phrases et de tournures étrangères, et par une sorte d’insouciance
pour ces procédés exquis qui font de notre langue la digne fille de la
langue latine.
Concluons en disant que l’Italie est surtout redevable à Manzoni,
pour avoir montré par son exemple que ce n’était point, comme on
l’a prétendu, la faute de sa langue ou celle de ses écrivains, si elle
était inférieure aux autres nations en fait de romans. Car les Fiancés
sont un véritable chef-d’œuvre, et par la vérité des caractères, le mé-
rite de l’intrigue, le but moral qu’ils se proposent, les beautés de premier
ordre qu’ils renferment, méritent la réputation qu’ils ont acquise dans
toute l’Europe. Grâce à eux , nous ne nous plaindrons plus de n’avoir
pas, comme la France en possède un si grand nombre, de romans où la
simplicité de l’action s’allie à une étude profonde du cœur humain. Mais
tout en admirant les chefs-d’œuvre que la littérature française a pro-
duits dans ce genre, je ne trouve pas de paroles assez fortes pour ex-
primer le mépris que m’inspirent les romanciers d’à présent, qui, sans
respect pour la dignité de l’art, non-seulement écrivent pour le seul
amusement des lecteurs et embrouillent tellement leur intrigue qu’il
faudrait, pour s’y reconnaître, le fil d’Ariadne, mais qui mêlent la pein-
ture du vice et de la vertu, de manière à montrer le premier aimable
et amusant, la seconde ennuyeuse et ridicule. D’où vient donc cette
tendance à affranchir ou à ébranler dans les âmes les principes de mo-
rale qui sont le fondement des sociétés? Est-ce du désir de la nou-
veauté , ou d’un amour honteux de l’argent qui les porte à flatter les
plus mauvaises passions, ou de la nécessité d’excuser leurs vices en
s’en faisant les apologistes, à l’exemple de Sémiramis, qui, selon ce
que nous apprend Dante, pour autoriser ses débauches, permit par
une loi à ses sujets de s’abandonner à tous leurs penchants ?
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