©iambattiMa(S5irall>i.
üelle mine littéraire inépuisable que cette Italie, des
entrailles de laquelle sont sortis les trésors qui ont
enrichi les autres littératures de l’Europe ! Ce n’est
point ici le lieu de montrer comment le génie italien
peut revendiquer à juste titre comme son disciple
quiconque a traité de poésie, de philosophie ou de
sciences ; je dois me borner à faire voir que presque
tous les chefs-d’œuvre des romanciers, des comiques
et des tragiques ont été tirés de nos Conteurs1. C’est ainsi
L que, pourne point parler des autres, Shakspeare, dont on
a dit qu’il avait le plus créé après Dieu, n’a point dédaigné
deprendreàJeanFiorentinole personnage du juif Shylock
dans le Marchand de Venise, à Bandello son drame de
Roméo et Juliette, et à Giraldi la pathétique histoire d’Othello.
Jean-Baptiste Giraldi Cintio naquit, au commencement du
xvie siècle d’une famille noble , dans la ville de Ferrare, qui
se vante à bon droit d’avoir produit une foule de grands hom-
mes dans toutes les branches. Doué par la nature des plus heu-
1 Mais les Conteurs italiens eux-mêmes avaient puisé à pleines mains dans les fabliaux
français du xie et du xn° siècle. Quand donc, plus tard, on accusa Molière et La Fontaine
d’avoir emprunté à Boccace, à l’Arioste et aux autres, l’accusation était mal fondée, ils
n’avaient fait que traduire nos traducteurs.
(Note du traducteur.)
üelle mine littéraire inépuisable que cette Italie, des
entrailles de laquelle sont sortis les trésors qui ont
enrichi les autres littératures de l’Europe ! Ce n’est
point ici le lieu de montrer comment le génie italien
peut revendiquer à juste titre comme son disciple
quiconque a traité de poésie, de philosophie ou de
sciences ; je dois me borner à faire voir que presque
tous les chefs-d’œuvre des romanciers, des comiques
et des tragiques ont été tirés de nos Conteurs1. C’est ainsi
L que, pourne point parler des autres, Shakspeare, dont on
a dit qu’il avait le plus créé après Dieu, n’a point dédaigné
deprendreàJeanFiorentinole personnage du juif Shylock
dans le Marchand de Venise, à Bandello son drame de
Roméo et Juliette, et à Giraldi la pathétique histoire d’Othello.
Jean-Baptiste Giraldi Cintio naquit, au commencement du
xvie siècle d’une famille noble , dans la ville de Ferrare, qui
se vante à bon droit d’avoir produit une foule de grands hom-
mes dans toutes les branches. Doué par la nature des plus heu-
1 Mais les Conteurs italiens eux-mêmes avaient puisé à pleines mains dans les fabliaux
français du xie et du xn° siècle. Quand donc, plus tard, on accusa Molière et La Fontaine
d’avoir emprunté à Boccace, à l’Arioste et aux autres, l’accusation était mal fondée, ils
n’avaient fait que traduire nos traducteurs.
(Note du traducteur.)