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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Peintres, Sculpteurs, Architectes
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Tiziano Vecellio
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0479

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TIZIANO VECELLIO.

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A Pieve, petite terre du Cadorino, naquit vers 1477 Tiziano Vecellio,
de parents aisés et connus pour la bonté de leur cœur. Son goût pour
la peinture s’annonça de bonne heure par une madone qu’il peignit
sur le mur de sa maison, avec le suc exprimé de plusieurs fleurs. De là
l’idée vint à ses parents de le conduire à Giovanni Bellino, qui le
reçut dans son école. Titien connut là le Giorgione, dont il s’attacha à
copier la manière; d’abord son émule, plus tard son maître, après
qu’une mort prématurée eut enlevé ce dernier.
Le patronage des grands peut être mortel aux Lettres, mais il contri-
bue puissamment au développement des Arts. Titien n’aurait pas d’au-
tres titres à la renommée, que les portraits des doges Gritti, Lando, Do-
nato, Trevisan, Veniero, des princes François Sforce, Frédéric de Gon-
zague et du ducd’Urbin, des papes Jules II, Clément VII, Paul III,
des empereurs Maximilien I, Charles-Quint, Soliman II, des rois Fran-
çois Ier, Philippe II, Édouard VI, et d’une foule de grands personnages
qu’il serait trop long de citer, suffiraient pour immortaliser son nom.
Ajoutons à cela une longue existence et une santé robuste qui lui permit
de ne quitter le pinceau qu’à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, qu’il
fut enlevé par la peste de 1576.
Personne ne réussit comme le Titien à rendre la nature dont il fut,
selon la juste expression d’un critique, le confident le plus intime. Mal-
heureusement plusieurs de ses ouvrages périrent dans un incendie du
palais ducal, à Venise. Deux de ses tableaux, le Martyre de saint Pierre
et celui de saint Laurent, transportés à Paris par la loi de la guerre,
témoignage de gloire et de honte, en même temps qu’ils attestent
aux étrangers le génie de l’Italie, prouvent l’impuissance de ses fils
à défendre leur patrimoine. Cependant, malgré la perte de ces trésors,
il lui reste encore des chefs-d’œuvre du Titien. L’Assomption qu’on
admire dans l’église des Frari, la Transfiguration dans celle du Saint-
Sauveur, la Présentation de la Vierge et Saint Jean dans le désert, qui
font l’ornement de l’Académie vénitienne, les Vénus couchées1 et la
Panaé, peinte pour le duc de Ferrare, seraient suffisants pour prouver
que Titien, sous le rapport de la fusion des teintes et de la fraîcheur du
pinceau, l'emporte non-seulement sur les maîtres italiens, mais même
sur Rubens et sur Van Dyck, regardés comme les plus grands coloristes.
En effet, comme le remarque justement Cicognara, le manque de no-
blesse dans l’expression, le défaut de grâce dans les contours, l’artifice
et la monotonie des tons roses du premier, le défaut de transparence
dans les draperies et la lourdeur de touche du second, font ressortir
davantage la supériorité du Titien : supériorité qui éclate dans toutes
1 Ces deux Vénus font partie de la célèbre tribune de la galerie de Florence.
v (Vote du traducteur.'}
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