Uviaiw îkirtllio
l faut plaindre les grands hommes; vivants, ils sont
en butte aux traits du sort, la pauvreté les courbe
sous son joug, la calomnie s’attache à leurs pas;
morts, on insulte souvent à leur mémoire. Tels parmi
, nous Dante, Colomb, Machiavel, Galilée. Et s’il arrive
que le monde pardonne à l’un d’entre eux, et lui
permette de se livrer en paix à l’étude et à la médi-
) tation d’œuvres sublimes, qui ne sait que l’insulte
est toujours la compagne de la gloire, et que des cla-
meurs injurieuses suivent le char du triomphateur? Un
seul homme, peut-être, fit exception à cette règle, et
jouit d’une félicité constante-: ce fut le grand Coloriste,
qui vécut entouré de l’amitié des rois et des papes, des
poètes et des philosophes, et à qui, chose inouïe! ses rivaux
eux-mêmes rendirent hommage et pardonnèrent l’éclat de ses
triomphes. Il est vrai qu’il était difficile de lui.disputer la
palme. Son fier pinceau dissémina habilement, ou concentra
la lumière ; il excella à rendre l’horreur ou le charme des paysages,
dans les cadres les plus poétiques, il donna la parole aux portraits, la
beauté aux femmes, la grâce aux enfants, avec une telle variété et une
telle facilité de tons, que Vasari, malgré sa prédilection pour l’école flo-
rentine, ne put s’empêcher de le traiter de « beau et de sublime. »
l faut plaindre les grands hommes; vivants, ils sont
en butte aux traits du sort, la pauvreté les courbe
sous son joug, la calomnie s’attache à leurs pas;
morts, on insulte souvent à leur mémoire. Tels parmi
, nous Dante, Colomb, Machiavel, Galilée. Et s’il arrive
que le monde pardonne à l’un d’entre eux, et lui
permette de se livrer en paix à l’étude et à la médi-
) tation d’œuvres sublimes, qui ne sait que l’insulte
est toujours la compagne de la gloire, et que des cla-
meurs injurieuses suivent le char du triomphateur? Un
seul homme, peut-être, fit exception à cette règle, et
jouit d’une félicité constante-: ce fut le grand Coloriste,
qui vécut entouré de l’amitié des rois et des papes, des
poètes et des philosophes, et à qui, chose inouïe! ses rivaux
eux-mêmes rendirent hommage et pardonnèrent l’éclat de ses
triomphes. Il est vrai qu’il était difficile de lui.disputer la
palme. Son fier pinceau dissémina habilement, ou concentra
la lumière ; il excella à rendre l’horreur ou le charme des paysages,
dans les cadres les plus poétiques, il donna la parole aux portraits, la
beauté aux femmes, la grâce aux enfants, avec une telle variété et une
telle facilité de tons, que Vasari, malgré sa prédilection pour l’école flo-
rentine, ne put s’empêcher de le traiter de « beau et de sublime. »