FEMMES POETES
ANCIENNES ET MODERNES
Pitturia Culontta.
Italie est comme la terre classique de la poésie,
et tandis qu’ailleurs il n’y a guère que les mâles
intelligences habituées à méditer sur Homère, sur
Dante et sur Shakspeare, qui s’élèvent à ses su-
blimes conceptions, nous voyons ici, par un rare
privilège, des femmes unir souvent le culte des
Muses aux devoirs d’épouse et de mère. Plusieurs
d’entre elles furent des poètes éminents, et parmi
ces dernières je dois citer la merveille de son siècle,
la célèbre marquise de Pescara, admirée de l’Arioste,
aimée de Michel-Ange.
Au château de Marino, fief de l’illustre famille ro-
maine des Colonna, naquit en 1490 , Vittoria Colonna ,
de Fabbrizio, grand connétable du royaume de Naples,
et d’Anne, fille de Frédéric, duc d’Urbin. A quatre ans
elle fut fiancée à Ferdinand d’Avalos, marquis de Pescara,
qui avait le même âge qu’elle ; elle en avait dix-sept lorsqu’elle
l’épousa. Certes, s’il y eut jamais couple assorti et pour la beauté
et pour la vertu, ce fut celui-là. Le marquis de Pescara joignait à une
ANCIENNES ET MODERNES
Pitturia Culontta.
Italie est comme la terre classique de la poésie,
et tandis qu’ailleurs il n’y a guère que les mâles
intelligences habituées à méditer sur Homère, sur
Dante et sur Shakspeare, qui s’élèvent à ses su-
blimes conceptions, nous voyons ici, par un rare
privilège, des femmes unir souvent le culte des
Muses aux devoirs d’épouse et de mère. Plusieurs
d’entre elles furent des poètes éminents, et parmi
ces dernières je dois citer la merveille de son siècle,
la célèbre marquise de Pescara, admirée de l’Arioste,
aimée de Michel-Ange.
Au château de Marino, fief de l’illustre famille ro-
maine des Colonna, naquit en 1490 , Vittoria Colonna ,
de Fabbrizio, grand connétable du royaume de Naples,
et d’Anne, fille de Frédéric, duc d’Urbin. A quatre ans
elle fut fiancée à Ferdinand d’Avalos, marquis de Pescara,
qui avait le même âge qu’elle ; elle en avait dix-sept lorsqu’elle
l’épousa. Certes, s’il y eut jamais couple assorti et pour la beauté
et pour la vertu, ce fut celui-là. Le marquis de Pescara joignait à une