'enchantement produit dans toute l’Europe, lors de
l’apparition de Palestrina au xvie siècle, se continua
dans les siècles suivants, grâce aux écoles de Rome,
de Naples, de Bologne, de Venise, et n’a point cessé
/ dans celui-ci, où les savantes harmonies magistrales
de Cherubin.i, de Spontini, de Generali, les formes
pompeuses de Mercadante , le prestige théâtral et la
? mélodie de Bellini, les inspirations savantes de
Pacini , la veine limpide et inépuisable de Donizetti ,
l’abondance de Verdi, maintiennent la gloire de leurs
' devanciers et l’honneur de la musique italienne, mieux
partagée en cela que la peinture et que la sculpture. Et
comme si ce ne fût pas assez de ces noms célèbres, le
ciel accorda à l’Italie un Génie, plus célèbre et plus grand que
tous ces maîtres, qui réunissant à une science profonde de
’ 1 l’action et de la beauté dramatiques, la perfection du récitatif,
l’élégance naturelle, une richesse extraordinaire de motifs
presque divins, une verve merveilleuse qui contraste avec les effets
cherchés des maîtres allemands, mérita d’être appelé le prince de la
musique moderne, comme Canova le fut de la statuaire.
Gioacchino Rossini, ou le Cygne de Pesaro, comme on s’est plu à
le nommer, naquit dans cette ville, en 1792. Les premiers sons qu’il